Chère lectrice, Cher lecteur,
Permettez-moi de partager avec vous un extrait d’un magnifique roman en ce mois consacré aux histoires se déroulant dans une ville européenne pour le Défi littéraire 2019 de Madame lit. Ainsi, pour faire un lien avec mon billet d’hier sur Un jardin entouré de murailles, je tenais à débuter les citations du dimanche avec les Mémoires d’Hadrien de la grande Marguerite Yourcenar, première femme élue à l’Académie française. J’ai lu ce magnifique roman il y a vingt ans. J’en garde un très bon souvenir. Je me souviens que j’ai été captivée par la richesse historique, mythologique et poétique se retrouvant dans ce dernier. Que dire d’Hadrien, cet empereur qui vouait un culte à la beauté? La Ville éternelle serait-elle ce qu’elle est sans lui? Le monde de l’Art serait certainement différent sans tous les trésors voués à Antinous…
Il y avait Rome. Mais je n’étais plus forcé de ménager, de rassurer, de plaire. L’oeuvre du principat s’imposait ; les portes du temple de Janus, qu’on ouvre en temps de guerre, restaient closes ; les intentions portaient leurs fruits ; la prospérité des provinces refluait sur la métropole. Je ne refusai plus le titre de Père de la Patrie, qu’on m’avait proposé à l’époque de mon avènement.
[…]Certains des grands travaux de construction s’achevaient : le Colisée réparé, lavé des souvenirs de Néron qui hantaient encore ce site, était orné, à la place de l’image de cet empereur, d’une effigie colossale du Soleil, Hélios-Roi, par une allusion à mon nom gentilice d’Aelius. On mettait la dernière main au temple de Vénus et de Rome, construit lui sur l’emplacement de la scandaleuse Maison d’Or, où Néron avait déployé sans goût un luxe mal acquis . Roma, Amor : la divinité de la Ville éternelle s’identifiait pour la première fois avec la Mère de l’Amour, inspiratrice de toute joie. C’était une des idées de ma vie. La puissance romaine prenait ainsi ce caractère cosmique et sacré, cette forme pacifique et tutélaire que j’ambitionnais de lui donner. (p. 182-183)
Bien à vous,
Madame lit
YOURCENAR, Marguerite. Mémoires d’Hadrien, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1991, 364 p.
Photos de Rome de Madame lit

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Une fois de plus un magnifique choix.
Je sais je n’ai pas lu ce roman mais ce n’est que partie remise.
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Au plaisir alors. Un grand roman d’une sublime écrivaine… Merci!
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