Madame lit Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo
«La peine de mort! à quoi bon s’occuper de cela? qu’est-ce que cela vous fait, la peine de mort? Il faut que cet auteur soit bien mal né, de venir nous donner le cauchemar à ce sujet avec son livre». (p. 242)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Moka et Fanny organisent la saison 3 du défi littéraire : Les classiques, c’est fantastique. Pour octobre, elles ont présenté la consigne suivante :
« Après la saison 1 qui a vu s’affronter Balzac et Flaubert, les Marguerite de la saison 2, nouvelle battle avec deux monstres sacrés de la littérature française. Victor Hugo & Marcel Proust. Oui, on vous bichonne, clairement.»
Comme j’ai amorcé la lecture des livres de Victor Hugo que je possède depuis très longtemps, je voulais poursuivre ma découverte de l’oeuvre de l’illustre écrivain français avec Le dernier jour d’un condamné, roman publié pour la première fois en 1832 avec la signature et la préface de Victor Hugo.
Le dernier jour d’un condamné et Madame lit
J’ai trouvé ma lecture assez difficile en raison du thème du roman : la peine de mort. Ainsi, dans ce livre qui se présente sous la forme d’un journal intime, j’ai assisté aux dernières 24 heures d’un homme, condamné à mort. Je ne sais pas son nom ni son âge, je sais juste qu’il est un père, un mari, un fils. Je ne connais pas l’acte grave qu’il a commis, mais je sais qu’il a peur, qu’il est désespéré, qu’il pense à «sa vie d’avant» et à sa petite fille Marie qui n’a que 3 ans. Le lecteur ressent très bien l’angoisse physique et morale du condamné. Pour exulter son émotion, il écrit un témoignage sur la vie en prison, sur celle des forçats, sur l’attitude des geôliers, etc.
Mais encore, cet homme écrit dans sa cellule, son dernier refuge. Il la décrit car il l’observe sous tous ses angles, cette maison des morts.
«Tout est prison autour de moi; je retrouve la prison sous toutes ses formes, sous la forme humaine comme sous la forme de grille ou de verrou. Ce mur, c’est de la prison en pierre; cette porte, c’est de la prison en bois; ces guichetiers, c’est de la prison en chair et en os. La prison est une espèce d’être horrible, complet, indivisible, moitié maison, moitié homme. Je suis sa proie; elle me couve, elle m’enlace de tous ses replis; elle m’enferme dans ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer, et me surveille avec ses yeux de geôlier. » (p. 287)
La prison apparaît vivante dans le récit. Le condamné lui donne vie. Par exemple, des fantômes s’y retrouvent, des yeux observent, des rêves surgissent entre ses quatre coins. Elle incite ainsi à une rêverie morbide où il est parfois question de démons, de linceul, de morts. D’ailleurs, les anciens condamnés à mort ont même gravé leurs noms sur ses murs. Quoi de plus désespérant pour un condamné. Comme il le relève :
«Je me suis rassis, muet et plus désespéré de toute l’espérance que j’avais eue». (p. 315)
Ce livre a permis à Victor Hugo d’exprimer l’horreur qu’il ressentait pour les exécutions publiques. Dans Le dernier jour d’un condamné le regard de la foule joue un rôle de juge tout comme son attitude qui relève presque de la folie collective. La foule ressent du plaisir à assister à une exécution. C’est le spectacle de la mort poussé à son paroxysme qui m’apparaît ainsi dénoncé.
Encore une fois, la plume de Victor Hugo est juste et rythmée par le temps qui s’écoule vers l’exécution. On ne fait pas attendre la mort. Comme le mentionne le narrateur sur la gestion du temps du bourreau et par ricochet sur son exécution qui doit absolument avoir lieu à 16 h :
«Cet exécrable bourreau! il s’est approché du juge pour lui dire que l’exécution devait être faite à une certaine heure, que cette heure approchait, qu’il était responsable; que d’ailleurs il pleut, et que cela risque de se rouiller. » (p. 340)
Ce bouquin a été lu dans le cadre du défi Les Classiques, c’est fantastique créé par Moka. En octobre, il fallait choisir un bouquin de Victor Hugo ou de Marcel Proust. J’ai donc lu Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo.
Avez-vous lu Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo?
Bien à vous,
Madame lit
Hugo, V. (1996). Le dernier jour d’un condamné. France Loisirs.
ISBN 2-7441-0005-6
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Je ne l’ai pas encore lu. De manière générale, je n’ai pas tant lu de Victor Hugo : Ruy Blas et une partie de Notre-Dame (j’ai mis en suspens). J’ai toujours tellement aimé Zola que quand il s’agit de lire un classique du XIXème, c’est vers lui que je me tourne. Quant à Proust… je dois encore essayer!
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J’ai lu La recherche du temps perdu de Proust il y a bien longtemps. J’aimerais relire le bouquin un jour. Pour Victor Hugo, c’est mon troisième! 🙂 Zola, je n’ai lu que quelques livres… À suivre et merci pour ton commentaire!
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Ce texte m’a profondément marquée quand je l’ai lu durant mes études de lettres. Il remporte un franc succès ce mois-ci pour le défi ! Merci de ta participation.
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Je crois que le thème était très approprié pour le 31 octobre! 👻🎃 Merci!
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Merci de ce billet. Il rafraîchit ma mémoire et confirme mon souvenir d’une lecture vibrante réalisée pendant mon adolescence. J’étais alors fan de littérature du 19e et notamment de Victor Hugo que j’ai découvert en étant happée par Les Misérables.
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Je ne me suis pas encore attaquée à la lecture des Misérables mais je sens que ça va venir… J’ai eu peur pendant des années du Barbu. Je ne sais pas pourquoi… Mais bon. Merci beaucoup pour ton commentaire et tant mieux si ma chronique a ravivé de bons souvenirs de lecture!
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Les Misérables sont un sacré morceau!
Je ne sais pas si j’aurais le courage maintenant mais je me rappelle les avoir dévorés du haut de mes 10 ans.
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Wow! C’est impressionnant lire ce bouquin à 10 ans!
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Je pense que ma lecture 30 ans plus tard en serait bien différente. A l’époque bien sûr, j’étais surtout prise par l’intrigue, même si j’étais déjà sensible au style. Je me rappelle que mon dictionnaire n’était jamais très loin!
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Moi aussi, j’ai Hugo chez moi, enfin ses romans, c’est pourquoi je voulais lire de la poésie mais j’ai finalement choisi du théâtre. Je connais ce titre de nom mais je ne l’ai pas lu, cependant je l’ai noté car tu es la 3e à le présenter (c’est qu’il vaut le coup !). Bonne continuation du challenge 🙂
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Merci! J’irai lire ton billet. En fait, je l’ai cherché hier mais je ne l’ai pas vu. Je vais remédier à cela aujourd’hui. Bonne continuation à toi aussi avec tes nombreux défis! 🙂
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J’ai beaucoup aimé « le dernier jour d’un condamné », très beau souvenir de lecture, une grande émotion. Victor Hugo a contribué à faire évoluer les esprits au sujet de la peine de mort car ils n’étaient pas nombreux, au 19ème siècle, à vouloir l’abolition… Il a été un précurseur.
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Entièrement d’accord et c’est pourquoi il est devenu le grand humaniste que le monde connaît aujourd’hui. Je crois même que c’est toi qui a fait en sorte que je lise ce livre car tu l’avais mentionné sous un autre article que j’ai publié sur Victor Hugo. Je suis très contente de ma lecture. Vraiment. Merci!
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Maintenant que tu me le dis je crois en effet que je t’avais un peu parlé de ce livre d’Hugo. Je suis très heureuse de savoir qu’il t’a plu 🙂 très bonne journée à toi Nathalie !
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Vous voilà liguées pour donner envie de découvrir ce texte, c’est réussi ! Ta chronique souligne bien des points qui me laissent présager une excellente lecture, intense et passionnée.
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Merci! Ce roman de Victor Hugo a été pour moi, comme avec ses autres livres, une lecture sombre mais tellement profonde et enrichissante côté humanité.
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Comment ne pas vouloir le lire après ces mots ?
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Ah! Merci beaucoup. Je suis touchée!
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Je suis heureuse de voir ce titre ici 🙂 et quel titre…en effet le thème est très fort mais Hugo a une si belle écriture qu’on ne peut pas ne pas l’aimer.
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Bien d’accord avec toi… J’ai beaucoup aimé ce livre et avec Victor Hugo, je ne suis jamais déçue. Merci!
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