Madame lit Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou
« Je n’étais plus simplement un membre de la fière promotion 1940. J’étais un membre fier de la superbe Race noire». (p. 221)
Chère lectrice, Cher lectrice,
En juillet, les organisatrices de la saison 4 du défi Les classiques c’est fantastique, ont proposé aux participantes et aux participants la consigne suivante:
«En juillet, immersion du côté de la littérature noire américaine et de ses grands classiques que nous vous proposons de découvrir durant une partie de l’été.»
À cet égard, j’ai fouillé dans Internet car aucun titre ne me venait en tête. Après ma recherche, j’ai choisi de lire Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou. Pourquoi? Parce que le 44e président des États-Unis, Barack Obama, a décerné à l’autrice en 2010 la médaille présidentielle de la Liberté et lors du décès de cette dernière en 2014, il a parlé d’elle en ces termes :
«Une enfance marquée par la souffrance et les abus l’ont poussée à arrêter de parler – mais la voix qu’elle s’est trouvée a aidé des générations d’Américains à trouver leur arc-en-ciel parmi les nuages, et nous a inspirés à être le meilleur de nous-mêmes.»
Mais encore, je voulais absolument découvrir la plume de cette écrivaine noire américaine qui a inspiré des générations à lutter pour les droits civiques des Noires aux États-Unis. En plus, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage est considéré comme étant un classique.
Toutefois, je dois avouer que j’ai honte de moi, car je réalise à quel point ma connaissance de la littérature noire américaine est vraiment, mais vraiment limitée. Je désire remédier à cette faille dans mes connaissances littéraires. Je vais lire avec intérêt les articles des autres participantes et participants au défi pour noter des futures lectures.
Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou
Ce livre aborde la vie de Maya qui a trois ans est envoyée par ses parents séparés vivre chez sa grand-mère paternelle à Stamps, en Arkansas, avec son grand frère Bailey. Maya apparaît timide, complexée. Elle grandit puis un jour, elle retourne vivre auprès de sa mère et à l’âge de 8 ans, elle est violée. Elle se réfugie alors dans le silence et dans les livres en raison de son épouvantable traumatisme. À l’époque de la ségrégation, rien n’est facile lorsque tu es une Noire et en plus, une fillette. Maya observe les différences qu’elle constate autour d’elle entre la culture blanche et la culture noire et le racisme sévissant dans les rues des villes. Elle le partage, elle le ressent. Maya devient une adolescente, puis une jeune maman dans cette Amérique marquée par la xénophobie. Maya réussit à s’affranchir et à être capable d’affronter le racisme.
Mes impressions
Comment ne pas s’attacher à Maya? Dès les premières pages, mon coeur vibrait pour elle. Malgré les drames, je n’ai pas pu la lâcher. Je lui tenais la main, j’aurais voulu la prendre dans mes bras pour la protéger des horreurs de ce monde, lui laisser vivre sa vie d’enfant. Je l’ai aimée tout de suite cette fillette. Dans ce roman initiatique, la famille revêt une importance capitale tout comme l’amour des livres. Grâce à ces thèmes, Maya va réussir à devenir indépendante et à être digne.
J’ai beaucoup aimé en apprendre davantage sur ce peuple qui a connu toutes les horreurs inimaginables, toutes les humiliations. Comme le mentionne Maya à propos de sa grand-mère :
«Connaissant Momma, je savais que je ne la connaissais pas. Venus de la brousse africaine, son sens du secret et sa méfiance avaient été renforcés par l’esclavage et confirmés par des siècles de promesses faites et de promesses non tenues. Nous avons un dicton chez les Noirs américains qui décrit la prudence de Momma : « Si vous demandez à un Nègre où il était, il vous dira où il va». (p. 234)
Ou encore, je ne savais pas qu’il existait un hymne national noir… Vous voyez comment je me sens inculte par rapport à l’Amérique noire… C’est une honte pour moi. Je ne connaissais pas plus les héros du mouvement anti-esclavagiste américain. Comme le relève Maya :
«Nous étions des femmes et des hommes à tout faire, des servantes ou des lavandières, et aspirer à quoi que ce fût de plus ambitieux était de notre part grotesque et présomptueux.
Alors, je me mis à souhaiter que Gabriel Prossner et Nat Turner aient tué tous les Blancs dans leurs lits, qu’Abraham Lincoln ait été assassiné avant la signature de l’acte d’émancipation, que Harriet Tubman ne se soit pas remise de ce fameux coup sur la tête et que Christophe Colomb ait coulé avec la Santa Maria. » (p. 217)
En ce sens, lire Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, c’est s’ouvrir à un pan de notre Amérique, c’est en apprendre davantage sur les moeurs et les coutumes des Noirs grâce à une fillette et vivre avec elle les humiliations, les sévices, le silence car lorsque les mots ont perdu leur sens, que peut-il rester? La littérature. Pour retrouver l’usage de la parole, une dame, Mme Flowers reçoit dans sa maison Maya et elle lui remet des livres. Voici la réaction de Maya. Elle se sent un être humain, elle se sent digne et respectée.
«Tout ce qui m’importait, c’était qu’elle avait confectionné des gâteaux pour moi et qu’elle m’avait lu à moi un passage de son livre préféré. Cela suffisait à me prouver qu’elle m’aimait.» (p.125)
Je ne peux que vous conseiller ce livre… C’est tellement bien écrit, c’est puissant, c’est semblable au son de l’oiseau noir que l’on libère de sa cage et qu’il ressent pour la toute première fois, le souffle de la liberté.
Ce bouquin a été lu dans le cadre du défi Les Classiques c’est fantastique créé par Moka et Fanny . En juillet, il fallait lire un classique de la littérature noire américaine.
Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage s’avère un grand classique qu’il faut découvrir.
Vous l’avez lu?
Bien à vous,
Madame lit
Angelou, M. (2021). Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, traduit de l’anglais (États-Unis) par C. Besse. Le Livre de Poche.
ISBN 978-2-253-12753-6
Vous avez remarqué une faute dans mon article? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture!!!



Non pas lu donc à mettre sur la PAL ! Je viens de finir (enfin lu deux fois de peur que quelque chose m’est échappé « laissez-moi » un livre à garder, à offrir !
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D’accord. Je suis très contente de lire que ce bouquin a été un coup de coeur. Je pense aussi que c’est un livre qu’il faut garder et offrir. Merci beaucoup!
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Pas encore rédigée, je dirai… Belle journée
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Merci!
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Oh la faute ! rédigé !
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Je ne l’ai pas lu… par contre, tu es la seconde à chroniquer ce roman, et je ne suis pas sûre que la première chronique que j’ai lue il y a 2-3 jours soit dans le cadre du même challenge. Quoi qu’il en soit, vous en parlez fort bien toutes les deux!
Je te mets le lien vers l’autre chronique, de la Barmaid aux lettres : https://wp.me/p4bep1-2Xk
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Merci car je n’ai pas vu passer l’article de La Barmaid aux lettres. Je vais de ce pas aller lire son article. Je te recommande ce livre fort puissant si tu veux découvrir un peu plus la littérature afro-américaine.
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J’avais aussi prévu de lire un de ses textes mais je vais manquer de temps. En revanche, j’y reviendrai bientôt, cela ne fait aucun doute. Merci pour ta participation.
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Merci pour l’organisation! Nous faisons de si belles découvertes…
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Je n’ai pas lu ce titre, mais certains de ses recueils de poèmes, il y a bien longtemps… je suis ravie qu’elle soit mise à l’honneur à l’occasion de cette activité !
Ingannmic (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/)
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Ce défi nous permet de faire de belles rencontres littéraires et de lire des autrices et des auteurs merveilleux!
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Je n’ai lu que « Tant que je serai noire ». Celui-ci me tente bien.
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Bonne lecture! C’est un excellent bouquin!
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Ah, j’arrive enfin à commenter 🙂
J’avais choisi ce titre au départ comme lecture pour ce challenge du mois de juillet et je me suis finalement rabattue sur Baldwin et Lorde.
A lire prochainement !
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Oui! Je suis convaincue que tu aimeras ce livre!
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Je la connaissais de nom sans l’avoir jamais lue (tu n’es pas la seule à avoir des lacunes en littérature noire américaine…). On sent que cette lecture t’a bouleversée, ça donne envie de la découvrir.
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Oui, cette lecture a été très bouleversante pour moi. J’ai eu des révélations sur ce manque par rapport à l’autre qui vit comme moi en Amérique. Merci beaucoup!
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Incroyable ! On l’a lu pratiquement en même temps sans faire exprès !!!
J’ai adoré tout comme toi, un monument à lire, nous sommes bien d’accord !
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C’est la blogueuse Des livres dans la lune qui m’a fait remarquer que nous avions lu ce livre presqu’en même temps! On se comprend alors sur notre perception de ce livre. Merci!
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Avec plaisir ! Merci à elle et à toi ! Mais oui, exactement nous sommes bien d’accord 🙂
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Il faut absolument que je découvre ce texte, ta chronique est plus qu’alléchante.
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Merci! Je te souhaite une belle lecture avec cet oiseau qui a besoin de faire entendre son chant en dehors de sa cage.
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