Madame lit Pavillons lointains de M.M. Kaye

« Il y a plus de deux ans de cela, mais mon coeur est encore à elle et le sera toujours.» (p. 624 )
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
Comme je participe au défi lancé par Moka autour des pavés, j’ai enfin sorti de ma bibliothèque Pavillons lointains de M.M. Kaye. Je trouve que juillet est propice à la lecture de pavé, alors j’en ai pris tout un sur mon étagère, car Pavillons lointains de M.M. Kaye possède 1051 p. dans mon édition Folio.Pourquoi avoir choisi ce dernier ? Enfant, j’ai vu une mini-série basée sur ce livre et je voulais retrouver les personnages dans ce dernier. J’avais envie de belles princesses hindoues couvertes d’or, de beaux officiers anglais, de maharadjas, de la beauté des cimes et d’un ailleurs aux odeurs d’Orient
Tout d’abord, qui est M.M. Kaye ? Selon sa page Wikipédia :
« Mary Margaret Kaye, née à 21 août 1908 à Shimla en Inde et décédée le 29 janvier 2004 à Lavenham, Suffolk en Angleterre à l’âge de 95 ans, est une écrivaine britannique de roman policier, de littérature d’enfance et de jeunesse et de roman historique. Elle est l’auteure du célèbre roman Pavillons lointains, publié en 1978.
Fille de famille de militaires ayant servi l’Empire britannique aux Indes, elle passe une partie de son enfance dans cette colonie. Elle fait ses études en Angleterre, puis épouse un officier et retourne aux Indes pour accompagner son mari dans les différentes villes où sa garnison est en poste.
Kaye amorce sa carrière littéraire en publiant des romans pour enfants puis, dans les années 1950, une série de romans policiers exotiques, dont plusieurs sont traduits en France dans la collection Le Masque : La mort plane (Death walked in Cyprus), Le Disque brisé (Later than you think), Kivulimi, la maison de l’ombre (The House of Shade). En 1956, elle aborde le roman historique avec Shadow of the Moon, un récit se déroulant aux Indes pendant la révolte des Cipayes. En 1963 paraît Trade Wind, situé à Zanzibar au xixe siècle[1]. Suit la grande fresque historique de Pavillons lointains, best-seller mondial. »
Pavillons lointains
L’histoire raconte les destins d’Ash et d’Anjuli au dix-neuvième siècle en Inde durant la colonisation britannique. Le premier apprend à l’âge de 11 ans qu’il est le fils de parents britanniques lorsque celle qu’il croit être sa mère, Sita, sur son lit de mort, lui révèle la vérité sur ses parents. Ainsi, Sita, servante dans un palais hindou, l’a élevé comme son propre fils. Puis, Ash devra aller en Angleterre pour son éducation. Mais, pour lui, son pays, c’est l’Inde. Il l’a dans la peau. À cet égard, il s’applique dans ses études pour y retourner et 7 ans plus tard, il fait partie du régiment des Guides à Marman sur le bord de la frontière avec l’Afghanistan. Ash réalise rapidement que sa double identité (hindou versus britannique) est constamment sollicitée. Ses supérieurs l’emploient lorsqu’ils ont besoin d’un officier pour se fondre dans la foule, mais ils doutent de lui lorsqu’il part en mission en raison de ses liens trop forts avec les hindous. Ainsi, ils décident de lui donner une nouvelle mission. Ash se retrouve donc loin de la frontière et il doit accompagner deux princesses hindoues de Karidktode pour rejoindre leur futur époux, le rana de Bhitor. Ash comprend que le Gulkote de son enfance est en fait Karidkote et que l’une des princesses est son amie de toujours, Anjuli. Les deux amis réussiront-ils à vivre une belle histoire d’amour ? Au contraire, Ash tient-il trop à ses amis au sein des Guides pour abandonner une carrière dans l’armée britannique ? Quel lien du sang gagnera ?
Mes impressions
Je dois tout de suite avouer que j’ai adoré ce livre. Je n’ai même pas sauté une page ! J’ai été charmée par l’histoire d’amour entre les deux protagonistes. Mais, je dois dire que j’ai été ébahie par les connaissances de l’autrice sur l’Inde. Elle décrit les batailles d’une manière à faire sentir son instance lectrice dans l’action. Cette façon de recourir à l’Histoire pour servir ses personnages m’a fait penser au livre de Margaret Mitchell et son Autant en emporte le vent.
Mais encore, j’ai été choquée par les conditions de la femme au dix-neuvième siècle. Je sais bien qu’aujourd’hui, avec le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan, les femmes sont réduites à être des esclaves. Mais bon. Il faut suivre le suttee et le cortège funèbre du Rana. La dernière épouse de ce dernier doit brûler vive sur un bûcher pour l’accompagner dans la mort. Cette dernière peut avoir 15 ans, 17 ans, l’âge n’a pas d’importance.
« Or, la silhouette menue qui suivait le corps de son mari, non seulement n’avait pas besoin d’être soutenue pour avancer, mais elle se tenait très droite, rayonnante de dignité. (…)
Shushila était vêtue d’écarlate et d’or comme Ash l’avait vue à la cérémonie du mariage, parée des mêmes bijoux : des rubis ceignaient son front, sa gorge, ses poignets, ses chevilles, pendant à ses oreilles et chargeant ses doigts. Mais cette fois elle ne portait pas de sari et sa longue chevelure, dénouée comme pour sa nuit de noces, coulait superbement sur ses épaules. Elle semblait absolument inconsciente de cette multitude de gens qui se bousculaient pour l’applaudir, essayer de toucher sa robe ou lui crier de les bénir, tout en regardant avidement son visage dévoilé. Ash vit ses lèvres remuer et devina qu’elle répétait l’invocation séculaire accompagnant le dernier voyage du mort : Ram, Ram…Ram, Ram… » (p. 655-656)
Je dois dire que cette tradition m’a profondément choquée. J’ai été complètement emportée par le souffle de Shushila. Ce livre s’avère une expérience de lecture dépaysante et il m’a fait du bien malgré la dureté de plusieurs scènes. Et que dire du romantisme se déployant au fil des pages ? Magique, comme une longue nuit étoilée.

Et le titre du roman ? Je le trouve tellement beau. J’y imagine désormais Ash et Anjuli s’y promenant et cultivant des épices orientales.
Il importe de rappeler que j’ai lu ce bouquin dans le cadre du défi Quatre saisons de pavés.
Je recommande Pavillons lointains :
- Si vous n’avez pas peur des pavés
- Si vous avez envie de lire une belle histoire d’amour
- Si vous voulez en apprendre davantage sur l’empire britannique en Inde au XIX e siècle
L’avez-vous lu ? Ce pavé vous tente ?
Bien à vous,
Madame lit
M.M. Kaye, traduit de l’anglais par Maurice-Bernard Endrèbe, Paris, Folio, 2011, 1051 p.
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Je dois dire que si je n’avais une liste de lectures d’été longue comme au moins une liste pour deux étés, je me précipiterai sur ce titre. Que je note dans un élan d’optimisme !
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Si tu t’intéresses à l’Inde et que tu veux découvrir une belle histoire d’amour, ce pavé d’été est pour toi! Merci!
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Bonjour
Selon ce que je comprends, M. M. Kayes connaissais bien mieux l’Inde, et était beaucoup plus légitime à en parler, que Jules Verne qui y a pourtant placé son roman La maison à vapeur.
Le jeune garçon qui découvre son origine anglaise alors qu’il a été élevé « à l’indienne », cela me fait songer au Kim de Rudyard Kipling (qu a attribué à plusieurs de ces personnages la faculté de se « fondre dans le pays », essentiellement à des fins de renseignements pour l’administration anglaise…
Je pense que ce Pavillons lointains (à ne pas confondre avec Shangra-Li!) pourrait m’intéresser à l’occasion, merci pour la découverte!
Je ne sais pas si j’aurai le temps de le lire cette année avant la fin des challenges estivaux sur de gros bouquins par contre (je me dis que ce billet pourrait aussi être référencé pour les Epais de l’été 2025 chez dasola et les Pavés de l’été 2025 chez Sibylline, si le coeur vous en disait bien sûr!).
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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Merci ! Je vais aller déposer le lien de mon pavé de l’été chez dasola et Sibylline. Tu pourras lire « Pavillons lointains » au bon moment. L’autrice connaissait très bien l’Inde et son Histoire. J’ai adoré.
Merci à toi d’être passé lire mon article!
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