Madame lit No man’s land de Charlotte Gingras
«Et pourtant, Éden a quitté son man’s land, elle avance en tremblant, sa bougie vacillante à la main.» (p. 149)
Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai décidé de lire No man’s land de Charlotte Gingras car je m’étais procurée ce bouquin pour l’événement le 12 août, j’achète un livre québécois et il me tardait de le lire. Comme je ne connaissais pas la plume de Charlotte Gingras, je me suis dit que ce livre me permettrait certainement d’entrer dans son univers par le biais de beaux personnages. J’avais lu le résumé de l’éditeur avant de mettre le bouquin dans mon panier d’achat et l’histoire m’apparaissait fascinante.
Tout d’abord, qui est Charlotte Gingras? Selon le site des Éditions Druide :
«Charlotte Gingras écrit des romans jeunesse depuis une vingtaine d’années. Elle a récolté plusieurs prix au fil des ans, dont deux prix du Gouverneur général. No man’s land est son premier roman en littérature générale.»
Deux Prix littéraires du Gouvernement général du Canada, c’est quelque chose….
Que raconte No man’s land?
Une adolescente de 14 ans, Éden, vit dans une famille dysfonctionnelle. Sa mère, une alcoolique, s’occupe de les nourrir, ses soeurs et elle, point final. Éden est très proche de sa petite soeur Fleur et elle prend soin d’elle du mieux qu’elle peut. Comme l’argent et la nourriture se font de plus en plus rares, elle décide de quêter dans le métro de Montréal. Dans ce dernier, elle rencontre Jeanne, une dame d’un certain âge qui a un gros chagrin d’amour car son conjoint l’a quittée.
Un drame survient et Jeanne est amenée par le plus grand des hasards à tenter d’aider Éden. Entre elles, un lien se développe à petits pas. Elles vont apprendre à sortir de leur solitude, de leur désarroi, dans la nature. Trouver les mots pour évoquer l’indicible s’avère douloureux surtout si les ténèbres sont omniprésentes. Chacune va apprendre à guérir de ses blessures grâce à la présence de l’autre.
Ce que j’en pense
J’ai beaucoup aimé ce roman. J’adore les être écorchés qui sont possédés par un mal de vivre. Alors, j’étais sans aune doute le bon public pour ce livre. Éden est si touchante, si grande dans sa solitude. Elle se réfugie dans la lecture de romans d’amour faciles pour oublier sa triste réalité et pour en apprendre davantage sur ce sentiment, car elle n’a point de repère par rapport à ce dernier. Aimer, ça débute surtout par des modèles forts autour de soi dans son enfance. Éden cherche… Elle succombe à un prince charmant qui va plutôt être un prince désolant.
Jeanne… je souhaite ne jamais vivre une peine d’amour à son âge. Mais quel beau personnage! La solidarité qui se tisse au fil des pages entre Éden et elle est magnifique. Cette solidarité se développe dans le respect, dans l’apprentissage des limites intérieures et extérieures de l’une et de l’autre, avec comme toile de fond une nature guérisseuse. Cette nature va s’imprégner au coeur des femmes «gelées». Elle va tout fracasser grâce à sa force, mais surtout grâce à sa beauté.
«Est-ce que la respiration incessante des marées, les pierres, le grand vent, l’odeur forte du varech et des conifères, toute cette énergie sauvage de l’île va nous pénétrer et nous guérir, toi et moi? (p. 111)
Il y a aussi cet héron qui apparaît sur la sublime page couverture. Un grand héron qui prend son envol vers un ailleurs meilleur. En ce sens, ce roman est parsemé de symboles (prénoms des personnages, animaux, flore, etc.).
Si vous avez envie de passer un bon moment de lecture, je vous invite à plonger dans cette histoire. C’est un rendez-vous avec la beauté auquel nous convie l’autrice.
Aimez-vous ce type de récit?
Bien à vous,
Madame lit
Gingras, C. (2014). No man’s land. Druide.
ISBN 978-2-89711-150-2
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander No man’s land de Charlotte Gingras par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
L’extrait que tu proposes est plein de poésie. Si tout le livre est à l’avenant, il doit être bien! Je ne suis pas très fan a priori des histoires de vies cabossées qui s’entrecroisent, mais tout dépend de comment l’auteur développe ses personnages, en fait. Je pense qu’il ne doit pas trop rester en surface (je ne suis pas sûre d’être claire…). Merci en tout cas pour ce partage!
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Le livre est plein de poésie. C’est vivant et c’est touchant. Il va dans une certaine mesure en profondeur sans tomber dans le mélodrame. Merci à toi pour ton commentaire!
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Tu me donnes vraiment le goût de lire ce roman. La rencontre de ces deux femmes cela me semble. Ce que tu dis du roman m’interpèle. Je dois le lire.
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Je crois que tu aimerais beaucoup aussi. Poésie, nature, drame, je crois que ces thèmes pourraient t’interpeller. Merci et au plaisir!
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