
Chère lectrice, Cher lecteur,
En octobre, pour le défi 2020 de Madame lit, il faut plonger dans l’univers d’un roman d’une autrice ou d’un auteur ayant remporté le Grand prix littéraire d’Afrique noire.
Tout d’abord, qu’est-ce que le grand prix littéraire d’Afrique noire?
Selon Wikipédia :
«Le Grand prix littéraire d’Afrique noire est attribué chaque année par l’association des écrivains de langue française, l’ADELF, reconnue d’utilité publique depuis le 19 juillet 1952, dont le but est de « promouvoir l’œuvre des écrivains qui, à travers le monde, s’expriment en français »1. Le prix est ouvert aux « écrivains de langue française originaires de l’Afrique subsaharienne, ou à un ouvrage concernant cette zone géographique, en excluant les traductions » 2,3. Il a récompensé depuis 1961 des écrivains confirmés comme Henri Lopès, Ahmadou Kourouma.»
Alors, pour octobre, continuons le défi avec une autrice ou un auteur ayant remporté ce prestigieux prix littéraire.
Sans plus tarder, voici les titres. J’ai cité l’extrait du site des Libraires. En cliquant sur le lien du livre, vous serez redirigé sur le site. Vous pouvez, si vous le désirez, commander le bouquin.

1962 – L’aventure ambiguë de Cheik Hamidou Kane (Sénégal)
«De manière significative L’Aventure ambiguë, histoire d’un itinéraire spirituel, porte en sous-titre récit. Ce qui frappe en effet le lecteur de ce livre, c’est le classicisme dû autant à la retenue du ton qu’à la portée universelle de la réflexion philosophique. Sans doute l’auteur oppose-t-il à la pensée technique de l’Occident, essentiellement tournée vers l’action, la pensée de l’Islam, repliée sur elle-même, mais, au-delà de cette confrontation, c’est finalement le problème de l’existence qui est posé. On voit par là comment Cheikh Hamidou Kane, échappant à la donnée temporelle et politique de son sujet, l’angoisse d’être noir, débouche sur une réflexion qui nous concerne tous: l’angoisse d’être homme. »J. Chevrier, Le Monde»

1967 – Sur la terre en passant de François-Borgia Marie Evembé (Cameroun)
« Le jour pointa à l’horizon. Le peuple des coqs ouvrit le concert matinal. Quelque part dans la ville, une cloche d’église sonnait : Yaoundé se réveillait… »
Extrait de : François-Borgia Marie Evembe. « Sur la terre en passant. » Livres.

1968 – Le fils d’Agatha Moudio de Francis Bebey (Cameroun)
«Paru en 1967, Le Fils d’Agatha Moudio a obtenu, en 1968, le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire. En 1976, il en était déjà rendu à sa cinquième édition et était traduit en anglais, en allemand et en polonais. Le Fils d’Agatha Moudio représente un renouvellement important de l’esthétique romanesque africaine.
Au centre de ce roman, un jeune Africain qui se trouve « au carrefour des temps anciens et modernes » et dont Francis Bebey conte l’histoire dans la meilleure tradition des aèdes africains.
Francis Bebey est décédé le 28 mai 2001 à l’âge de 72 ans. »

1974 – L’étrange destin de Wangrin d’Amadou Hampâté Bâ (Mali)
«Amadou Hampaté Bâ, le grand défenseur de la « tradition orale » africaine né au Mali en 1901, raconte ici l’histoire d’un homme qui fut son ami. Cet homme, voué dès sa jeunesse au dieu « Gongoloma Soké », dieu des contraires et de la ruse, en portait lui-même les contradictions. Bravant impunément la chance, il nous entraîne dans une suite d’aventures cocasses où nous le voyons, avec pour seules armes son intelligence et sa connaissance des hommes, se hisser au sommet de la puissance et de la fortune, dépouiller les riches au bénéfice des pauvres et, suprême exploit pour l’époque, rouler les « Dieux de la Brousse » d’alors : Messieurs-les-Administrateurs Coloniaux ! Mais il arrive que les dieux se fâchent…»

1983- L’anté-peuple de Sony Labou Tansi (République du Congo)
«Citoyen exemplaire, Dadou est directeur d’une école de Kinshasa. Une terrible accusation l’aspire dans une tornade dévastatrice : sa femme et ses enfants sont tués, sa vie saccagée. Il réussit à s’échapper des lugubres geôles zaïroises et s’enfuit de l’autre côté de la rivière. Vidé de son âme, il découvre une succession de mondes désolés, rongés par la même corruption que son propre pays, les mêmes dérives politiques et guerrières. Sony Labou Tansi est né en 1947 au Congo où il a vécu jusqu’à sa mort en 1995. Romancier, poète et dramaturge, il est l’auteur d’une douzaine de pièces de théâtre et de six romans, dont La Vie et demie et Les Sept Solitudes de Lorsa Lopez, disponibles en Points.»

1988 – Le Feu des origines d’Emmanuel Dongala (République du Congo)
«Il a vu le jour à l’écart d’un village de brousse et une forêt de palmes plantées marque le lieu de sa naissance. Étrange avec ses yeux verts, hérités d’un glorieux ancêtre, Mandala Mankunku s’avère futé et curieux. Forgeron, chasseur, sculpteur, féticheur, guérisseur, il dépasse ses maîtres et se rebelle bientôt contre un monde ancien dont il craint d’avoir fait le tour.Le pire des bouleversements arrive pourtant : les hommes blancs déferlent sur le continent, tuant, volant, assujettissant. Mandala Mankunku, homme redouté, le plus admiré du village, pourra-t-il résister à la marche de l’Histoire ? Par l’entremise de ce héros, Emmanuel Dongala revisite la première moitié du XXe siècle et rend hommage à une terre profanée par la colonisation. Fable poétique au souffle épique, Le Feu des origines s’impose comme une légende éternelle à transmettre aux générations futures.»

1994 – Maman a un amant de Calixthe Beyala (Cameroun)
«Suite du «Petit Prince de Belleville». Après avoir fait parler un Africain immigré en France, C. Beyala donne la parole à une femme africaine qui se révolte contre des millénaires d’oppression.»

2005 – Reine Pokou de Véronique Tadjo (Côte d’Ivoire)
«La légende d’Abraha Pokou, reine baoulé, m’a été contée pour la première fois quand j’avais autour de dix ans. Je me souviens que l’histoire de cette femme sacrifiant son fils unique pour sauver son peuple avait frappé mon imagination de petite fille vivant à Abidjan. Je me représentais Pokou sous les traits d’une Madone noire.Plus tard, au lycée, je retrouvai le récit du sacrifice, mais cette fois-ci dans mon livre d’histoire. Un petit encart dans le chapitre sur le royaume ashanti au XVIIIe siècle expliquait que l’exode de la reine et de ses partisans, à la suite d’une guerre de succession, aboutit à la naissance du royaume baoulé…Plusieurs décennies plus tard, la violence et la guerre déferlèrent dans notre vie, rendant brusquement le futur incertain. Pokou m’apparut alors sous un jour beaucoup plus funeste, celui d’une reine assoiffée de pouvoir… »Tel est le prélude de Véronique Tadjo. Quelques jours seulement après les derniers événements d’Abidjan et cinq ans après son très beau livre écrit au Rwanda : L’Ombre d’Imana, la romancière revisite en conteuse le mythe de la reine Pokou pour tenter, peut-être, d’exorciser sa peur et de réinventer l’enfance.»

2011 – Léonora Miano pour l’ensemble de son oeuvre (Cameroun)
«De nos jours, quelque part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être, quatre femmes s’adressent successivement au même homme : sa mère, la femme a laquelle il a tourné le dos parce qu’il l’aimait trop et mal, celle qui partage sa vie parce qu’il n’en est pas épris, sa soeur enfin.À celui qui ne les entend pas, toutes dévoilent leur vie intime, relatant parfois les mêmes épisodes d’un point de vue différent. Chacune fait entendre un phrasé particulier, une culture et une sensibilité propres. Elles ont en commun, néanmoins, une blessure secrète : une ascendance inavouable, un tourment identitaire reçu en héritage, une difficulté à habiter leur féminité… Les épiphanies de la sexualité côtoient, dans leurs récits, des propos sur la grande histoire qui, sans cesse, se glisse dans la petite.D’une magnifique sensualité, ce roman choral, porté par une langue sculptée en orfèvre, restitue un monde d’autant plus mystérieux qu’il nous est étranger… et d’autant plus familier qu’il est universel.»

2016 – Le Moabi Cinéma de Blick Bassy (Cameroun)
« Dites-moi, qui ? Répondez-moi, qui donc ? Qui a décidé qu’il fallait un visa pour aller d’un endroit à un autre ? Est-ce que Jules Verne ou Hergé ont dit ça ? De la Terre à la Terre, il n’y a pas besoin de visa. De la Terre à la Lune, il n’y a pas besoin de visa. Hein, mbenguiste, toi qui connais, dis-nous, qui… ? – Qui a fait quoi ? s’enquit le costumé tiré au moins à huit épingles. – Qui est venu ici ramasser nos ancêtres pour les vendre et en faire des esclaves ? Qui… mais… qui lui a donné un visa pour entrer dans ce « condrè » ? Et qui l’a autorisé à y pourchasser nos héros ? Les Nyobè, Wandjié, Félix-Roland Moumié… Qui ? Vous allez dire que je radote. Allez dire ! Car ces gens dont je parle, ont-ils eu besoin d’un seul visa pour nous humilier et nous ruiner ? Ont-ils fait la queue pour prendre un laissez-passer, un sauf-conduit, un sauve-qui-peut ? Répondez-moi avant que je ne fasse un malheur. »Et en avant la musique !… La musique des mots avec notre drôle de héros, le candide et rusé Boum Biboum, et ses amis et sa famille hauts en saveur, qui nous projettent du coeur de la forêt africaine à travers la comédie du monde. »
Mes choix pour octobre :
- Crépuscule du tourment t. 1 : Mélancholy de Léonora Miano
- Crépuscule du tourment t. 2 : Héritage de Léonora Miano
J’espère que cette liste vous aidera à choisir un bouquin pour le défi littéraire! J’ai hâte de connaître celui qui bercera certaines de vos soirées en octobre.
Bien à vous,
Madame lit
Source : Les libraires

Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander les livres mentionnés par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Merci pour ces beaux conseils…
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Merci à toi.
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