
«Si vous pouviez rester et m’aider à traverser la nuit, ce serait merveilleux». (p. 52)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Permettez-moi de partager avec vous mes impressions sur Traverser la nuit de Marie Laberge. Puisque le premier ministre du Québec, M. François Legault, avait recommandé ce livre, je me suis dit que ce bouquin devait être bon. Le premier ministre québécois est un grand lecteur. Alors, je n’ai pas hésité à l’acheter car j’aime beaucoup aussi la plume de Marie Laberge. Pour connaître mon admiration pour Marie Laberge, n’hésitez pas à cliquer sur Madame lit et Marie Laberge.
Que raconte cette histoire?
Emmy, une femme ayant été abandonnée à la naissance dans un pensionnat pour autochtone, même si elle est blanche, par une mère alcoolique, a subi des traumatismes durant son enfance. En tant qu’adulte, elle devient préposée aux bénéficiaires dans une maison pour personnes âgées. Elle est secrète, silencieuse. Durant son travail, une vieille dame, Jacky, s’attache à elle. Entre les deux femmes, une relation va se tisser. Puis, Emmy pour ses 50 ans décide de tout quitter pour traverser sa nuit.
Ce que j’en pense
Avec tout ce qui se passe en ce moment dans les centres pour personnes âgées avec le coronavirus, j’ai lu ce roman avec d’autres yeux. J’ai été très touchée par la relation entre Emmy et Jacky. Sans Jacky et ses mots, je suis certaine qu’Emmy n’aurait pas amorcé sa traversée de la nuit. Et grâce à Emmy, Jacky peut à son tour traverser la nuit. Je trouve le titre très beau, poétique. Chaque être humain, tôt ou tard, doit affronter sa nuit intérieure. Parfois, pour l’accompagner, il y a des morts, il y a des vivants, il y a des souvenirs, il y a la vie, il y a la mort, il y a la fuite. Le néant existentiel s’infiltre, le vide s’avère connu. Comme le mentionne Emmy à Jacky :
«Elle a mis son manteau, elle est prête à partir, mais rien ne vient : ni destination, ni envie. Même le premier café du jour, celui qui confirme les bontés de la vie, ne lui dit rien. Elle s’assoit, dos à la fenêtre. Savoir qui on est et n’en éprouver que du dégoût, s’arranger avec le vide, Jacky, c’est possible et souhaitable? Pour qui? Pour faire quoi? Si vous aviez su qui j’étais, vous auriez changé le nom de la personne à avertir en cas d’urgence. Il n’y a personne qui appelle le vide à la rescousse, même les cas désespérés.» (p. 67-68)
Emmy s’occupe très bien des personnes âgées du centre. Elle nettoie, elle change les draps, elle cherche à meubler le vide de son existence en étant remplie de compassion pour ces abandonnés de la vie, ces esseulés, ces vieux qu’on néglige par peur peut-être de la mort.
J’ai apprécié cette traversée de la nuit. Emmy est en marche, elle tente de nouer une relation avant tout avec elle, avec la vie, avec les vivants.
Si vous aimez les livres de Marie Laberge, vous allez apprécier cette histoire. Je suis contente que Marie Laberge ait mis la profession de préposée aux bénéficiaires en lumière par le biais de son personnage principal. Il faut absolument reconnaître l’apport de cette catégorie de travailleurs de la santé au sein de nos sociétés. À cet égard, Emmy s’avère un beau personnage. Elle parle à notre coeur… Comme le soulève Jacky :
« Laissez vos morts derrière, Emmy. Arrêtez de vous en préoccuper. Ils s’arrangent très bien». (143)
Qu’en pensez-vous? Avez-vous déjà lu des romans de Marie Laberge?
Bien à vous,
Madame lit
LABERGE, Marie (2019).Traverser la nuit. Montréal : Québec Amérique, 174 p.
ISBN 978-2-7644-3889-3

Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander le livre mentionné par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Préposée aux bénéficiaires, voilà un métier bien difficile et très peu reconnu… Je suis certain que cette histoire me plairait…
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Un métier très difficile…je n’ose penser à mon côté humaniste confronté au pire….
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Et tout le monde un jour ou l’autre pourrait en avoir besoin…
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Oui… ça c’est certain.
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Très intéressant, c’est un livre qui devrait me plaire… De Marie Laberge j’ai lu Gabrielle et Adélaïde.
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Tu n’as pas lu le dernier tome de la trilogie : «Florent»? Je pense aussi qu’il devrait te plaire si tu as aimé la trilogie «Le goût du bonheur». Merci!
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Non, pas encore et j’hésite… j’ai beaucoup aimé le premier tome, mais j’ai eu du mal à finir le deuxième…
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Je comprends pourquoi…mais c’est un beau tome. Je te le conseille pour faire la paix avec les personnages.
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J’ai lu récemment une très ancienne pièce d’elle : le Faucon qui a été publié en 1991. J’ai beaucoup aimé malgré quelques ficelles et j’ai dû chercher des mots du français québécois, des expressions que je ne connaissais pas. Et j’ai été rapidement en contact avec elle pour le blog. Je cherchais des dramaturges québécoises. Beau Noël !
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Je suis très contente de l’apprendre. Marie Laberge a d’ailleurs débuté sa carrière en tant que dramaturge. Joyeuses Fêtes!!! Merci!
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