«Zaza avait éveillé la peur et l’été ne serait jamais plus pareil» (p. 85).
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pour le défi littéraire 2020 de Madame lit, en novembre, il faut lire un bouquin d’une autrice ou d’un auteur ayant remporté le prix littéraire du Gouverneur général du Canada. Comme j’avais Bondrée d’Andrée A. Michaud dans ma bibliothèque et que je ne l’avais pas encore lu, alors, il me fallait le sortir pour le défi. L’autrice a remporté deux fois le prix littéraire du Gouverneur général du Canada. La première fois, c’était pour Le Ravissement en 2001 et la seconde, pour Bondrée en 2014.
Que raconte Bondrée?
Dans cette histoire, il est question de meurtres durant l’été de 1967. Deux jeunes filles de Bondary Pound, une petite communauté située à la frontière américaine où il y a un lac pour profiter des joies de la belle saison, sont assassinées. Ces adolescentes, Élizabeth dite Zaza Mulligan et Sissy Morgan sont retrouvées mortes l’une après l’autre. Les deux amies couraient dans les bois, dansaient sur la chanson Lucy in the Sky with diamond avant d’être sauvagement tuées. L’insouciance laisse place au drame, aux soupçons, au doute. La communauté apparaît bouleversée. Qui peut s’en prendre à deux adolescentes durant un si bel été? Les pères deviennent soupçonneux, les mères deviennent protectrices. L’inspecteur Michaud doit retrouver au plus vite le meurtrier avant qu’il ne fasse une autre victime.
Ce que j’en pense?
Je voulais lire ce bouquin depuis très longtemps. Ce défi me permet entre autres de lire les romans achetés au fil du temps se retrouvant dans ma bibliothèques. C’est le deuxième livre de cette autrice que je découvre. J’avais lu il y a quelques mois Routes secondaires. J’avais bien aimé l’ambiance du livre. Et je dois dire que dans Bondrée, l’ambiance apparaît bien particulière. D’une part, en raison de la narration. Ainsi, deux voix se font entendre. Celle d’un narrateur externe qui raconte le travail de l’inspecteur Michaud et de ses homologues et celle d’une fillette de 12 ans, Andrée, qui partage sa perception des drames, des réactions des adultes, de ses peurs. Le lecteur cherche à travers la narration qui est le tueur. La tension est palpable. Les narrateurs créent une ambiance propice à la tension. De plus, ils mêlent leurs craintes, leurs peurs à la nature. D’ailleurs, la forêt contribue à ce climat de tension. La forêt canadienne s’avère un excellent lieu permettant aux écrivains de jouer avec l’inconscient collectif. Qui n’a pas ressenti une crainte de marcher seul dans la forêt? Un ours pourrait surgir, un coyote pourrait se retrouver sur le chemin? Un piège à ours pourrait avoir été oublié? En fait, la forêt participe activement à la tension dramatique. Elle enveloppe les personnages, les imbibe de son mystère, elle cache des secrets. La menace surgit entre ses branches au coin d’un détour… C’est tout ça que l’on retrouve dans Bondrée. Comme il est mentionné à la fin du roman :
«La nature avait repris ses droits, sa juste place, en attendant que d’autres chasseurs arrivent, d’autres familles qui couperont les arbres et érigeront des habitations de bois frais s’ouvrant sur la beauté des ombres vertes, ignorant que la forêt de Bondrée est une forêt jonchée de pièges, un territoire où le vacillement de la lumière peut facilement vous faite basculer du côté de la nuit.» (p. 363)
Si vous avez envie d’un bon polar, il ne faut pas hésiter à plonger dans cette enquête se déroulant au bord d’un lac, à Bondrée, l’espace d’un été. Il y a des peurs, des craintes et une beauté ombrageuse. La chanson Lucy in the Sky with diamond vous accompagnera.
Ce roman a remporté les prix suivants :
- Prix littéraire du Gouverneur général du Canada
- Prix Saint-Pacôme du roman policier
- Prix du CALQ – oeuvre de l’année en Estrie
- Prix Arthur-Ellis du roman policier en langue française
- Prix des lecteurs quais du polar/20 minutes
Ce roman me permet également de participer à Québec en novembre organisé par Karin et Yueyin.
Avez-vous déjà lu un bouquin d’Andrée A. Michaud? Que pensez-vous de ce roman?
Bien à vous,
Madame lit
MICHAUD, Andrée A. Bondrée, Montréal, Québec Amérique, coll. Nomades, 2017, 363 p.
ISBN 978-2-7644-2988-4

Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander le livre mentionné par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
D’après votre chronique, cette histoire me fait un peu penser aux « fous de bassan » d’Anne Hébert, avec les deux jeunes filles tuées et l’enquête policière…
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, mais une approche totalement différente et des lieux aussi différents. Avec Anne Hébert, on retrouve la mer, la religion, etc. Pas chez Michaud. Merci!
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai adoré ce livre ! Il fautque je lise à nouveau Andrée Michaud !
J’aimeAimé par 1 personne
BIen contente de l’apprendre. Merci!
J’aimeJ’aime
Je ne connaissais pas…
J’aimeAimé par 1 personne
Il y a tant à découvrir…
J’aimeAimé par 1 personne
j’avais adoré ce roman avec son ambiance particulière et sa peinture en creux d’une époque 🙂
J’aimeJ’aime
Oui! C’est bien ça… Merci!
J’aimeJ’aime
J’aime beaucoup ce roman que je lis actuellement. Un style tellement vivant et cette façon de percevoir les personnages par l’inspecteur qui les décrit en tentant de retrouver le coupable de ces meurtres. Et que dire de cette nature que l’on découvre tout au long du roman.
J’aimeAimé par 1 personne
Je partage ton point de vue. Le style est vivant malgré la mort tout autour. Bonne continuation avec cette histoire.
J’aimeJ’aime
J’ai moi aussi beaucoup aimé ce roman, ce savant mélange entre enquête policière et réflexion sur le passage à l’âge adulte… J’ai beaucoup aimé le personnage d’Andrée.
J’aimeAimé par 1 personne
On se comprend alors… Merci beaucoup! Au plaisir!
J’aimeAimé par 1 personne
Tu as beaucoup lu depuis un certains temps-ci by
J’aimeAimé par 1 personne
Pas beaucoup en fait mais ce livre est excellent! Tu aimerais l’histoire!
J’aimeJ’aime