Madame lit Cahiers de poèmes d’Emily Brontë

« Si Wuthering Heights est l’enfant du génie d’Emily Brontë, la poésie est bien la mère de ce génie ». (Claire Malroux, préface, p. 9)
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
En novembre, les organisatrices du défi Les Classiques, c’est fantastique ont proposé la consigne suivante aux participantes et aux participants :
« Novembre : Battle Jane Austen vs Les Sœurs Brontë
Après Kafka et Conrad, place aux autrices pour une nouvelle battle… et pas des moindres! L’Angleterre verra s’affronter deux de ses plus grands noms avec les Sœurs Brontë et Jane Austen !»
Comme je suis passionnée depuis de nombreuses années par ces grandes autrices britanniques, j’ai lu tous leurs livres… Mais, en fouillant dans ma bibliothèque, j’ai réalisé que je n’avais pas encore plongé dans les Cahiers de poèmes d’Emily Brontë. Je trouve important de mettre de l’avant la poésie sur nos blogues, donc, je n’ai pas hésité une minute et je me suis empressée de le découvrir. En plus, c’est ma deuxième rencontre pour cette saison avec la plume d’Emily Brontë. Il semblerait que je détienne un lien particulier en ce moment avec l’autrice des Hauts de Hurlevent. Il est à noter qu’Emily Brontë a rédigé les poèmes présents dans cette édition entre 18 et 28 ans.
Cahiers de poèmes d’Emily Brontë
Ce livre est structuré autour d’une préface, de repères chronologiques, d’un dessin d’Emily Brontë, du premier « Cahier « Emily Jane Brontë » et du second Cahier « Emily Jane Brontë » poèmes de Gondal (ambiance celtique). D’un côté de la page, le poème est présenté en anglais et de l’autre, il est traduit en français par Claire Malroux. Je me suis amusée à quelques reprises à lire les poèmes en anglais et en français. Il me semble que cela me donnait l’impression d’être plus en contact avec l’âme d’Emily Brontë lorsque je lisais le poème dans sa langue première. Celles et ceux qui connaissent la vie des sœurs Brontë savent à quel point ces dernières ont été marquées par la mort de la mère, la maladie décimant la famille, l’alcoolisme du frère, les landes anglaises, la religion, la nature sauvage, l’univers de Gondal, pour ne mentionner que ces thèmes. Alors, il n’est pas surprenant de retrouver ces derniers à l’intérieur des Cahiers comme vous pouvez le remarquer dans ce poème :
« Quel calme, quel bonheur! voilà des mots
Qui jadis ne seraient guère allés ensemble
J’aimais le tumulte de la houle –
Le ciel changeant les jours de vent
Plus que les ciels sereins et les mers lisses
Et les airs adoucis, solennels, consolants
Qui dans la forêt n’éveillant pas de soupirs
Ni du vers embrun ne secouaient les larmes
Quel calme, quel bonheur ! à présent je sens
Qu’un lieu de silence a bien plus de charme
Que les accents les plus joyeux de la liesse
Aussi purs qu’en fussent les transports
[…] »
La lectrice ou le lecteur remarque le recours à des vers courts et elle ou il peut constater dans ce début de poème l’opposition entre le tumulte et la paix. Le silence s’avère gagnant de calme.
J’ai bien apprécié les poèmes d’Emily Brontë, même si je ne me suis pas trop identifiée à eux. Je ne sais pas pourquoi… J’aime tellement Les hauts de Hurlevent…C’est peut-être relié à l’époque…je cherche encore. Pourtant, j’aime la nature, les sentiments reliés à cette dernière, les thèmes de l’amour/la mort. La plume de Brontë est marquée, entre autres, par la nostalgie, la mélancolie, le désespoir, l’enfance. Elle me semble bien que dans la nature qu’elle sillonne au gré des saisons. Mais encore, je me sens plus touchée par la poésie de Paul Éluard, Anne Hébert, Gaston Miron ou Marie Uguay. Ces poètes sont probablement plus près de ma réalité. La poésie, c’est une affaire de cœur. Cependant, j’admire Emily Brontë pour sa force de caractère, car à une époque où les femmes n’écrivaient presque pas, elle a su ouvrir, avec ses sœurs, le sentier.
Voici un poème que j’ai particulièrement apprécié. Il est daté du 1er mars 1841, sept ans avant son décès. Emily Brontë avait alors 23 ans.
« Je fais peu de cas des richesses,
L’Amour, je le tiens en mépris
Et le désir de Gloire ne fut qu’un rêve
Au matin évanoui –
Si je prie – la seule prière
Qui pour moi remue mes lèvres
Est – « Laisse le coeur que je porte
Et donne-moi la liberté.»
Oui, mes jours brefs approchant de leur terme,
C’est tout ce que j’implore –
À travers vie et mort, une âme sans chaînes
Et le courage d’endurer ! -»
Je crois qu’Emily Brontë possédait des dons de clairvoyance. Il me semble qu’elle ressent qu’elle ne vivra pas longtemps. Est-ce que je me trompe dans mon interprétation ? J’ai ressenti aussi son besoin de liberté, de se libérer des chaînes. Et que dire de ses chères landes anglaises ?
Éveillez sur toutes mes chères landes
Le vent dans sa gloire et son orgueil !
Ô appelez-moi des vallées et des montagnes,
Que je marche au bord du torrent !
Ainsi, j’ai fermé les yeux et je me suis laissé guider par le souffle poétique d’Emily Brontë et j’ai parcouru les landes à ses côtés. Quelle passion tout de même pour ces dernières… Les poèmes en sont empreints. Ce recueil est semblable à la bruyère. Belle, sauvage, forte, charmante. La nature permet à Brontë d’exprimer ses émotions et d’entraîner l’instance lectrice dans son moi intérieur. Ce sont vraiment de beaux poèmes que vous pouvez découvrir dans ce bouquin.
C’est grâce à Marie-Anne de La Bouche à Oreilles que j’ai découvert ces Cahiers et je la remercie. Voici le lien de son billet :
J’ai lu les Cahiers de poèmes d’Emily Brontë dans le cadre du défi Les Classiques, c’est fantastique créé par Moka et Fanny.
Avez-vous déjà lu ces Cahiers de poèmes ?
Bien à vous,
Madame lit
Emily Brontë, traduit de l’anglais par Claire Malroux, Paris, Points Poésie, 2012, 214 p.
ISBN : 978-2-7578-2620-1
Vous avez remarqué une faute dans mon article? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture!!!
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Cahiers de poèmes d’Emily Brontë par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé. Je recevrai ainsi une petite redevance qui ne vous coûtera rien.




J’ai choisi également la poésie d’Emily et nous avons été marquées toutes les deux par le même poème ☺️
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Je suis contente de l’apprendre… 🙂
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Je ne peux malheureusement pas lire ton article… On me dit que ton site est privé…
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J’ai un compte WordPress mais pas de blog en fait. Tu ne peux me lire qu’avec les liens mis sur le post de dépôt des liens (j’ai un lien Instagram et un lien Facebook).
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D’accord. Je comprends mieux! Super. J’irai te lire sur Instagram! 🙂
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Je suis plus Austen que Brontë, mais je suis contente de découvrir ces poèmes grâce à toi !
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Je les aime toutes d’un profond amour… Je voulais relire un Austen, mais j’ai opté pour un livre que je n’avais pas encore lu. Merci!
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Bonjour Nathalie, je suis bien contente que tu aies lu ce recueil de poésie d’Emily Brontë. Merci beaucoup pour le lien ! Les poèmes que tu as partagés ici sont particulièrement beaux, je ne m’en souvenais plus. Moi aussi, il y a des poètes plus modernes que je préfère, malgré tout. Très bonne journée à toi 😃 🙏🌞📚🍁
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Bonjour Marie-Anne, j’ai tout de même apprécié les cahiers. C’est tout de même Emily Brontë et j’étais contente de la découvrir encore plus par le biais de sa poésie. Merci à toi pour la découverte! Bonne fin de journée! 🙂
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C’est chouette d’avoir mis en avant leur poésie également ! Je n’ai jamais lu ces poèmes, la poésie n’étant pas un genre évident pour moi, mais je les découvrirai un jour, lorsque j’aurai lu tous leurs romans.
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Alors, bonne découverte de leurs livres! C’est la route que j’ai suivie. 🙂
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Merci !
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Ces extraits que tu as mis dans ton article me parlent beaucoup… j’aurais choisi Jane Austen parce que je viens d’acheter une édition integrale de ses romans que je n’ai pas encore tous lus, mais suis très intéressée par ce recueil que je ne connaissais pas du tout.
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J’ai aussi une édition intégrale de l’œuvre de Jane Austen. J’ai lu les romans des 3 sœurs en plus de tous les livres austeniens. Alors, j’étais limitée… mais, j’ai trouvé ce recueil que je n’avais pas encore lu dans ma bibliothèque! 🙂 J’ai bien aimé lire de la poésie, un genre que je délaisse un peu…
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merci pour cette poésie dés le matin ! 🙏😊
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Au plaisir!
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Quelle bonne idée de lecture ! J’ai du mal à lire la poésie mais je le fais de temps en temps. J’aime beaucoup ton poème préféré.
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Merci ! Je veux lire un peu plus de poésie en 2025. Du moins, je l’espère.
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C’est un recueil que j’ai à la maison et auquel je reviens de temps en temps. J’aime beaucoup. Je trouve que les vers d’Emily Brontë ressemblent à la lande où elle vivait.
Bonheur du Jour (http://bonheurdujour.blogspirit.com)
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Je suis bien contente de l’apprendre. J’irai jeter un coup d’oeil à votre blogue. Au plaisir!
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