
« Qu’est-ce que je connais de la guerre, me direz-vous? » (p. 23)
Chère lectrice, Cher lecteur,
En avril, pour le défi 2020 de Madame lit, le prix Victor-Rossel est à l’honneur. J’ai décidé de lire Trois incendies de Vinciane Moeschler. Ce roman a été publié en 2019 et il a gagné le prix la même année.
Que raconte ce roman?
Ce livre présente le destin de trois femmes de guerre. Elles sont flamboyantes, passionnées, brûlantes. Ainsi, l’incendie brûle tout autour d’elles. Cet incendie, c’est la guerre. Celle qui brûle tout, qui détruit tout, qui s’attaque à tout. Tout d’abord, il y a Léa, adolescente belge durant la bataille des Ardennes pendant la Deuxième guerre mondiale. Cette dernière est marquée par des drames épouvantables comme le viol ou encore le meurtre de son jeune frère. Ensuite, sa fille Alexandra s’avère incapable de dire non à l’appel de la guerre. Elle se retrouve au Liban durant le massacre de Chatila. Cette dernière est photographe de guerre. Elle réussit à capter par le biais de sa lentille, l’innommable. Puis, Maryam, la fille d’Alexandra, la petite-fille de Léa, porte le poids de ces guerres qu’elle rejette. Elle découvre que son père s’est donné la mort en devenant un kamikaze. Elle choisira de se consacrer aux animaux plutôt qu’aux humains.
Ce que j’en pense?
Je ne connais rien à la guerre… Je n’ai pas grandi dans un pays où des bombes éclatent et détruisent tout. Je suis née du bon bord, en Amérique du Nord. Alors, comme le dit si bien la citation placée en haut : « Qu’est-ce que je connais de la guerre, me direz-vous? » (p. 23) Dans ce roman, il est question d’une lignée de femmes marquées par la guerre. Elles sont très différentes, mais elles cherchent toutes à lutter au nom d’une certaine vérité. Elles aiment leur famille et elles y sont attachées. Ce qui les retient dans cet incendie, c’est l’espoir malgré le désespoir. Quand tout flambe, quand le feu de la guerre se terre dans le cœur des hommes, que reste-t-il? Pour l’une, il s’avère difficile d’oublier le regard d’une fillette vêtue d’une robe bleue, pour une autre, c’est impossible d’effacer de sa mémoire cette robe bleue portée dans un temps difficile, et pour la dernière, comment accepter le deuil d’un père kamikaze? Puis-je m’identifier à elles? Non. Mais, j’ai apprécié leur courage, leur force, leur détermination. De plus, la plume de Vinciane Moeschler est très belle, poétique. C’est un roman introspectif qui fait réfléchir le lecteur. J’ai noté beaucoup de citations dans mon carnet de lecture. En voici deux tirées de la même page :
Cette guerre n’est pas la mienne, ce combat ne touche aucun de mes parents, personne n’y est menacé ni persécuté. Et pourtant je suis ici. Jamais aussi vivante qu’au cœur du conflit.
Des fragments d’histoire qui racontent la décadence du monde. Ces mêmes phrases d’une guerre à l’autre… Même cadavres jonchant les routes…Beyrouth ou Manoï… Des pillages pour clamer la faim, à moins que ce ne soit la haine… Beyrouth ou Alger… Des camps de réfugiés où s’entassent des demi-morts qui n’attendent plus rien… Gaza… Beyrouth… Phnom-Penh…De rupture en désolation.
Si vous avez envie de découvrir de beaux personnages en quête d’une certaine paix au cœur de l’incendie, vous pouvez plonger dans cette histoire. C’est bien écrit et cela se lit rapidement. C’est un roman sur la filiation et sur la mémoire.
Voici comment Vinciane Moeschler présente son livre :
C’était ma lecture pour mon défi d’avril pour le prix Victor-Rossel et par le fait même, elle me permet de participer au mois belge organisé par Anne et Mina.
Connaissiez-vous cette écrivaine belge?
Bien à vous,
Madame lit
MOESCHLER, Vinciane, Trois incendies, Paris, Stock arpège, 2019, 282 p.
ISBN 978-2-23408-639-5

Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Trois incendies par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Je ne connaissais pas…
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Merci! 🙂
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Eh bien je dois avouer que je n’ai quasiment pas entendu parler de ce livre. Peut-être croisera-t-il ma route quand le déconfinement commencera…
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Je vous souhaite alors une belle rencontre avec ces «Trois incendies». Merci!
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