Madame lit La septième sorcière de Cherie Dimaline
« Tout change. C’est ainsi que tout débute. » (p. 447)
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
J’ai demandé de recevoir La septième sorcière de Cherie Dimaline en service de presse. Pourquoi ? Lorsque j’ai lu que ce roman fantastique avait été rédigé par une autrice métisse ontarienne, j’ai demandé aux Éditions du Boréal si je pouvais en recevoir une copie en service de presse. Par ailleurs, je tiens à remercier la maison d’édition d’avoir acquiescé à ma requête. Je savais en plus que cette autrice avait déjà fait paraître d’autres titres et je souhaitais découvrir sa plume et son imaginaire.
Tout d’abord, qui est Cherie Dimaline ?
Selon le site Web des Éditions du Boréal :
« Cherie Dimaline est une écrivaine métisse originaire de la baie Géorgienne, en Ontario. Ses romans ont été salués au Canada et à l’étranger. C’est en 2017 qu’elle fait paraître The Marrow Thieves (DCB), qui connaît un immense succès, remportant entre autres le Prix littéraire du Gouverneur général (texte de langue anglaise pour la jeunesse) et le prix Kirkus pour la littérature jeunesse. »
La septième sorcière
À Toronto, Lucky St. James habite avec sa grand-mère et elle se pose des questions sur son futur. Elle vient d’apprendre que sa grand-mère et elle devront bientôt quitter leur appartement, car elles vont être expulsées. Par hasard, en faisant la lessive dans le sous-sol de l’immeuble qu’elles habitent, Lucky découvre une cuillère. Cette dernière est ancienne et elle y voit une sorcière ainsi que l’inscription S-A-L-E-M.
Puis, Lucky reçoit une proposition d’emploi dans le domaine de l’édition de la part d’une compagnie de têtes chercheuses. Mais elle doit se rendre à Salem aux États-Unis pour rencontrer les gens qui lui feront passer son entrevue. Meena, une sorcière puissante vivant avec d’autres sorcières, tente de réunir toutes les sorcières possédant des cuillères semblables à celle trouvée par Lucky dans un tunnel. Lucky devient la sixième sorcière que le groupe attendait. L’assemblée doit être composée de sept sorcières afin de débuter une nouvelle ère.
Lucky, en compagnie de sa grand-mère Stella, part sur les routes américaines à la recherche de la septième sorcière et de la dernière cuillère. Ainsi, le cercle pourrait être fermé. Elles vont se rendre jusqu’en Nouvelle-Orléans où Lucky devra affronter un benandante très important et qui manipule la sorcellerie depuis la nuit des temps. Lucky réussira-t-elle sa mission, car elle n’a que 9 jours ? Sa grand-mère Stella a-t-elle un rôle à jouer dans cette enquête ?
Mes impressions
Dans cette histoire, j’ai particulièrement aimé la relation entre Lucky et sa grand-mère. De nos jours, les personnes âgées sont souvent enfermées dans des endroits où elles sont coupées de leur famille, de leur maison, de leurs amis. Elles perdent rapidement leurs repères. Mais Lucky n’abandonne pas Stella. Au contraire, elle l’amène avec elle et c’est très beau, lumineux, tendre. En plus, Stella s’avère excentrique. Elle met de la couleur dans ce récit !
« À la toute dernière minute, elle s’était rendu compte qu’elle ne pouvait pas laisser Stella derrière. Elle avait donc passé quelques heures à convaincre la femme de quitter son chat et de faire avec elle une courte balade en voiture. Pendant la rencontre, elle n’aurait qu’à confiner Stella au motel. C’était mieux que de la laisser à un pays de distance. » (p. 97)
Ce lien entre Lucky et sa grand-mère tisse les pages de ce livre. Il est solide et il ne peut se défaire. Plus encore, ce livre met en scène deux femmes dans un road trip de Toronto jusqu’à la Nouvelle-Orléans en passant par Salem et c’est passionnant. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre présentant un road trip aussi intéressant et étonnant. Il est difficile de laisser de côté cette histoire une fois débutée. Ainsi, l’instance lectrice est amenée à suivre Lucky et Stella et à revisiter le mythe de la sorcière. Mais, ce qu’il y a d’original avec cette histoire, c’est que le mythe de la sorcière cherche à s’opposer au patriarcat et au capitalisme.
« Les sorcières n’ont jamais été capitalistes. Nous sommes le rempart contre le capitalisme qui, après tout, n’est jamais que le moteur du patriarcat. Les sorcières n’ont pas toutes été immolées par le feu. Nous sommes le feu. »
J’ai toujours aimé les sorcières. Je peux citer Maléfique dans La Belle au bois dormant ou encore la Méchante sorcière de l’Ouest dans Le Magicien d’Oz. Ces dernières représentaient le mal. Mais, dans le livre de Dimaline, les sorcières apparaissent insoumises, près de la nature, féministes. Lucky cherche à se connaître, à trouver sa place. Découvrir qu’elle est une sorcière, l’amène à s’émanciper de la norme établie, à accepter sa différence, à vivre en harmonie avec une communauté de femmes qui désirent l’Amour. Comme le mentionne le narrateur à propos de Lucky :
« Elle voulait vivre. Elle voulait vivre intensément, à fond, un sentiment qui animait toutes les cellules de son corps. » (p. 444)
Alors, je vous recommande ce livre si :
- Vous aimez les histoires de sorcières modernes
- Vous souhaitez vivre une belle aventure avec une grand-mère et sa petite-fille
- Vous aimez les histoires passionnantes autour d’un road trip
Que pensez-vous de ce livre ? Aimez-vous le personnage de la sorcière moderne ?
Bien à vous,
Madame lit
Cherie Dimaline, traduit de l’anglais (Canada) par Paul Gagné, Montréal, Boréal, 2024, 457 p.
ISBN : 978-2-7646-2825-6
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Comme tu le sais, j’aime également les sorcières. Nous avons un auteur de bandes dessinées, Jean-Claude Servais, qui les met formidablement en évidence : La Tchalette, et la magnifique Violette… si tu peux trouver ces bd de ton côté de l’Atlantique, je t’invite vraiment à le découvrir, au moins avec ces 2 héroïnes.
Pour le reste, je prends note de ce titre, qui a beaucoup pour me plaire!
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Je sais bien que tu aimes le personnage de la sorcière. Nous devrions aller à Salem ensemble! 🙂 Je note la référence aux BD. Merci!
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Les sorcières m’intéressent aussi, je note donc ce roman et les BD mentionnées par An ! Le lien grand-mère/petite-fille est visiblement fort, et cet aspect-là me plaira aussi beaucoup je pense.
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Oui. Les autochtones au Canada ont un très grand respect pour leurs aînés. Alors, l’exploitation du lien entre Lucky et Stella est bien réussi. Merci!
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