
« Chaque livre en contient cent. Ce sont des portes qui s’ouvrent et ne se referment jamais. Emily vit au milieu de cent mille courants d’air. Toujours il lui faut une petite laine. » (p. 44)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Comme en novembre j’étais plongée dans la littérature américaine pour le défi littéraire Madame lit des livres du monde, mais que je voulais tout de même participer à Québec en novembre organisé par Karine et Yueyin, j’ai choisi de lire un roman abordant une grande poétesse américaine écrit par une Québécoise. Dominique Fortier consacre un livre à Emily Dickinson (1830-1886) avec Les villes de papier. Ainsi, dans ce dernier, elle présente une œuvre sur la vie imagée de Dickinson tout en alternant avec la sienne. Tout d’abord, on suit une Emily enfant découvrant une passion pour les fleurs et le jardinage. Après son passage au collège, on la retrouve seule, dans sa chambre, écrivant des poèmes tout en observant la nature à travers sa fenêtre. La narratrice saute dans le temps en présentant des morceaux de sa vie, de son passage à Boston, des lieux qu’elle a habités avec son époux et sa fille, etc. On apprend à la connaître un peu plus.
Mais encore, par le biais de ce récit Dominique Fortier convie le lecteur dans une démarche visant l’essentiel. Emily Dickinson s’est vouée entièrement à l’écriture en ne sortant pratiquement pas de sa chambre. Elle dédiait son temps à la rédaction de ses poèmes, à son écriture. Dominique Fortier d’ailleurs mentionne :
C’est même quelqu’un qui refuse de publier. L’écriture lui suffit, c’est une fin en soi. C’est une attitude qu’on a vraiment du mal à imaginer aujourd’hui. Les gens font une salade et ils ont besoin d’en parler sur les réseaux sociaux […]. (Dominique Fortier dans une entrevue accordée à Sylvain Desmeules).
Il va sans dire que cette pureté idéale de l’écriture vouée au silence et à l’indispensable va à l’encontre de notre mode vie axé bien trop souvent sur le paraître. Emily Dickinson comme figure de fascination le temps d’un récit? J’adore. Et que dire de la plume de Dominique Fortier ? Encore une fois, j’ai été charmée par sa douceur, par ses phrases empreintes de poésie, par ce souci du détail qu’elle possède, par sa manière de raconter une histoire sur un être exceptionnel en visant l’essentiel. C’est aussi ça toucher le lecteur. Un livre sur soi, sur l’intériorité, sur un être habité par un monde.
Il y a longtemps qu’elle habite sa maison de papier. On ne peut pas avoir à la fois la vie et les livres – à moins de choisir les livres une fois pour toutes et d’y coucher sa vie. (p. 108)
En fermant ce livre, j’ai eu envie d’ouvrir La Dame blanche de Christian Bobin, un autre livre sur la poétesse Emily Dickinson. Qui de mieux qu’un écrivain pour parler d’un autre écrivain ?
Je tiens aussi à souligner que j’adore la couverture de ce livre. Elle est à l’image du texte : belle, douce, humble.
Pour en apprendre davantage sur ce bouquin, vous pouvez consulter le texte inédit de Dominique Fortier «Pour inventer une ville » sur l’origine des Villes de papier.
Avez-vous déjà lu du Dominique Fortier? Que pensez-vous des Villes de papier?
Bien à vous,
Madame lit
FORTIER, Dominique. Les villes de papier, Québec, Alto, 2018, 187 p.
ISBN 978-2-89694-390-6

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Je suis ravie de voir que tu as aimé autant que moi! Et je prends ta référence pour le Bobin!
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Merci!!! J’ai beaucoup, mais beaucoup apprécié ce magnifique livre.
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Je ne connaissais pas du tout
Merci pour la découverte 🙂
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Au plaisir alors! J’ai lu quelques romans de Dominique Fortier et j’aime beaucoup son style.
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Je ne connais pas, mais c’est vrai que la couverture est belle…
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Elle colle parfaitement avec le roman et Dickinson. Merci!
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Je ne connais pas Dominique Fortier mais j’ai découvert son nom à l’occasion de ce challenge. Je voulais savoir si elle était homme ou femme, je me demandais si les femmes avaient été lues autant que les hommes dans ce challenge (non, bien sûr, était la réponse, les auteurs québécois visiblement ont l’air plus intéressants que les autrices ou la raison est toute autre.) Quant à Emily Dickinson, elle était aussi femme de son temps, et peut-être avait-elle hérité de cette loi non écrite qui voulait que les femmes ne publiaient pas, ce n’était pas bienséant. Aujourd’hui cela paraît tellement évident (alors que ce ne l’est pas) de chercher à publier quand on écrit.
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Et pourtant. Les autrices québécoises devraient illuminer le ciel de ce mois. Anne Hébert, Gabrielle Roy, Marie-Claire Blais, et tant d’autres possèdent des univers fascinants et magnifiques et une plume sublime. Je suis contente alors d’avoir présenté pour ce mois un livre de Dominique Fortier. Je vais insérer un lien vers sa biographie. Dickinson ne vivait que pour son écriture. Le reste, comme la publication, n’était pas important… il me semble. Merci!
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Je les note, je voudrais moi aussi les faire découvrir. On n’en parle pas assez dans le monde francophone.
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Je le fais beaucoup sur mon blogue… C’est d’ailleurs une de mes missions!
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Oui, et d’ailleurs c’est ce qui me plaît !
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Merci! 🙂
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J’adore vos articles !
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Que c’est gentil! Merci!
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Je ne connais pas l’oeuvre d’Emily Dickinson et ce roman m’intéresse !
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Il a tout pour te plaire! Merci!
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Je n’ai toujours pas lu cette auteure, mais je veux y remédier.
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Je te souhaite de la découvrir. Merci!
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J’ai lu Bobin avant Les villes de papier, en fait, en attendant…
J’ai bien aimé aussi quoique les références à la religion m’ont un peu… comment dirais-je… dérangée, non, énervée, pas vraiment, mais disons trop insistantes.
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Merci pour ce commentaire. Je ne suis pas trop dérangée par les propos sur la religion. En fait, je les trouve très intéressants par rapport au contexte. En ce qui concerne Bobin, je vais certainement lire son bouquin sur Dickinson car cette poétesse me fascine. Au plaisir!
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J’avais eu beaucoup de mal avec un précédent livre de cet autrices, La porte du ciel. Celui-ci me tente beaucoup, j’aimerais mieux découvrir cette poétesse. Merci pour la découverte!
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J’ai La porte du ciel dans ma bibliothèque. J’ai hâte de le lire pour poursuivre ma découverte des univers de Dominique Fortier. Merci!
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