Madame lit Les Grandes espérances de Charles Dickens
«Nous ne devrions jamais avoir honte de nos larmes, car c’est une pluie qui disperse la poussière qui recouvre nos coeurs endurcis». (p. 143)
Chère lectrice, Cher lectrice,
En août, les organisatrices de la saison 4 du défi Les classiques c’est fantastique, ont proposé aux participantes et aux participants la consigne suivante:
«L’été est souvent propice à la lecture de pavés et autant dire qu’avec ces deux monstres sacrés-là, les idées ne manqueront pas ! Charles Dickens vs Alexandre Dumas, ou la la !»
À cet égard, j’ai regardé dans ma bibliothèque et j’ai sorti Les Grandes espérances de Charles Dickens. Je l’avais acheté dans une vente de livres usagés, mais je ne l’avais pas encore lu. Donc, j’ai passé une bonne partie d’août en compagnie de la plume de ce cher M. Dickens. D’ailleurs, Stefan Zweig a dit à propos du célèbre auteur britannique :
«Dickens reviendra toujours de son oubli, lorsque les hommes auront besoin de gaieté et lorsque fatigués des tragiques tiraillements de la passion, ils voudront entendre, même dans les choses les plus effacés, la musique mystérieuse de la poésie».
Alors, il était temps pour moi de plonger dans ce livre considéré comme étant l’un des plus populaires de la littérature anglaise. Il s’avère bon de rappeler qu’il a été publié sous la forme de «feuilletons» entre 1860 et 1861.
Les Grandes espérances de Charles Dickens
Philip Pirrip dit Pip est un pauvre orphelin du Kent et il est élevé «à la main» par son acariâtre soeur mariée au gentil forgeron du village, Joe Gargery, dans l’Angleterre du XIXe siècle. À l’âge de sept ans, durant une soirée alors qu’il se rend sur la tombe de ses parents, il rencontre par hasard dans les marais un forçat qui lui demande d’aller lui chercher une lime pour qu’il puisse se libérer de ses chaînes et de la nourriture. Le jeune Pip obéit et il s’ensuit pour lui une série de hasards qui l’amèneront à Londres où il pourra apprendre à devenir un gentleman et il quittera par le fait même, le pauvre monde dans lequel il a grandi pour côtoyer des personnes d’un milieu supérieur grâce à un mystérieux bienfaiteur. Il vit alors une meilleure existence en apprenant, en connaissant l’amitié et en développant un goût pour l’argent et le beau. Pip est depuis très longtemps amoureux d’Estella, une jeune fille qui a été adoptée lorsqu’elle avait 3 ans par Mlle Havisham, une dame excentrique vivant dans un manoir dans un présent intemporel où les aiguilles des horloges sont figées et où trônent une robe de mariée en décrépitude et un gâteau où les vers blancs ont élu domicile. Cette dernière a été abandonnée par son fiancé le jour de ses noces et depuis, elle n’a plus quitté sa robe de mariée. Pip finit par déclarer sa flamme à l’élue de son coeur, mais celle-ci est vite éteinte par le coeur froid d’Estella qui a été élevée dans un mépris de l’amour et des hommes. Puis, Estella épouse au grand malheur de Pip un homme mauvais. Ainsi, Pip perd ses grandes espérances et il cherche ensuite à renouer avec ceux de son enfance qui l’ont toujours aidé grâce à leur bonté.
Mes impressions
J’ai eu de la difficulté à résumer cette histoire tant il y a des personnages, tant il y a des rebondissements, tant il y a des drames, tant il y a des oppositions de système de valeurs. Cependant, je dois avouer que je ne me suis pas ennuyée une minute en lisant Les Grandes espérances et en suivant les aventures de Pip. Je me suis attachée à lui et j’ai vibré lorsqu’il se retrouvait dans des situations difficiles. J’ai éprouvé de la peine lorsqu’il a été repoussé par la trop belle Estella qui possède un coeur froid. Pip s’avère un merveilleux personnage pour lequel il est impossible de ne pas ressentir de la compassion. Il apparaît bien souvent imparfait, mais la lectrice ou le lecteur lui pardonne ses faiblesses comme la vanité ou l’orgueil. Mais plus que tout, cette histoire est une histoire de coeur. Ainsi, alors qu’il débute son apprentissage, son ami Herbet Pocket lui mentionne ceci :
«[…]; mon père avait pour principe qu’un homme qui n’est pas vraiment gentleman par le cœur n’a jamais été, depuis que le monde existe, un vrai gentleman par les manières. Il disait aussi qu’aucun vernis ne peut cacher le grain du bois, et que plus on met de vernis dessus, plus le grain devient apparent.» (p. 160)
Toute son évolution sera en lien avec cette information. Alors, il mettra tout son coeur à tenter d’accéder à un statut social grâce à l’espoir d’un avenir meilleur et à l’argent, thèmes qui détiennent une place capitale dans le récit. Cependant, toutes ses aventures et mésaventures vont lui permettre de réaliser que la gloire et la richesse ne sont pas vraiment importantes alors que la bonté du coeur, oui. Quelle belle leçon de vie pour notre petit Pip, orphelin battu par sa méchante soeur!
Mais encore, j’ai trouvé très fascinant le personnage fantomatique de Mlle Havisham, car elle est excentrique et elle a aimé passionnément un homme, jusqu’à la folie, jusqu’à vivre dans un temps fixe. D’ailleurs, elle mentionne ceci :
«Je vais vous dire, fit-elle, dans le même murmure passionné et précipité, ce que c’est que l’amour vrai : c’est le dévouement aveugle, l’abnégation entière, la soumission absolue, la confiance et la foi contre vous-même et contre le monde entier, l’abandon de votre âme et de votre coeur tout entier à la personne aimée.C’est ce que j’ai fait. » (p. 213)
Pour moi, cette vieille excentrique représente bien l’humour anglais ou l’ironie anglaise. Elle fait partie de ces personnages de l’absolu qui revêtent une puissance frisant la folie, la destruction. Elle cherche à se venger par le biais d’Estella et c’est son obsession. Elle ne vit que pour cette vengeance.
Donc, je ne peux que vous conseiller de plonger dans ce merveilleux roman d’apprentissage. Pour moi, cette histoire fait partie des belles leçons de vie et Pip s’avère inoubliable.
Alors, lisez-le…Les classiques sont souvent si merveilleux…surtout en été!
Ce bouquin a été lu dans le cadre du défi Les Classiques c’est fantastique créé par Moka et Fanny . En août, il fallait choisir entre deux grands auteurs : Dickens ou Dumas. Mon choix s’est arrêté sur Dickens et son roman Les Grandes espérances.
Vous avez lu cette histoire?
Bien à vous,
Madame lit
Dickens, C. (1997). Les Grandes espérances, traduit de l’anglais par C.-B. Derosnes. France Loisirs.
Vous avez remarqué une faute dans mon article? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture!!!
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Bonsoir Nathalie, si j’avais dû choisir entre Dumas et Dickens, j’aurais fait le même choix que toi. J’espère lire un jour ces « grandes espérances » pleines de rebondissements ! Merci pour cette chronique, bonne soirée !
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SI jamais tu plonges dans ces «grandes espérances«, je suis convaincue que tu vas passer d’excellents moments avec le charmant Pip! Merci Marie-Anne!
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Je viens d’en trouver une adaptation radio prometteuse. J’attends avec impatience de rencontrer Miss Havisham!
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Tu m’en redonneras des nouvelles! 😉
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J’aurais également choisi Dickens si j’avais participé au challenge. Encore une fois, voici un retour bien alléchant, pour qui n’a pas encore lu « De grandes espérances »! Et voilà pour toi un mois d’août passé en bien agréable compagnie! Merci 😊
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Au plaisir! C’est vrai que j’étais bien accompagnée avec des personnages originaux! Je suis contente d’avoir enfin lu ce pavé…
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Une belle participation 🙂
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Merci! 🙂
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Malgré quelques longueurs, j’avais passé un bon moment en compagnie de Pip. C’était mon premier Dickens, j’espère avoir l’occasion de poursuivre l’aventure.
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C’est aussi mon premier et j’espère lire d’autres bouquins de Dickens. Son style est bien descriptif, mais à cette époque, il me semble bien que c’était courant…Merci pour ton commentaire! 🙂
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J’ai opté pour Dumas à l’occasion de cette lecture thématique. Je n’ai jamais lu Dickens, mais je mets à coup sûr ce livre dans ma liste :-). Merci pour cette très belle chronique !
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Merci Patrice! Au plaisir de te lire! 🙂
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Ta chronique est très enthousiaste -enthousiasme que j’aimerais partager – mais je suis un peu refroidie par l’expérience Dickens et, ayant lu ici ou là que ce roman a aussi parfois ennuyé ses lecteurs et lectrices, je ne sais pas encore si j’en tenterai la lecture…
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Chaque livre a son moment… Il faut écouter sa voix intérieure…J’étais prête pour lui. C’est ce que je te souhaite. 🙂
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Clairement, ma voix intérieure me dit de laisser passer quelques années ! ^^
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Je comprends….
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