Chère lectrice, Cher lecteur,
Je viens de terminer Il pleuvait des oiseaux. En fermant ce livre, un seul mot s’est emparé de mon esprit pour décrire ce roman : liberté.
Liberté pour ces beaux personnages, attachants, mystérieux qui ont choisi de vivre, été comme hiver, dans la forêt, chacun dans son petit campement au bord d’un lac. Ils ont plus de quatre-vingts ans et ils ont décidé de ne pas ou de ne plus être enfermés dans une maison pour personnes âgées. Ils sont solidaires dans leur choix et ils se respectent. Chacun a un passé marqué par des épreuves, des joies, des amours. Toutefois, ils ont réussi à recommencer leur vie, ailleurs, libres de tout choisir, même leur mort :
– La liberté, ma jolie, la liberté de choisir ma vie. -Et sa mort, a ajouté Charlie. Et ils sont partis d’un grand éclat de rire ». (p.26)
Ainsi, ils demeurent dans une communauté qu’ils ont créée, selon leurs propres règles afin, peut-être, de se sentir toujours des êtres vivants.
Ted était un être brisé, Charlie un amoureux de la vie et Tom avait vécu tout ce qu’il est permis de vivre. Une journée après l’autre, ils ont vieilli ensemble, ils ont atteint le grand âge. Ils avaient laissé derrière eux une vie sur laquelle ils avaient fermé la porte. Aucune envie d’y revenir, aucune envie que se lever le matin avec le sentiment d’avoir une journée bien à eux et personne qui trouve à y redire. (p. 39-40).
À cet égard, ils ne laisseront personne venir brimer cette liberté même s’ils doivent mourir.
Ces beaux personnages m’ont aussi permis d’en apprendre plus sur les Grands Feux qui ont marqué le territoire du Nord de l’Ontario. Un feu dévastateur, sans pitié, qui a tout détruit, sauf l’inspiration d’un personnage qui tentera, par le biais de l’art, d’évacuer ses pertes, ses douleurs, ses fantômes.
Plus que tout, le récit nous offre une belle histoire d’amour entre deux êtres, Charlie et Marie-Desneige, qui contre toute attente, s’aimeront, car l’amour, bien sûr, n’a pas d’âge. Ils s’offrent la liberté de s’aimer.
L’immense soulagement dans les yeux de Charlie lui avait fait comprendre qu’il était disposé à tous les renoncements pour le bonheur de Marie-Desneige. Les attentions qu’ils avaient l’un pour l’autre, cette tendresse dans le regard, tout cela qu’elle avait pris pour une gentille amitié amoureuse, une dernière coquetterie du cœur, était un sentiment beaucoup plus profond. Ces deux-là s’aimaient comme on s’aime à vingt ans. (p. 170)
Alors, je ne connaissais pas cette écrivaine et je dois avouer que j’ai apprécié son talent de raconteuse. Elle sait bien comment nous décrire cette vie dans les bois, nous faire aimer ses personnages, nous parler de la vie, de la nature, de la liberté, de l’amour et de la mort aussi qui rôde. Je vous encourage à lire Il pleuvait des oiseaux et j’espère que mes étudiants l’aimeront.
SAUCIER, JOCELYNE. Il pleuvait des oiseaux, Montréal, XYZ, 2011, 179 p.
Un très beau roman.
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En effet… le vocabulaire dans ce récit est très riche… Les thèmes abordés sont universels.
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