
Maintenant que l’énigme est à l’ordre du jour,
Je t’en vais conter une, approche, mon amour. (p. 839)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pour février, afin de participer à mon Défi littéraire 2020, il faut lire un livre ayant remporté le prix Booker. Alors, j’ai plongé dans Possession, prix Booker 1990, d’Antonia Susan Byatt. J’ai choisi ce livre malgré ses neuf cents pages et des poussières. Je me souvenais vaguement de l’adaptation cinématographique mettant en vedette Gwyneth Paltrow et Aaron Eckhart en 2002 alors, je me suis lancée dans ce dernier avec beaucoup de bonheur. De plus, je n’avais encore rien lu de cette écrivaine et j’étais enchantée de découvrir sa plume par le biais de cet univers.
Que raconte cette histoire?
Roland Michell est un chercheur universitaire travaillant pour James Blackadder et il a développé une expertise sur les écrits du célèbre poète victorien Randy Henry Ash. Alors qu’il est en train de consulter un livre abordant le célèbre poète victorien, il découvre deux lettres de Ash adressées à une inconnue. Il saisit tout de suite l’importance de sa découverte pour le milieu littéraire. Il se lance alors dans une quête : découvrir l’identité de cette femme. Les lettres prennent ainsi vie. Michell finit par établir un lien entre Ash et une poétesse de son époque : Christabel LaMotte. Pour l’accompagner dans cette aventure, il fait équipe avec Maud Bailey, une spécialiste de Christabel LaMotte. À partir de ce moment, le destin des deux chercheurs universitaires est bousculé tout comme celui du domaine dans lequel ils évoluent. Ils deviennent possédés par l’histoire, ils travaillent dans le plus grand secret et ils n’hésitent pas à partir sur la route afin de découvrir la Vérité.
Ce roman se présente sous différents angles. Tout d’abord, le lecteur se retrouve dans un milieu universitaire moderne, où tous les coups sont permis, avec deux chercheurs, Roland Michell et Maud Bailey et leurs collègues. Puis, il est amené à être témoin de l’histoire d’amour entre Christabel LaMotte et Randy Henry Ash en plongeant dans les missives de ses deux poètes. Mais encore, il est confronté au journal intime de la femme de Ash, une lecture essentielle pour bien cerner l’histoire. De plus, il a accès à un autre journal intime celui de la cousine bretonne de Christabel LaMotte, Sabine de Kercoz, afin de rassembler quelques pièces du casse-tête.
Ajoutons à cela que le texte est entrecoupé de poèmes, de contes, de légendes celtes. Et surtout, la magie opère grâce à cette construction complexe où la figure de Mélusine, à qui LaMotte a consacré un long poème, hante les pages du récit. En ce sens, je dois saluer le talent de l’écrivaine et la maîtrise de sa construction littéraire. Elle a su présenter des ouvrages victoriens tout à fait crédibles qui sont de pures fictions. J’ai adoré passer d’une époque à l’autre, d’avoir accès à différents narrateurs, de suivre la destinée des deux poètes en compagnie des chercheurs littéraires. Les amoureux des livres et de l’écriture pourront également être envoutés par Possession, par son esprit et par sa quête.
Et que dire du style poétique?
L’amour n’est-il pas autre
Que le choc galvanique
Ou le bruit de tonnerre
De Cendre volcanique
Vomie par un cratère
De feu couvant sous terre?
Sommes-nous des automates
Ou de l’espèce Angélique?
R.H. Ash
Je ne peux que vous recommander ce roman et je comprends pourquoi l’écrivaine a gagné le prestigieux prix Booker pour ce dernier. C’est amplement mérité. Dans Possession, il est question d’amour, de liberté, de sexualité, de création littéraire, de spiritisme, d’onirisme, de féminisme. Et bien sûr, il importe de mentionner l’impact de la littérature sur chacune des figures discursives et sur l’instance lectrice.
Possession est un jeu. Un jeu de miroir où le Vrai et le Faux se côtoient par le biais du processus de la fiction dans la fiction, un jeu où la féminité éclate pour s’affirmer.
Depuis un an environ, je suis amoureux d’une autre femme. Je pourrais dire que c’est une sorte de folie. Une possession comme par des démons. Une espèce d’aveuglement. (p. 822)
Connaissiez-vous ce roman? Avez-vous eu la chance de le lire?
Bien à vous,
Madame lit
BYATT, A.S. Possession, traduit de l’anglais par Jean-Louis Chevalier, Paris, Le livre de poche, 1993, 923 p.
ISBN 978-2-253-07328-4
Je ne connaissais pas, mais merci pour cette découverte…
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Merci à toi! Tu as vu l’adaptation cinématographique?
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Il me semble que non…
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D’accord.
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Quel magnifique roman tu m’as incité à lire!
J’aime tellement la diversité de ce qu’on y trouve, des descriptions, des lettres, des poèmes.
J’apprécie surtout le mot casse-tête que tu emploies et qui décrit bien ce qu’on peut lire.
Je n’ai pas terminé la lecture en février et je me régale à chaque jour de ce merveilleux roman…
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Je suis très contente de lire que tu aimes beaucoup ce roman. Le lecteur est amené à ressentir cette possession à travers différents procédés littéraires. Bonne continuation!
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J’ai adoré ce roman, lu il y a plusieurs années. J’en garde un excellent souvenir. Au fait, j’ai participé à ton défi… mais je pense que j’ai oublié de t’en aviser! oups, oups, oups!
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Merci!!! J’irai fouiller sur ton blogue pour le lien pour le bilan. 🙂
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Très belle chronique pour un livre que je ne connaissais pas du tout …
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Merci beaucoup! C’est gentil et apprécié.
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Un livre que j’avais beaucoup aimé, mais je ne savais pas du tout qu’il en avait été tiré un film.
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Oui, et je l’avais bien aimé si ma mémoire est bonne…
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