«Moi-même, je le raconte, je le vois, et je me dis ce n’est pas possible d’avoir survécu à ça. Je vois et je sens». (p. 22).
Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai répondu avec enthousiasme à l’invitation lancée par les blogues Et si on bouquinait un peu? et Passage à l’Est. Ainsi, du 27 janvier au 3 février 2021, les blogueurs ont décidé de proposer des lectures communes aux autres blogueurs et blogueuses autour de l’Holocauste. À cet égard, j’ai décidé de lire Retour à Birkenau de Ginette Kolinka et de Marion Ruggieri.
Que raconte ce bouquin?
Ginette Kolinka dans ce livre raconte son enfer, car elle a connu et a vécu à Birkenau, un des trois camps de concentration du Troisième Reich. Selon Wikipédia :
«Auschwitz II (Birkenau), ouvert le 8 octobre 1941, d’abord pour les prisonniers de guerre soviétiques — à la fois camp de concentration et centre de mise à mort immédiate où périrent plus d’un million de personnes, juives dans leur immense majorité ainsi que des Tziganes».
Elle décrit son arrestation par la Gestapo en mars 1944. Elle est alors en compagnie de son père, de son petit frère et de son neveu. La Gestapo n’hésite pas et intercepte les quatre pour les amener loin de La France. Après 3 jours et 3 nuits enfermés dans un wagon de marchandises dans des conditions épouvantables (sans lumière, sans toilette, etc.), la famille écourtée arrive le 16 avril 1944 à Birkenau. Le père et le petit frère embarquent dans un camion qui les conduit directement au camp, car ils ne savent pas marcher trop longtemps. Ils seront immédiatement gazés à leur arrivée. En ce qui concerne son neveu, Ginette Kolinka ne le reverra plus. À son arrivée, elle est tatouée, matricule 78599 et puis rasée. Comme elle le mentionne :
«Jusqu’ici, nous étions encore des êtres humains. Nous ne sommes plus rien. » (p. 23)
Le moindre faux pas de sa part lui serait fatal. Elle serait gazée. Elle reste donc en retrait, se fait petite et sera par la suite déportée à Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt. Durant son emprisonnement, elle rencontre des jeunes filles qui deviendront des amies ( Simone Jacob, Marceline Rosenberg qui deviendront Simone Veil et Marceline Lorindan-Ivens).
Ce que j’en pense
Savoir que Ginette Kolinka accompagne des jeunes lors de voyage à Birkenau pour raconter ce qu’elle a vu, ce qu’elle a perçu, ce qu’elle a senti, me bouleverse énormément. Elle parle des humiliations, de la cruauté, des conditions sanitaires, des poux, du froid de l’odeur de la mort et surtout de la faim. Je connais différents faits sur cette épouvantable partie de notre Histoire, mais lire les mots de quelqu’un qui a vu le diable de près, je tremble intérieurement. Je pleure aussi en lisant. Il y a toutes sortes d’émotions qui me traversent l’esprit. Il y a de l’incompréhension, de la colère, de la tristesse et de la haine envers cet Autre qui a tué des millions d’êtres humains. Et puis, je m’arrête et je me dis que la haine ne peut s’emparer de mon âme. Il faut dénoncer, parler des survivants et ne pas oublier les sacrifiés.
Merci Mme Ginette Kolinka pour ce précieux témoignage. Je m’incline devant votre sagesse, votre bonté, votre humanisme, vos mots porteurs d’espoir malgré tout.
«Il n’y a pas une fois où je retourne là-bas, sur la Judenrampe, sans penser à eux, mon père, mon petit frère, Gilbert, mon neveu. La dernière fois, c’était en 2019, quatre-vingts ans après la déclaration de la guerre, j’ai songé : il y a soixante-quinze ans, quasiment jour pour jour, je ne les ai pas vus descendre du train. Je ne leur ai même pas dit au revoir. »
C’était ma participation aux lectures communes autour de l’Holocauste.
Vous avez lu ce témoignage de Ginette Kolinka?
Bien à vous,
Madame lit
KOLINKA, Ginette, Retour à Birkenau, avec Marion RUGGIERI, Paris, Grasset, 2019, 96 p.
ISBN : 978 2 246 82070 3

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Ce fut une bien sinistre époque. Je n’ai pas lu ce témoignage, mais tu en parles très bien…
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Merci Goran… C’est gentil. 🙂
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Merci beaucoup à toi pour ta participation. Tu nous offres ici un billet très émouvant à l’image de ce livre et je t’en remercie. Je retrouve des accents communs avec le livre de Marceline Loridan Ivens que j’ai chroniqué récemment : d’un côté ce père qui n’est pas revenu et qu’elle admirait tant, de l’autre cet au-revoir qui n’a pas pu avoir lieu et qui hante toujours l’auteure de ce livre. Oui, il est heureux que de tels témoignages perdurent afin de ne pas oublier…
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Merci d’avoir organisé ces lectures communes autour de l’Holocauste. Je suis touchée et émue par les mots de Ginette Kolinka. Un livre que je considère essentiel pour ne pas oublier… Un grand moment de lecture pour moi.
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Une bien belle et forte chronique à propos de ce livre puissant.
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Merci! J’apprécie beaucoup ton commentaire. Au plaisir!
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Merci pour ta participation et cette belle chronique d’un témoignage que je n’ai pas encore lu. Autant que l’horreur du « pendant », c’est le poids du souvenir de la famille qu’elle a perdue et qu’elle porte avec elle pendant tant d’années, qui me touche énormément.
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Oui. C’est bien ça… Merci pour cette initiative car j’ai pu lire un petit livre avec un grand texte.
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Les témoignages sur cette période historique sont toujours bouleversants et, au-delà de l’émotion, ils font réfléchir !
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Je suis bien d’accord… Bravo à cette dame d’accompagner la jeunesse à Birkenau et de partager son vécu pour ne jamais oublier.
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un beau billet que j’ai plaisir à découvrir grâce au billet de Patrice et de Passage à l’Est comme toi j’ai été heureuse de participer et j’ai noté ce livre sur ma liste de lecture merci à toi
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Tout le plaisir est pour moi. Bonne lecture!
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