Chère lectrice, Cher lecteur,
Le dernier chalet d’Yvon Rivard raconte l’histoire d’Alexandre, dans la soixantaine, se retrouvant dans son dernier chalet situé sur les rives du Saint-Laurent dans le Bas-du-Fleuve. Il est en compagnie de sa conjointe, Marguerite et il médite sur la vie, l’amitié, l’enfance, l’écriture, la nature, l’amour, la littérature devant le fleuve qui inexorablement entraîne les gens vers la mort. Ses souvenirs remontent à la surface, les femmes de sa vie, sa fille, ses petits-enfants, et son présent qui coule dans l’immobilité. Il pense à Gabrielle Roy qui elle aussi possédait un chalet devant le fleuve où elle pouvait écouter l’été chanter. Il est plongé dans la lecture de Champlain et il relate des événements marquants pour la découverte du Nouveau Monde. Alexandre se pose des questions comme : Quelle est la meilleure façon de vivre? Comment peut-on aider les autres? Que faire du reste du temps? Quel est le sens de la vie?
Je dois vous avouer que j’ai adoré cette lecture pour différentes raisons. Tout d’abord, Cet été qui chantait de Gabrielle Roy est un livre qui m’a profondément marquée. J’ai souvent abordé ce bouquin sur mon blogue. Pour lire mes chroniques, cliquez sur :
- Madame lit Cet été qui chantait
- Madame lit une écrivaine par mois : juillet 2017 – Gabrielle Roy
- Madame lit un hommage à Gabrielle Roy
- Madame lit un extrait d’été
En ce sens, je me suis retrouvée dans les réflexions de Rivard et je comprenais très bien ce qu’il tentait d’établir comme parallélisme entre Gabrielle Roy et son personnage. Comme j’ai grandi dans Charlevoix et que j’ai passé de nombreux étés à Petite-Rivière-Saint-François comme l’écrivaine, je me suis laissé porter par les mots, les pensées et la beauté des images du roman. Je fermais les yeux et je me rappelais la splendeur du fleuve dans Charlevoix, son odeur, ses couleurs. Je marchais sur la voie ferrée sillonnant le village de Petite-Rivière-Saint-François, je revoyais la balançoire de Gabrielle Roy devant son chalet. C’est tout ça le livre de Rivard. Il m’a entrainée avec son personnage dans une belle méditation sur ma vie, sur ma région, sur mon fleuve. Il m’a donné le goût de posséder un dernier chalet devant le Saint-Laurent.
Mais encore, Alexandre désire atteindre le bonheur. Sa quête apparaît intemporelle et il cherche lui aussi son paradis.
Le bonheur à Petite-Rivière-Saint-François, le bonheur selon Gabrielle Roy : se lever avec le soleil pour recommencer le monde, laisser le milieu du jour aux plantes, aux animaux et autres amis et, la nuit venue, dormir comme à la belle étoile dans la pleine lune de son cœur. (p. 82)
Gabrielle Roy a passé les trente derniers étés de sa vie dans le même chalet. Alexandre veut emprunter un chemin similaire car il a besoin de cette saison pour se fixer. Comme il le mentionne :
Cet été-là, à Petite-Rivière-Saint-François, seul avec Marguerite, je découvris que l’été était le centre de ma vie, que j’écrivais pour retrouver ces jours qui commencent tôt et finissent tard, que c’était ce que j’étais allé chercher en Inde, en Grèce, à Wells, à Miscou, sur les plages, dans les villes, dans les livres, ces jours où toute la vie n’ayant d’autre fin qu’elle-même, le bonheur d’exister, ne serait-ce qu’un instant, s’attrape comme un rayon de lumière sur un mur de briques, le flanc d’une truite, le guidon d’une bicyclette et nous traverse comme la certitude que quelqu’un nous aime, que nous ne mourrons pas seuls, que nous ne mourrons pas avant la fin du jour. (p. 73-74)
Alexandre semble avoir besoin du fleuve pour réfléchir, pour libérer sa pensée et renaître à la splendeur de toutes choses, pour rétablir un équilibre entre le monde et lui. Ainsi, il pense à cette phrase de Virginia Woolf soulevant «l’extrême fixité des choses qui passent». C’est un peu ça le Saint-Laurent.
J’espère vous avoir donné un petit peu le goût de lire Le dernier chalet. C’est beau, c’est puissant, c’est l’été qui chante à travers une autre plume, celle d’Yvon Rivard.
Je vous invite à regarder cette courte vidéo réalisée par M. Robert Benoit. Vous pourrez m’entendre lire un extrait de Cet été qui chantait et vous pourrez voir la beauté du Saint-Laurent et le chalet de notre célèbre écrivaine québécoise dont il est question dans le livre.
Je vous recommande de plonger dans Le dernier chalet et à le lire en compagnie de Cet été qui chantait de Gabrielle Roy et Les vagues de Virginia Woolf. Une belle suggestion pour le 12 août, j’achète un livre québécois!
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander les livres directement par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé!
Aimez-vous les livres nous entraînant dans une méditation romanesque?
Bien à vous,
Madame lit
RIVARD, Yvon, Cet été qui chantait, Montréal, Leméac, 2018, 204 p.
ISBN 978-27609-4771-9
Impossible de ne pas avoir le goût de lire ce roman après la lecture de ce texte! C’est tellement magnifique. Je fermais les yeux et je me rappelais la splendeur du fleuve dans Charlevoix. L’amour de ton coin de terre transparaît dans les mots que tu écris. Tes lecteurs français seront certainement éblouis par ces mots. Quelle belle idée de faire le lien avec Gabrielle Roy. Une fois de plus bravo!
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Merci beaucoup… c’est vrai que je suis très inspirée par ma région natale. J’espère que tu pourras lire ce merveilleux livre pour tout ce qu’il représente. Au plaisir!
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Wa! Ça tombe pile poils ton billet, je viens de me l’acheter alors que j’étais en Gaspésie (entre-autre pour Gabrielle Roy aussi). Tu me donnes le goût de m’y lancer!
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Je suis très contente de l’apprendre! Au plaisir de connaître tes impressions après ta lecture!
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Une découverte pour moi. Merci de partager ce coin de terre, d’eau et de brume. Joli texte.
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Merci beaucoup. Au plaisir!
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Tu as tellement … comment dire… marié, collé, assimilé les deux romans, regarde ce que tu as écrit en dernier; RIVARD, Yvon, Cet été… Ne le change surtout pas, ça donne une idée de l’émotion ressentie pour ces deux livres et ce qu’ils représentent pour toi.
Je les ai entre les mains, je les feuillette, je suis heureuse de voir les pages pleines presque sans dialogues. Je revois Petite-Rivière-Saint-François que j’ai déjà visitée deux fois. Je me revois dans un chalet à Colombier…
Bref, je plonge.
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Merci de me faire remarquer ma petite erreur… Je ne la changerai pas. Étrange tout de même… Bonne lecture avec ce bouquin qui m’a fait voyager bien loin en moi.
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Typiquement le genre de roman fait pour moi !
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Une douce brise sur notre portrait littéraire!
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