Chère lectrice, Cher lecteur,
Comme vous le savez, je participe au défi littéraire 2016 organisé par Le fil rouge. Pour le mois de janvier, j’ai choisi de lire Marie Réparatrice de Louis-Philippe Hébert. L’auteur a d’ailleurs remporté le prix du Gouverneur général 2015 (GG) dans la catégorie Jeunesse.
Que raconte ce récit? D’abord, Marie Réparatrice est un court roman poème. Marie a 8 ans et ½. Elle a un cœur gros comme la Terre. Elle se sacrifie pour ceux qu’elle aime, car elle a un don. Elle accomplit des miracles. Elle donne des parties d’elle-même pour permettre à son cochon d’Inde, son chat et sa mère de revenir à la vie. Pour ce faire, elle cède, en guise de sacrifice, des parties de son corps, jusqu’à sa vue.
C’est un hymne à l’amour que nous offre Louis-Philippe Hébert par le biais de sa petite Marie qui transige avec la vie, les sentiments de son entourage et la mort. J’ai beaucoup apprécié ce petit livre poème. J’ai été très touchée par le courage de Marie et par son humanisme envers les animaux et ses parents.
En fouillant dans Internet, j’ai découvert l’existence des Sœurs de Marie-Réparatrice. Je ne connaissais pas cette congrégation religieuse qui d’ailleurs s’est établie dans quelques villes au Québec. De plus, j’ai appris que sa mission est de se «consacrer totalement avec Marie à la réparation des offenses faites à Dieu, et réparation du mal aux hommes par le péché». Ainsi, le lecteur, grâce à ce fait, comprend un peu mieux le personnage de Marie et son signifiant. Les Sœurs de Marie-Réparatrice ont quelque part marqué notre imaginaire collectif. D’ailleurs, la fillette mentionne dès le départ :
plus tard je vais m’appeler
Sœur Marie Réparatrice
parce que je vais devenir une religieuse
dans la vraie vie
j’en ai vu une à la télévision
la sœur disait que quand le Ciel nous fait un don
on doit être reconnaissant
et s’en servir avec précaution (p. 12)
Le lecteur perçoit toute la puissance du référant. Chaque sacrifice s’avère associé à un don pour Dieu, pour la Vie, pour réparer les péchés des humains…
Durant ce récit, le lecteur devient captif du vent de poésie qui souffle sur les pages. L’écriture de Louis-Philippe Hébert apparaît belle et empreinte d’émotion. L’auteur sait comment raconter une histoire, créer des personnages fascinants et surtout, il est capable de toucher au cœur du lecteur. Il permet à ce dernier de réfléchir à travers les yeux d’une fillette de 8 ans et ½ plus grande que la Vie. Ce petit roman nous offre donc une belle leçon d’humanisme et d’Amour…
je sais qu’en faisant cela
je veux dire réparer des choses vivantes
des animaux des insectes
surtout après un gros accident comme celui-là
je sais que ça peut me coûter cher
je peux devenir aveugle par exemple
mais j’aime tellement ça
ce regard-là
qu’ils me font quand ils reviennent au monde
quand ça marche
mon petit miracle à moi
mon don
et puis, j’en ai deux de toute façon
des yeux deux je peux en perdre un
je vais voir quand même (p. 20)
Je vous recommande de lire ce roman poème car je suis convaincue que vous allez être touchés par cet être pour qui la Vie est un don de soi…
Aimez-vous les romans sous la forme d’un poème?
Bien à vous,
Madame lit
Hébert, Louis-Philippe (2014). Marie Réparatrice, Saint-Sauveur-des-Monts, Les Éditions de la Grenouillère, 47 p.
Sœurs de Marie-Réparatrice (2016). Dans Wikipédia. Récupéré de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/S%C5%93urs_de_Marie-R%C3%A9paratrice
ah ca me donne envie !
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Je suis bien contente de l’apprendre! 🙂
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Je ne comprends pas ce que tu appelles un « roman poème » : est-ce un expression québécoise pour désigner un roman en vers ou un genre propre à la littérature québécoise ? Dans ce cas, je serais curieuse d’en savoir plus 🙂
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Je ne crois pas que c’est une expression québécoise… peut-être… en tous, les cas, c’est la façon dont la maison d’édition présente ce récit. Merci pour ton commentaire qui soulève un questionnement sur les notions de roman en vers et roman poème. J’ai modifié le commentaire car ce n’est pas un roman en vers… Désolée…
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Merci pour cet éclaircissement 🙂
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Une enfant au grand coeur …Je ne connais pas de roman poème …
Je vais en explorer les premières pages chez l’éditeur
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Vous employez pour un autre type d’écrit le terme « roman en vers ». J’ai hâte de connaître vos impressions des premières pages M.B.
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Merci de nous amener dans un univers peu connu. Ton avis très complet sur ce texte nous donne envie de parcourir ce roman poème. Personnellement je ne connais pas ce style littéraire, mais j’ai très envie de découvrir la touche poétique qui peut renforcer un texte !
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Merci pour ton commentaire! Je suis contente de te faire découvrir ce « genre ». Ce livre a vraiment un petit quelque chose…
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La légende des siècles de Victor Hugo est d’après moi le seul roman poème que j’ai lu. D’ailleurs, est-ce vraiment un roman poème ? D’après moi oui… J’ai aimé, mais je n’en lirai pas plusieurs dans l’année non plus. Est-ce que l’Iliade et l’odyssée d’Homère avec ses différents chants peut être considérée comme un roman poème ? En tout cas, merci pour cette découverte, comme toujours très intéressante…
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La notion de roman poème engendre une réflexion… Il va falloir que je réfléchisse et que je vous prépare peut-être un billet sur cette dernière…ou sur les romans en vers que j’aime bien! Merci!
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Je vais d’ailleurs bientôt publier un billet sur un livre qui est considéré comme un roman poème, mais qui n’est pas rédigé en vers. Si je peux et afin de coller à l’actualité de ton blog, j’avance ma publication à mardi.
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C’est super alors!
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Les genres littéraires sont en train de se modifier. Monique Larue en parle dans son dernier livre: La leçon de Jérusalem. Pensons aussi à Charlotte de David Foenkinos qu’on ne qualifie pas de roman poème, mais simplement de « écrit à la ligne ». Mais Foenkinos a écrit une phrase (avec un point à la fin) par ligne, ce qui n’est pas le cas de Louis-Philippe Hébert.
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Merci beaucoup pour votre commentaire… Je comprends un peu mieux la confusion créée par la maison d’édition en qualifiant ce récit de roman poème… Je vais devoir lire le dernier Monique Larue pour en apprendre davantage sur cette modification des genres littéraires.
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Dans son chapitre sur le roman, Monique Larue ne donne pas un cours sur les genres littéraires, elle relève tout au plus les mots estampille et exofiction pour désigner ces « nouveaux » genres. Ensuite, elle relate des expériences personnelles avec des journalistes, collègues ou animateurs qui tiendraient absolument à ce que les romans relèvent de l’autobiographie ou encore de la réalité.
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Merci de cette précision…
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Bonne lecture!
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C’était effectivement une belle lecture!!!
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