
Les mots sont forts. Plus forts que tout. Pire que des bleus sur le gravier. (p. 136)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Etta a 83 ans. Elle sait qu’elle souffre d’Alzheimer. Avant que la maladie ne la rattrape trop, elle décide de quitter sa maison en Saskatchewan pour se rendre à pied en Nouvelle-Écosse et ainsi parcourir 3 232 kilomètres pour voir la mer. Elle laisse derrière elle son mari Otto à qui elle a interdit de la rejoindre. Pour passer le temps, Otto pourra avoir accès à ses recettes. Durant son périple, Etta rencontre James, un coyote. L’animal l’accompagne à travers les contrées canadiennes et discute avec elle.
Livré à lui-même, Otto plonge dans ses souvenirs d’enfance dans une famille nombreuse vivant dans une ferme, dans ceux de la Deuxième Guerre mondiale alors qu’il est soldat de l’autre côté de l’Atlantique. Il repense aussi à l’arrivée d’Etta en tant qu’institutrice dans l’école qu’il fréquente. Mais encore, pour occuper son temps, il confectionne des animaux en papier à mâcher.
Russell, un ami du couple, ne peut laisser Etta traverser les provinces canadiennes en solitaire. Il décide de la retrouver coûte que coûte. Il a toujours été amoureux d’elle et il a vécu dans l’ombre du couple.
Dès l’incipit, j’ai été happée par l’histoire.
Otto,
Débutait la lettre à l’encre bleue.
Je suis partie. Je n’ai jamais vu l’eau, alors je suis partie là-bas. Rassure-toi, je t’ai laissé le pick-up. Je peux marcher. J’essaierai de ne pas oublier de rentrer.
À toi (toujours)
Etta
Ainsi, ce roman rappelle à l’instance lectrice qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves et pour dévoiler ses secrets. À cet égard, il peut nous interpeller peu importe notre vécu. C’est un roman pour réfléchir sur la perte de la mémoire, la vieillesse, l’amour, l’amitié. C’est doux comme le souffle du vent, c’est profond comme le poids des sentiments, c’est fort comme la fureur de vivre malgré la maladie. Etta, lorsque Russell la retrouve, lui permet d’accomplir son vœu le plus cher.
Comme il lui mentionne :
Je vais échanger ma camionnette contre un cheval et je vais chevaucher vers le nord, décida Russell. Je vais chercher les caribous migrateurs et les suivre.
Et je te retrouverai à la maison après.
Et je te retrouverai à la maison après. (p. 147)
Le récit s’avère construit sous la forme de retour en arrière, de lettres, de moments tributaires du présent des personnages.
Si vous souhaitez lire un beau roman, laissez-vous tenter par la plume d’Emma Hooper et par la beauté de ses personnages. Etta entreprend son dernier pèlerinage, elle renoue avec ses sens, avec la nature, avec la vie, avec ses amours. C’est un peu comme son dernier chant du cygne.
Je tiens à remercier les Éditions Alto pour l’envoi de ce livre. Je vais me rappeler longtemps de la fin de cette histoire empreinte de poésie. Il est à noter aussi qu’une nouvelle édition vient d’être publiée par Alto dans sa collection Coda.
C’était ma deuxième lecture d’un roman d’Emma Hopper. J’ai déjà rédigé un billet sur Le chant du large. Je n’arrêterai certainement pas de lire des récits de cette écrivaine dont j’admire les descriptions tout en douceur. Et si vous voulez découvrir de magnifiques paysages canadiens, alors vous serez comblé.
Avez-vous déjà lu des romans d’Emma Hooper?
Bien à vous,
Madame lit
HOOPER, Emma. Etta et Otto (et Russell et James), traduit de l’anglais par Carole Hanna, Québec, Alto, 2019, 399 p.
ISBN 978-2-89694-421-7
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Etta et Otto (et Russell et James) par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Waouh ! (je suis à court de mots…)
Bien envie de le lire.
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Merci!
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J’ai lu Les chants du large que j’ai adoré! Celui-ci est dans ma PAL 😉
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Bonne lecture alors. Tu devrais l’aimer autant que l’autre!
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Comment résister à ce passage de la page 136 quand on aime la littérature et qu’on se nourrit de livres…
À te lire on a l’impression que ce roman peut être à la fois beau, triste et inspirant.
C’est assuré que je vais le lire…
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Je suis contente de l´apprendre. C’est un roman très touchant… comme une pièce musicale… Bonne lecture!
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Après avoir lu ton billet, je pense que je vais bientôt me faire une petite soirée agréable en compagnie de Madame Hooper et de ses livres !
Merci pour ce joli billet 🙂
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Merci Eva! Au plaisir!
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ca donne envie, j’adore en plus les romans épistolaires, c’est mon style de romans préféré. Je le note tout de suite pour me le procurer tres bientôt, merci !
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Il y a des lettres dans ce dernier mais ce ńest pas un roman épistolaire. L’autrice a varié les genres (passé, présent, lettres). Merci!
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