Madame lit Moon Palace de Paul Auster;
lecture commune pour Goran
Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai répondu à l’invitation de Marie-Anne de La Bouche à Oreilles pour une seconde année afin de lire et de publier un article dans le but faire un petit clin d’oeil à notre regretté collègue blogueur qui nous a quittés trop tôt, Goran. Cette année, sa proposition était de plonger dans l’univers de Moon Palace de Paul Auster. Goran appréciait beaucoup les romans de Paul Auster. D’ailleurs, en consultant son Top 100 pour la rédaction de cet article, j’ai remarqué que Moon Palace figure dans ce dernier. C’est peu dire pour lui qui était un grand lecteur. Il serait certainement enchanté que je lise enfin un bouquin de cet auteur américain qu’il affectionnait tout particulièrement.
Moon Palace de Paul Auster
Marco Stanley Fogg aborde les événements marquants de sa vie. Pour ce faire, il relate les circonstances entourant sa naissance, le manque d’information concernant l’identité de son père, le décès de sa mère, les années auprès de son oncle, ses problèmes d’argent, son travail auprès d’un certain Effing, un vieillard riche en fin de vie, son histoire d’amour avec Kitty, sa rencontre avec le fils d’Effing. Ce dernier va lui en dévoiler un peu plus sur son identité et ses racines paternelles. Fogg livre ainsi un témoignage sur sa vie et sur son arrivée à New York dans les années soixante. À travers ses mots, c’est également un portrait de l’Amérique qu’il dresse avec ses beautés, ses drames et ses laideurs.
Mon opinion
Je sors de cette histoire d’environ 500 pages (pour mon édition) mi-figue mi-raison. Je m’explique. D’une part, je n’ai pas ressenti d’attachement pour le personnage principal, en l’occurence le narrateur. J’ai trouvé son histoire invraisemblable, voire farfelue, comme si les aléas de la vie le guidaient trop fortement dans sa quête de vérité. C’était trop pour moi car je ne crois pas que tout tombe comme ça dans l’existence. L’univers guide Fogg vers sa figure paternelle. Je ne veux pas dévoiler toute l’histoire, mais si vous la lisez vous allez peut-être comprendre mon affirmation. D’ailleurs, voici une citation illustrant mon propos :
«C’est un enchaînement de connexions manquantes ou mal synchronisées, de tâtonnements dans l’obscurité. Nous nous trouvions toujours au bon endroit au mauvais moment, nous nous manquions toujours à peine, toujours à quelques millimètres de comprendre la situation dans son ensemble. Cette histoire se résume ainsi, je pense. Une série d’occasions ratées. Tous les morceaux se trouvaient là depuis le début, mais personne n’a su les rassembler. » (p. 383)
Les morceaux évoqués sont ceux entourant la figure paternelle dans le récit. Car dans ce livre, il s’avère question d’une quête, celle du père.
D’autre part, j’ai apprécié me retrouver dans le New York des années soixante et j’aurais aimé vivre dans un petit studio new-yorkais du Chinatown. À Montréal, nous avons aussi un Chinatown et il s’avère intéressant de s’y promener comme si la langue française n’existait pas. L’anglais est parlé, mais avec l’accent chinois et l’accent québécois, c’est un drôle de mélange et la compréhension apparaît parfois difficile. Comme le mentionne Fogg à propos de ces différences linguistiques :
«C’était l’Amérique, mais je n’entendais rien à ce que les gens disaient, je ne comprenais pas la signification de ce que je voyais. » (p. 354)
Je vous encourage bien entendu à lire Moon Palace. Je possède également La trilogie new-yorkaise de Paul Auster. Je vais certainement la lire. Mais je dois avouer que je préfère la plume de Joyce Carol Oates pour me parler de l’Amérique. Elle me capte plus de par son intensité et de par ses thèmes.
Désolée Goran, mais je te promets de continuer à lire Auster. Je vais peut-être l’inclure comme toi dans mon Top cent avec un autre de ses bouquins. Qui sait?
Merci aussi à Marie-Anne pour cette organisation autour d’une lecture commune afin de rendre ainsi un petit hommage à Goran qui doit certainement nous lire de là-haut.
Avez-vous lu Moon Palace? Qu’avez-vous pensé de ce récit?
Bien à vous,
Madame lit
Auster, P. (2021). Moon Palace. Babel.
ISBN 978-2-330-11690-3
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Moon Palace de Paul Auster par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Si tu veux mettre un livre de Paul Auster dans ton top 100, je te propose de lire 4,3,2,1. C’est par ce roman que je l’ai découvert, et il figure dans mes préférés depuis lors.
Sinon, je ne l’ai pas mis aux autres blogueurs qui pourront me lire ici, mais c’est un bel hommage à votre ami Goran, que cette lecture commune, et c’est très intéressant de lire vos regards différents sur ce même roman. Merci!
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Je viens d’aller lire les articles des autres blogueurs et il y a différentes perceptions. C’est intéressant! Goran nous manque toujours autant. Il faisait partie de notre communauté. C’était un humaniste, un être généreux et il lisait toujours mes billets en laissant un commentaire. Il avait un sens de l’humour bien à lui. Ses mots me manquent encore autant.
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Bonjour Nathalie, merci beaucoup de ta participation. Tu as de très jolies paroles au sujet de Goran, et c’est très touchant de te lire. Je comprends bien ton point de vue au sujet de l’invraisemblance dans Moon Palace, même si ça ne m’a pas dérangée de mon côté. C’était très intéressant pour moi de lire ton avis, et d’envisager ce roman avec un autre regard. Bonne journée 🙂
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Merci Marie-Anne. J’ai apprécié tout de même ma lecture mais pas autant que certains d’entre vous. Mes attentes étaient peut-être trop hautes par rapport à cet auteur. Comme je l’ai mentionné, je préfère la plume de Joyce Carol Oates pour me parler de l’Amérique. Au plaisir!
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Je n’ai pas lu beaucoup de livres de Joyce Carol Oates, seulement un, » Délicieuses pourritures ». J’aurais du mal à en parler car c’est une lecture ancienne. Merci d’avoir donné ton avis en toute franchise. Au plaisir de te lire.
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Son humour et sa bienveillance me manquent beaucoup.
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Je comprends très bien et je partage ton ressenti. Merci Eva…
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Merci pour ta chronique qui met en avant bien des aspects que je n’avais pas vus. Comme quoi cette lecture en commun est une très belle expérience. Un exercice critique… Surtout qu’on doit cet échange à Goran.
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Je trouve merveilleux ce partage autour d’un livre pour souligner l’anniversaire du blogue de Goran. On avait débuté presque en même temps. C’est vraiment une expérience enrichissante à tous les points de vue. 🙂
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J’avais noté ce rendez-vous mais je n’ai pas eu l’occasion de lire Moon palace. Je le note pour plus tard. Le seul titre de Paul Auster qui attend dans ma bibliothèque est 4321. Et je n’ai pas encore osé attaquer ce pavé. En ce jour de lecture commune j’ai une pensée pour Goran
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Une pensée, c’est excellent. Merci pour ce commentaire et j’espère que tu aimeras le pavé d’Auster dans ta bibliothèque. An du blogue Des livres dans la lune en a parlé en bien dans les commentaires. Au plaisir!
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J’ai passablement la même réaction que toi. J’ai commencé à lire le livre en même temps que toi et je n’y trouvais plus l’appréciation de ma lecture au moment de sa publication. Je pense que je préfère La musique du hasard ou encore 4 3 2 1.
J’avais aussi beaucoup apprécié La trilogie new-yorkaise… Continue à nous faire découvrir cet auteur que j’apprécie toujours. On pourrait lire ce 4 3 2 1 en même temps… Bravo pour tes propos!
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Merci beaucoup! Je ne sais pas quand je me lancerai dans la lecture de 4321 mais je vais garder ta proposition en tête. Je sais que tu voulais que je découvre la plume de cet écrivain depuis très longtemps alors, mission accomplie. Bonne lecture et au plaisir!
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Helo !
Ah par contre, Joyce Carol Oates (après la lecture de Femelle, Blondie et Gang de fille…) je n’y arrive toujours pas !
Cependant je trouve intéressant ce que tu as souligné quant à l’aspect linguistique ! C’est vrai que j’avais aimé le côté « melting-pot » lorsque j’avais visité Montréal !
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Je crois que cette réalité habite l’Amérique depuis ses débuts. Dommage pour Oates… Elle est peut-être trop Américaine pour rejoindre tes intérêts.
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Peut-être ! Je n’accroche pas à son style ni à sa manière de traiter les choses
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Un livre lu il y a longtemps, quand j’étais ado. Je l’avais apprécié à l’époque, mais je n’en ai plus de souvenirs précis…
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Merci. C’est difficile de se rappeler de toutes nos lectures. Au plaisir!
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Bonjour,
Je n’ai pas non plus été convaincue par ce roman, bien que pour des raisons un peu différentes des tiennes, relatives notamment au rythme de l’intrigue (la dernière partie m’a paru très longue…). Et comme tu as pu le lire sur mon blog, je n’ai pas non plus été emballée par 4 3 2 1 (et Goran non plus d’ailleurs). Pour autant, j’ai fortement apprécié d’autres romans de Paul Auster, tels que Brooklyn Follies ou Le livre des illusions, ou même cette trilogie new-yorkaise, que je trouve un peu à part dans son œuvre, et dont j’avais aimé l’atmosphère nébuleuse..
A bientôt !
Ingrid (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/)
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Merci Ingrid et je vais suivre tes recommandations pour mes prochaines lectures de Auster (ce ne sera pas pour tout de suite). À bientôt! 🙂
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Je peux comprendre ton avis mitigé. Personnellement, j’ai toujours du mal avec les romans qui laissent trop de place à des choses peu vraisemblables. Et ici, le cas du père en fait clairement partie. Et pourtant… je suis resté captivé par ce récit malgré cela, à mon grand étonnement. En tout cas, je note Joyce Carol Oates !
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Merci Patrice. Je suis contente si tu as pu mettre ces éléments de vraisemblance de côté. Pour ma part, comme tu l’as remarqué, cela n’a pas fonctionné dans ce type de récit. Bonne lecture! 🙂
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Bonjour, j’arrive sur ce blog par des chemins détournés. Moon Palace figure aussi ton mon Top100. La raison est que je l’ai lu il y a très, très, très longtemps et que je me souviens de l’avoir beaucoup aimé. J’ignore si ce serait encore le cas aujourd’hui. Je pourrais le relire pour m’en assurer mais il y a tellement de livres…
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Je comprends parfaitement. Avez-vous publié votre Top Cent? Parfois, il faut garder la joie de la première lecture. La magie d’Auster n’a pas opéré au cours de ma lecture. Au plaisir!
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oui, en effet, j’ai publié une liste de mes 100 livres préférés (choix cornélien). Il y a des lectures que l’on reçoit plus ou moins bien selon les circonstances.
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Avez-vous le lien Web de votre top 100? J’irai jeter un coup d’oeil. Au plaisir!
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Le voici : https://jelisjeblogue.blogspot.com/p/mon-top-100.html A bientôt!
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Merci! 🙂
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