Chère lectrice. Cher lecteur,
Pour participer au mois latino-américain organisé par Ingannmic, en février, il faut lire un bouquin d’une autrice ou d’un auteur d’Amérique latine. Comme j’avais apprécié la chronique l’an dernier de notre regretté Goran sur Une ardente patience d’Antonio Skármeta, auteur chilien, j’avais acheté le bouquin. Alors je me suis dit qu’il était temps de le sortir pour découvrir cette histoire qui m’avait déjà conquise lorsque Goran l’avait abordée sur son blogue.
Mes impressions sur Une ardente patience
Ne voulant pas devenir pêcheur comme les autres hommes de l’Île Noire située quelque part au large du Chili, le jeune Mario Jimenez décide de répondre à une annonce afin de pourvoir un poste de facteur. Il est jeune, il est en forme alors le responsable lui donne l’emploi. Il apprend qu’il n’aura qu’un seul client, le célèbre poète Pablo Neruda qui reçoit beaucoup de lettres et de télégrammes. Une amitié se développe entre les deux hommes basée sur les mots, les métaphores, la poésie. Mario demande à Neruda de l’aider à conquérir le coeur de celle qu’il aime : Beatriz, la belle de l’île. En 1973, Neruda est dans sa maison sur l’Île lors du coup d’état de Pinochet. L’Histoire s’impose sur l’Île. Comment Mario s’en sortira-t-il parmi les soldats?
J’ai beaucoup aimé la plume d’Antonio Skármeta qui a dû s’exiler en Allemagne comme les autres intellectuels de son pays pour fuir le régime. Ses personnages sont touchants et ils sont un petit peu drôles. Les dialogues sont particulièrement réussis et nous vivons avec les personnages l’Histoire. J’ai souri à plusieurs reprises.
-«Avec ta logique, on aurait dû arrêter Shakespeare pour l’assassinat du père d’Hamlet. Si le pauvre Shakespeare n’avait pas écrit de tragédie, il ne serait rien arrivé au père.
-S’il-vous-plaît, ne m’embrouillez pas encore l’esprit davantage. Ce que je veux est très simple. Parlez à cette dame et demandez-lui de me laisser voir Beatriz.
[…]
-Et si elle te permet de voir la demoiselle, tu me ficheras la paix?
-Jusqu’à demain en tout cas. » (p. 70)
J’ai particulièrement été touchée par la fin du récit évoquant la dernière rencontre entre Mario et Neruda. Neruda apparait alors très malade. La poésie règne, l’émotion s’avère forte et j’ai presque pleuré tant j’étais touchée par le lien entre les hommes. Cette scène s’est déroulée un peu avant la mort du poète, récipiendaire du prix Nobel de littérature, le 23 septembre 1973.
Ainsi, derrière la fenêtre, lors de leur dernière rencontre, Neruda regarde la mer et Mario est à ses côtés. Et c’est magnifique. Neruda semble alors cueillir la dernière rose de la vie.
«[…] sa maison face à la mer et la maison d’eau dérivant maintenant à travers les vitres elles-mêmes faites d’eau, ses yeux, maison des choses, ses lèvres, maison des mots, mouillées par cette même eau qui avait un jour crevassé le cercueil de son père après avoir traversé les tombes à balustres des autres morts pour enflammer la vie du poète d’un secret dont la révélation lui venait enfin et qui, par ce hasard qui commande à la beauté et au néant, sous une pluie de morts aux yeux bandés et aux poignets sanglants, lui posait sur la bouche un poème qu’il ne sut ni ne dit mais que Mario, lui, entendit bien quand le poète ouvrit la fenêtre et que le vent fit se dissiper les ombres : […]» (p. 151)
Il faut se rendre à la fin pour lire ce poème qui vient à l’esprit de Mario à côté de son ami malade. C’est merveilleux comme toute révélation.
J’ai appris aussi qu’un film avait été tiré de ce bouquin, Le facteur, avec Philippe Noiret. J’ai envie maintenant de le regarder.
C’était ma participation au mois latino-américain organisé par Ingannmic et en même temps, cette dernière me permet de faire un clin d’oeil à notre regretté ami.
Connaissiez-vous Une ardente patience?
Bien à vous,
Madame lit
Skármeta, A. (2016). Une ardente patience (traduit de l’espagnol par F. Maspero). Points; Signatures.
ISBN 978-2-7578-6249-0
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Une ardente patience par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
SI ta chronique laisse entrevoir un roman empli de sensibilité, j’aime aussi beaucoup cette idée d’une « amitié basée sur les mots, les métaphores, la poésie ». Que ce soit à travers le roman ou le film, je serais curieuse de découvrir cette belle histoire.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est un roman rempli de sensibilité… j’ai adoré cette histoire. Je la conseille vivement! Merci!
J’aimeAimé par 1 personne
Superbe film que j’ai vu deux fois. Le livre me tente beaucoup 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Alors tu devrais aimer ce livre. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour,
(J’espère pouvoir déposer mon commentaire..)
Merci pour cette participation, je suis ravie que ce titre t’ait plu. Je n’ l’ai pas encore lu mais il est sur mes étagères suite également au billet de Goran.
Bon dimanche
Ingannmic
J’aimeAimé par 1 personne
Alors, tu as bien réussi à le déposer. Merci pour ton commentaire. Bon dimanche aussi!
J’aimeJ’aime
Ton article est vraiment attachant et je comprends ta réaction émotive. En lisant je me suis rappelé que j’avais vu le film dont tu fais mention. Je veux lire ce livre…
J’aimeAimé par 1 personne
Tu aimerais beaucoup ce livre. Il te rappellerait alors de beaux souvenirs reliés au film. Merci pour ton commentaire et pour ta lecture de mon billet.
J’aimeAimé par 1 personne
Vraiment une histoire touchante. Encore de beaux sujets pour ce mois de février.
J’aimeAimé par 1 personne
En effet, ce livre contenait de merveilleuses thématiques pour réchauffer mon coeur en février. Merci et au plaisir!
J’aimeJ’aime
Bonjour Nathalie ! Je me souviens du billet de Goran sur ce livre qui lui avait beaucoup plu. De mon côté j’ai vu le film avec grand plaisir mais n’ai pas encore eu le temps de lire le livre. Cela viendra sûrement. Bonne soirée et merci de cet hommage !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci à toi. Je crois tu aimerais aussi cette belle histoire autour de Neruda. Bonne soirée!
J’aimeAimé par 1 personne