Madame lit Wild de Cheryl Strayed

« Je gardais les yeux rivés au sol, à la recherche d’empreintes, espérant être rassurée par un signe de présence humaine. Il n’y en avait pas. » (p. 227)
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
En février, mon club de lecture s’est penché sur l’autobiographie de Cheryl Strayed Wild. Ce livre a aussi été adapté à l’écran par le regretté Jean-Marc Vallée. J’ai vu le film il y a quelques années, mais je n’avais pas lu le récit de Cheryl Strayed. En plus, comme il compte 500 pages, ce bouquin me permet de participer à l’événement littéraire autour des pavés organisé par Moka pour les blogueurs et les blogueuses.
Wild
Cheryl, après avoir perdu sa mère d’un cancer alors qu’elle n’avait que 45 ans, décide de boucler son sac à dos tout neuf et de partir sur le PCT (Pacific Crest Trail – chemin de randonnée des crêtes du Pacifique traversant l’Ouest des États-Unis, du Mexique au Canada) sans aucune expérience de randonneuse. Elle emprunte 1700 kilomètres sur ce sentier. En plus du deuil de sa mère, Cheryl souhaite exorciser ses autres démons : alcool, sexe, drogue, hommes, père violent, famille dysfonctionnelle, etc.). Un pas à la fois, elle va vivre toutes les sortes d’expériences ; elle ne renoncera jamais, malgré la douleur, les ongles arrachés, les ampoules, les serpents à sonnettes, la faim ou la soif. La beauté sauvage de la nature est là pour la réconforter et l’aider à retrouver un sens à sa vie.
Mes impressions
C’est la première autobiographie que nous lisons pour le club de lecture. Je dois avouer d’emblée que cette dernière s’avère passionnante, poignante et touchante. Une fois la première page tournée, nous voulons en connaître davantage sur Cheryl et sur ses motivations même si elle ne semble pas trop les connaître. Car c’est une expérience à laquelle nous convie l’autrice. Une expérience vécue au jour le jour. Les souvenirs font surface tout comme les émotions et les sensations, tout au long du PCT.
« Alors que marcher le long d’un chemin que je devais tracer toute seule (en espérant qu’il s’agissait bien du PCT), c’était tout le contraire de l’héroïne. Depuis que j’avais pressé la détente en posant le pied sur la neige, tous mes sens étaient en éveil. Malgré mes hésitations, je sentais que je faisais le bon choix en continuant comme si l’effort en lui-même était ce qui importait le plus. Comme si la beauté intacte de la nature qui m’entourait pouvait me rendre intacte moi aussi, en dépit de tout ce que j’avais perdu, de tout ce qu’on m’avait enlevé, de toutes les choses regrettables que j’avais fait subir tant aux autres qu’à moi-même et de toutes celles que j’avais subies. Moi qui doutais de tout, j’avais la certitude : la nature me nimbait de sa clarté. » (p. 229)

La nature sauvage apparaît comme l’élément salvateur. Même si elle souffre physiquement parce que c’est difficile d’avancer, Cheryl pose ses pieds l’un après l’autre, malgré les énormes ampoules, malgré les ongles arrachés et malgré l’énorme sac à dos nommé le Monstre à porter. Il y a également la faune : les ours, les serpents à sonnettes, les loups, etc. Rien de l’arrête. Elle souhaite tellement aller à la rencontre d’elle-même, pour renaître devant la beauté de toute chose.
Surtout, ce livre aborde un deuil : celui d’une mère aimée et aimante décédée trop tôt d’un cancer. Ainsi, Cheryl en marchant sur le PCT, cherche à aller à la rencontre de son deuil. La symbolique du renard apparaît marquante pour Cheryl. Le renard se pointe le museau à différents endroits dans le livre. Cheryl l’associe à sa mère. Mais encore, son point d’arrêt porte le nom de « pont des Dieux », nom attribué par les Amérindiens de la région. Ce pont relie deux états : Oregon et Washington. Qu’y a-t-il lorsque nous traversons un pont possédant un tel nom ? Au lieu de poursuivre sa descente aux enfers, Cheryl cherche à se rendre au pont des Dieux, à s’élever, à vivre une rédemption, à laisser sa mère partir. Chaque chapitre de cette autobiographie apparaît comme étant la réflexion d’une femme qui livre un combat avec la vie pour ne pas laisser gagner la mort. Elle sait qu’elle doit être seule sur le PCT. La solitude a toujours été pour elle un lieu et non pas un sentiment. Elle se réfugie en elle-même, tout comme dans sa tente, pour se couper du monde et pour affronter ce qui lui apparaît comme la chose la plus difficile de sa vie : avoir regardé sa mère mourir et apprendre à survivre sans cette dernière. Parfois, il faut juste trouver la meilleure façon pour soi de lâcher prise. C’est ce qu’a fait Cheryl Strayed avec sa traversée du PCT.
Ce livre a été le premier à figurer dans le populaire Oprah’s Book Club 2.0.
C’est peu dire…
Je vous recommande sans hésitation ce récit :
- Si vous souhaitez comprendre comment en se plaçant en danger, on peut grandir
- Si vous désirez vous évader dans des paysages sauvages grandioses
- Si vous voulez aller à la rencontre du témoignage d’une femme qui est partie seule en randonnée durant dix semaines sur le Pacific Crest Trail
Je suis contente aussi d’avoir lu mon premier pavé pour le défi créé par Moka.
Avez-vous vu le film tiré du livre et adapté par Jean-Marc Vallée ? Avez-vous lu Wild ?
Bien à vous,
Madame lit
Cheryl Staryed, traduit de l’anglais par Anne Guitton, Paris, 10/18, 2014, 500 p.
ISBN : 978-2-264-06220-8
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Je ne lis pas beaucoup de récits de vie, je ne les apprécie pas vraiment, mais ça pourrait me plaire sous forme de film. Je note donc l’adaptation !
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Le film est très bon. Merci!
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Bonjour Nathalie, je suis impressionnée par un tel exploit physique et mental ! Je serais totalement incapable de marcher sur 1700 km et j’admire cette dame qui a réussi à le faire, dans des conditions si difficiles ! Merci de cette présentation intéressante 🙏 Excellente fin de semaine à toi 🤩🌞🌟📚❄️☃️
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Merci Marie-Anne! J’aurais été probablement capable dans la vingtaine de réaliser un tel exploit. Mais aujourd’hui, non. Il y a quand même beaucoup de randonneurs qui empruntent le PCT. Bonne fin de semaine à toi aussi! On vient de recevoir 40 cm de neige et on attend encore au moins 30 cm dimanche. On croule sous la neige!!!! ⛄️ ❄️ 🌨️
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Ah oui au Canada le printemps arrive beaucoup plus tard. Votre pays c’est la neige comme disait une chanson célèbre 😍🎼🎶 Ici il fait froid mais sans neige. Courage à toi ❄️🌞✨️🌟😊
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On aime ça la neige! C’est si féerique en ce moment. Bon courage aussi avec le froid! 🥶
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J’ai seulement vu le film, que j’ai aimé, mais le passage avec les ongles.. brrrr, rien que d’y penser me retourne l’estomac : je pense être trop chochotte pour ce genre de périple !
Bon week-end !
Ingannmic (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/)
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Comme j’ai déjà mentionné à quelqu’un d’autre, je me serais certainement aventuré avec un 20 ans de moins ! Aujourd’hui, impossible. Merci Ingrid ! 🙂
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J’ai le livre (mais j’ai dû le prêter) et j’avais vu le film que j’avais aimé.
Merci pour cette chronique qui le rappelle à moi, et merci pour ta participation à ce rendez-vous hivernal ! C’est un plaisir de te compter parmi nous.
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Merci à toi de l’organiser! J’ai prévu de lire un pavé de George Eliot pour le printemps. 🙂 J’ai déjà hâte !
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Ton enthousiasme me ravit ! (C’est Middlemarch?)
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J’y pense. J’ai aussi « Le moulin sur la Floss». Je vais choisi entre les deux. Tu les as lus?
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Non mais Middelmarch me fait de l’œil depuis un moment…
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Je te comprends…
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On sent l’enthousiasme à lire ton billet ! C’est un livre que j’avais lu il y déjà quelques années – pas un coup de coeur de mon côté, mais je comprends qu’il ait ses défenseurs !
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Je ne dirais pas que c’est un coup de cœur, mais j’ai passé un excellent moment de lecture. La description de la nature est merveilleuse. La randonnée est très populaire en Amérique. Merci Patrice ! 🙂
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Vu le film mais pas encore lu le livre. C’est un peu le problème quand on voit l’adaptation avant la lecture, on a du mal à s’y mettre (en tout cas, c’est mon cas).
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Je peux comprendre car le film est très bon! ❤️ Merci!
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