Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai lu les Lettres choisies de la famille Brontë (1821-1855) et comme je suis plongée dans l’univers d’une sœur Brontë (cliquez sur Lecture du moment pour le découvrir), j’ai décidé de partager avec vous un extrait d’une lettre de Charlotte. Dans ce dernier, elle aborde l’écriture. Sa lettre avait comme destinataire un critique littéraire de l’époque G.H. Lewes.
Si je compose réellement un jour un second roman, il n’y entrera pas une once de ce que vous baptisez «mélodrame»; du moins, je le pense; mais je n’en suis pas certaine. Je pense aussi que je suivrai de mon mieux le sage précepte qu’on voit briller au fond de l’«oeil serein» de Miss Austen : «davantage de précision et davantage de retenue», mais là encore je ne saurais le garantir. Lorsqu’il est le plus inspiré ou du moins le plus en train, l’écrivain sent sourdre en lui une force qui le possède bientôt tout entier, lui impose en toute chose sa volonté, le rend aveugle à tout impératif extérieur à lui-même, lui dicte certaines formules, véhémentes ou mesurées, dont elle lui prescrit l’emploi avec autorité; une force qui façonne à neuf l’âme de ses personnages, imprime aux péripéties de son intrigue des rebondissements non prémédités et, parfois, bannit soudain des idées longuement et soigneusement mûries au profit de toutes nouvelles conceptions sitôt venues, sitôt adoptées. N’en va-t-il pas ainsi? Et faut-il vraiment lutter contre cette force? En sommes-nous, de fait, capables?
Quelle humilité chez celle qui avait déjà fait paraître Jane Eyre!
Il faut lire les lettres de Charlotte adressées à ce critique littéraire et aux autres correspondants. Avec ceux du domaine littéraire, Charlotte traite de la plume d’écrivaines comme Jane Austen, George Sand, etc. Avec les autres (amies et membres de sa famille) ses missives témoignent de sa grandeur d’âme.
Avez-vous déjà lu les Lettres choisies de la famille Brontë (1821-1855)?
Bien à vous,
Madame lit
Lettres choisies de la famille Brontë (1821-1855), traduit de l’anglais et annoté par Constance Lacroix, Paris, Quai Voltaire, 2017, 620 p.
ISBN 978-2-7103-7801-3
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander les Lettres choisies de la famille Brontë (1821-1855) directement par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Absolument passionnant, des grands noms qui ont marqué l’histoire littéraire et l’histoire des femmes.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui. À lire et s’inspirer de ces dernières!
J’aimeJ’aime
Ce recueil de lettres est passionnant, il a fait partie de mes coups de cœur 2017. J’espère bien le relire un jour. 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Merci! Je l’aime beaucoup aussi. Un gros coup de ❤️!
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’en reviens pas que toutes ces lettres et combien d’autres écrits soient gardés par leurs auteur.e.s. Il y a contradiction entre humilité et retenue, et orgueil de croire qu’un jour ce qui fut écrit en privé soit un jour publié.
J’aimeAimé par 1 personne
Il y a beaucoup plus de lettres de Charlotte dans cet ouvrage car celles de ses sœurs et de son frère ont pour la plupart été détruites. Merci!
J’aimeJ’aime
Je dévore actuellement, je tourne les pages du merveilleux roman Jane Eyre et quel plaisir de lire ces mots de l’auteure!
Encore une fois merci de m’avoir fait découvrir ce roman. Je repense à cette Jane qui décrit les invités qui arrivent chez Mr. Rochester, c’est inoubliable… Et l’amour que l’on perçoit dans les propos de Jane…
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai que la plume de Charlotte Brontë est sublime… Cette citation en témoigne. Il faut la lire (lettres ou roman). Merci! Bonne lecture!
J’aimeJ’aime