«Écrire, c’est tenter de faire voir cette lueur, plus vraie que la vérité». (p. 150)
Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai décidé de lire La Reconstruction du paradis de Robert Lalonde car je m’ennuyais des réflexions de l’auteur sur la vie, sur la mort, sur la littérature et sur la nature. Lalonde a fait paraître ce bouquin en 2021 aux Éditions Boréal.
Mon expérience de lecture
Il faut savoir que je suis une grande admiratrice de Robert Lalonde. J’aime énormément ses carnets qui sont ses réflexions. Alors, je peux vous dire que j’ai adoré lire La Reconstruction du paradis. Dans ce dernier, l’auteur raconte le drame survenu dans la nuit du 26 décembre 2018 alors que sa maison brûlait. Cette dernière était la sienne depuis plus de 40 ans, une demeure aimée et entretenue. Son épouse et lui heureusement ont survécu, mais Lalonde a perdu ses souvenirs, ses manuscrits et surtout, plus de 4 000 livres. Ces derniers l’accompagnaient depuis des années. Sans toit en hiver, le couple devra vivre dans des chalets en attendant une nouvelle maison dans laquelle il pourra s’établir. Pour passer le temps, Lalonde décide de traduire Leave of grass de Walt Whitman afin de retrouver son identité qui est partie en fumée, Qui suis-je maintenant? Quels sont mes repères? Autant de questions peuvent survenir au fond de soi.
Ainsi, dans La Reconstruction du paradis, le lecteur est amené à vivre le drame dans lequel est plongé Robert Lalonde. Il est témoin de ses souffrances, de ses errances et de ses idées. De plus, le lecteur a accès à la traduction d’extraits de Whitman. Ces derniers viennent appuyer les propos de Lalonde, viennent lui conférer une profondeur. Le sens devient magnifique. Car les mots de Whitman rassurent Lalonde, lui parlent pour lui redonner confiance. Lalonde n’hésite pas à mettre l’extrait en anglais et sous, il offre sa traduction. En voici un exemple :
A man is a summons
and a challenge.
It is good to fall.
Battles are lost in the same
spirit in which they are won.
Tout homme est à la fois une interrogation
et un défi…
Il est souvent bon de chuter…
Il faut accepter
de perdre la bataille comme de la gagner.
Le temps ne possède plus de racines. Il s’écoule rapidement. Il faut accepter la métamorphose, l’apprivoiser.
Ce temps à apprivoiser passe, entre autres, par la nature. Une nature où il fait bon s’étendre dans un champ en été, observer des flocons tomber, goûter aux arbres.
Mais encore, Lalonde aborde son amour des autrices et des auteurs, des peintres aussi. Il traite du choc d’avoir perdu ses amis, dans l’incendie. Comme il le mentionne :
«Marie-Claire Blais, Virginia Woolf, Jean Giono, Faulkner, Hemingway, Gabrielle Roy, Albert Camus, Colette, Maupassant, Flannery O’Connor et tant d’autres proches amis ont brulé, indispensables compagnes, camarades de première nécessité.» (p. 17)
La littérature est indissociable de son être. Elle fait partie de lui, elle lui colle à la peau, elle lui permet de transcender la réalité, tout comme l’écriture. Il est également question de cet art dans ce carnet. Écrire pour ne pas sombrer, écrire pour se reconstruire, écrire pour exister dans le temps à l’image de Iouri dans Le Docteur Jivago qui couche sur le papier seul à sa fenêtre en hiver à Youriatine son amour pour Lara et pour son pays.
«Écrire, c’est se «défixer» et non se centrer, c’est aller voir ailleurs pour regarder en soi.» (p. 116)
Par ailleurs, M. Robert Benoit (cliquez sur son nom pour aller voir son blogue) a gentiment créé cette vidéo sur La Reconstruction du paradis. Il vient de terminer tout comme moi la lecture du carnet de Robert Lalonde. Comme mentionné, l’écrivain insère dans son texte, au fil des pages, des vers du poète américain Walt Withman, des vers qu’il traduits.
Robert Lalonde tient les propos suivants dans l’une des pages de son livre :
« Je suis celui qui ne serait que tourment sans l’art, que fantôme sans le monde inventé joint au monde réel, sans l’attention emmêlée au songe. »
Pour Robert Benoit, la photographie est un art et il a voulu utiliser des photos qu’il a prises au cours de ses nombreux voyages pour illustrer, d’une certaine façon, les propos du poète américain.
Il m’a envoyé ce qu’il a fait et j’ai le goût de partager avec vous cette vidéo que j’apprécie. Vous allez l’entendre réciter des vers; c’est magique.
Que pensez-vous de ce carnet autour de la reconstruction de son Eden?
Bien à vous,
Madame lit
Lalonde, Robert (2021). La Reconstruction du paradis. Montréal : Boréal, 180 p.
ISBN 978-2-7646-2655-9

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La couverture est magnifique, mais je n’ai pas envie de m’y essayer : la perte de ma maison dans un incendie est une de mes peurs (et un de mes cauchemars récurrents ahah) alors je vais continuer à vivre dans le déni sans m’y confronter ! ahah
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Pourtant, tu aimerais car il y a de belles réflexions sur la littérature, l’écriture et la nature. Mais je peux comprendre si tu as une grande peur. Merci!
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Pour l’instant je vais en rester loin ! Vu que je ne contrôle pas du tout cette angoisse latente !
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🙂
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J’aime beaucoup ton texte et j’ai passablement éprouvé les mêmes sentiments que toi à la lecture de ce texte tellement beau. La beauté c’est comme si je la découvrais dans les propos de l’écrivain. Il passe d’un sujet à l’autre comme quelqu’un de désemparé devant ce tragique événement. J’aime aussi beaucoup le style de certains passages, de certaines comparaisons… Il faut lire ce livre et merci de me l’avoir fait découvrir…
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Je suis contente de l’avoir lu en même temps que toi et ce livre aborde certainement la beauté sous toutes ses coutures. Les carnets de Robert Lalonde sont des trésors et il importe de revenir à ces derniers pour en apprécier toujours plus les propos. Bonne lecture!
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Perdre sa maison dans les flammes c’est sûrement très traumatisant ! J’aime beaucoup ce que tu dis à propos de lui et son amour de la littérature. Et puis ces poèmes de Whitman sont si beaux…
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Merci. Je crois que tu aimerais beaucoup ses carnets (ses réflexions sur l’art, la littérature et l’écriture). Ça fait du bien à l’âme…
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