«Elle lui disait je t’aime avec les lèvres, avec le souffle». (p. 284)
Chère lectrice, Cher lecteur,
En guise de second livre pour janvier pour le défi 2020, j’ai choisi de plonger dans l’univers de Marie Darrieussecq avec Il faut beaucoup aimer les hommes, prix Médicis 2013. Sur le blogue de Passage à l’Est (il me semble), il avait été question de Marie Darrieussecq et il me tardait de découvrir sa plume. Donc, j’ai choisi ce roman qui cadrait parfaitement avec le défi et avec mon désir de lire quelque chose de cette écrivaine.
Que raconte cette histoire?
Elle est bien simple. C’est celle d’une femme blanche, Solange, qui tombe amoureuse d’un homme noir, Kouhouesso. Elle est actrice; il réalise un film. Entre les deux, c’est le coup de foudre. Toutefois, Solange, dans cette relation, est celle qui attend, qui espère un geste, un sourire, un appel, un texto, une visite. Elle l’attend comme seule une femme attend un homme. Elle le suivra jusqu’en Afrique, au Congo, pour jouer dans son film Cœur des ténèbres. En Afrique, dans la forêt, elle l’attend encore sur le plateau de tournage. Cet homme, porté par une idée plus grande que lui, a un but : montrer l’Afrique aux Occidentaux d’un point de vue africain. Solange est déboussolée par cet homme; elle est obnubilée par son idée. Cette histoire d’amour est-elle possible lorsque la couleur de la peau porte une culture, des faits historiques, des référents autres?
Comme je suis heureuse d’avoir lu cette histoire et par le fait même d’avoir découvert le style d’écriture de Marie Darrieussecq. J’ai adoré ses envolées poétiques, l’intelligence de ses personnages. Solange à travers sa relation avec Kouhouesso se cherche. Elle oublie tout. Pour elle, il est la vie. Elle est plongée dans une passion qu’elle souhaite fusionnelle. Elle désire vivre l’amour avec lui. Lui, il est ailleurs, dans son film, dans son idéal. D’ailleurs, elle lui envoie ce texto pour illustrer ses sentiments :
« Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter. MARGUERITE DURAS.» (p. 107)
Cette citation se retrouve en exergue aussi et la première phrase de cette dernière s’avère le titre du roman. Il faut beaucoup aimer les hommes pour les attendre…
L’attente recommençait, l’attente comme une maladie chronique. Une fièvre engluante, une torpeur. Et entre deux rencontres, deux réinfections, elle s’imprégnait lentement de ce paradoxe : elle attendait un homme qu’elle perdait de vue, un homme comme inventé. L’attente était la réalité; son attente à elle la preuve de sa vie à lui, comme si le corps de cet homme, quand elle le tenait dans ses bras, était de la texture du temps.
Je me suis reconnue dans cette attente… Il m’est arrivé de vivre une relation basée sur cette dernière. Il me semble que chaque relation passionnée est marquée par cette dernière, par ce désir de se connaître à travers l’autre, pour se définir, pour vivre.
Marie Darrieussecq a écrit un très beau livre… Je vous encourage à le lire. De plus, j’ai beaucoup apprécié cet extrait : «Être africain ça ne veut rien dire, sauf avoir peur de perdre ce qu’on a.» (p. 292)
Mais encore, j’ai découvert cette vidéo sur You Tube où vous pouvez écouter Marie Darrieussecq parler de son roman.
Avez-vous déjà lu ce roman? Avez-vous lu un autre livre de Marie Darrieussecq?
Bien à vous,
Madame lit
DARRIEUSSECQ, Marie. Il faut beaucoup aimer les hommes, Paris, P.O.L., 2013, 311 p.
ISBN : 978-2-8180-1924-5
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C’est vrai qu’il faut les aimer… 🙂
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J’avais deviné que tu écrirais cela… 🙂
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🙂 tu commences à me connaître 🙂
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Un petit peu! 🙂
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Je plaide non-coupable, car je n’ai rien lu de Darrieussecq. Ce qui ne veut pas dire que tu ne me donnes pas envie de lire cette écrivaine à mon tour!
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Zut! Je ne me rappelle pas sur quel blog j’ai repéré cette autrice… Je suis contente alors d’avoir suscité ton intérêt!
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J’avais lu d’elle « Vivre ici est une splendeur » sur la peintre Paula Modersohn Becker, j’avais bien aimé.
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Merci de répondre à ma question. Je note ce titre pour une future lecture. Au plaisir!
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J’aime bien quand tu parles de toi dans tes commentaires sur un livre.
Très intéressant ces mots qui décrivent le but de cet homme, montrer l’Afrique aux Occidentaux d’un point de vue africain.
Je veux lire ce livre…
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Merci beaucoup! Je suis heureuse d’apprendre que ce livre figurera dans tes prochaines lectures. On s’en reparlera. Au plaisir!
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Dans ma pile depuis une éternité… je sais, c’est mal…
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C’est un très beau roman…
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