Madame lit Un diable en mocassins. Ma vie avec Grey Owl d’Anahareo

« Pour la première fois de ma vie, mes yeux se posaient sur l’Anglais Archie Belaney trappeur et guide. Bientôt, il deviendrait le célèbre Grey Owl, écrivain, conférencier, naturaliste et frère du peuple des castors ». (p. 20)
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
Au Canada, au Québec, juin est associé au mouvement Je lis un livre autochtone. Comme les Éditions du Boréal venaient de publier Un diable en mocassins. Ma vie avec Grey Owl d’Anahareo, je me suis dit que ce serait une belle façon de poursuivre ma découverte des aventures du célèbre couple autochtone canadien. J’ai lu en 2022 La cabane abandonnée de Grey Owl.
Mais encore :

En juin, au Québec et au Canada, il y a un mouvement pour mettre à l’honneur la littérature autochtone. En plus, juin s’avère Le Mois national de l’histoire autochtone. Comme le souligne le site du Gouvernement du Canada :
« En juin, nous commémorons le Mois national de l’histoire autochtone. Au cours de ce mois, prenez le temps de souligner l’histoire, le patrimoine, la résilience et la diversité des Premières Nations, des Inuit et des Métis de partout au Canada.»
Voici ma modeste contribution au fil du temps à cet événement que je considère essentiel.
- Le vent en parle encore de Michel Jean
- L’amant du lac de Virginia Pésémapéo Bordeleau
Alors, cette année, j’ai décidé de participer avec Un diable en mocassins. Ma vie avec Grey Owl d’Anahareo.
Tout d’abord, qui est Anahareo ? Selon le site des Éditions du Boréal :

« Anahareo (1906-1986), née Gertrude Bernard à Mattawa, en Ontario, a consacré sa vie à la défense de la faune et de la flore. Pour son travail, elle a été admise en 1979 dans l’Ordre de la nature de la Ligue internationale des droits de l’animal, à basée à Paris, et a reçu l’Ordre du Canada en 1983. »
Donc, j’ai choisi de lire son récit de vie pour En juin, je lis autochtone !
Un diable en mocassins. Ma vie avec Grey Owl
Pour la première fois, je vais présenter ce que j’ai reçu en guise de communiqué de presse des Éditions du Boréal. D’une part, il est essentiel de comprendre l’importance de ce livre pour la littérature autochtone, d’autre part, il aborde le contexte dans lequel il a été rédigé. Ces éléments sont essentiels pour bien saisir ce récit de vie. Je ne pouvais faire mieux et je ne voulais pas paraphraser le texte.
« Un diable en mocassins. Ma vie avec Grey Owl est un livre important parce qu’il s’agit d’un des premiers récits, sinon le premier, écrit par une femme autochtone au Canada. Anahareo est reconnue comme l’une des fondatrices des littératures autochtones produites sur l’île de la Tortue. Son récit a été publié une première fois à Londres dans les années 1940, deux ans après la mort de Grey Owl et l’éclatement de la controverse sur sa fraude identitaire, par un éditeur qui a tronqué cette partie de son récit et décrit Anahareo de façon très stéréotypée. Anahareo a publié sa version à elle en 1972, abordant davantage sa propre vie, son héritage mohawk, sa relation profonde avec les vastes territoires qu’elle parcourt, s’attardant aussi à la dévastation des milieux naturels au début du XXe siècle et à la dépossession du territoire dont sont victimes les Autochtones, mais aussi son texte visait à rectifier le portrait négatif de Grey Owl. Cette deuxième version sera un succès de librairie. Épuisé durant plusieurs années, le livre a été réédité en 2014, en anglais, par la maison Manitoba University Press, accompagné des avant-propos de ses deux filles. Le Boréal l’offre aujourd’hui au public francophone. »
Mes impressions
J’ai vraiment apprécié cette lecture pour plusieurs raisons. Tout d’abord, Anahareo aborde son histoire d’amour avec Archibald Belaney – alias Grey Owl qu’elle présente comme son Jesse James. Ces deux êtres s’aimaient vraiment, mais ils avaient 18 ans de différence. À un moment, Anahareo a eu besoin de plus de liberté, d’emprunter un autre chemin, de partir sur les voies du Nord. C’est grâce à son amour pour Anahareo que Grey Owl s’éloigne de la trappe et décide plutôt de devenir protecteur des castors. Il faut lire à quel point ces deux êtres aimaient le peuple des castors. Ils traînent les bébés castors qu’ils ont adoptés partout (en train, en marchant, etc.). Ils les enferment même dans le poêle durant leur escapade ! C’est touchant. Celui que j’ai trouvé le plus marquant, c’est lorsqu’un bébé castor se couche tout près de Grey Owl :
« Je proposai de veiller sur eux afin qu’Archie puisse retourner se coucher. À peine était-il allongé que l’un deux alla se coller contre lui pour continuer son toilettage…
Archie me lança un regard éberlué, puis me sourit. Une fois son hygiène matinale terminée, le bébé castor s’approcha du visage d’Archie, le palpa de ses petites pattes et le renifla en lui mordillant les sourcils. Puis, avec un profond soupir, il se lova contre sa poitrine et s’endormit.» (p. 132)
Anahareo est aux anges, car elle sait bien qu’Archie ne vendra pas les bébés castors pour leur fourrure à un autre trappeur. La tendresse et l’affection que témoignent les bébés castors à l’égard de leurs protecteurs sont magiques. Moi qui adore les animaux, j’ai aimé en apprendre sur les castors. J’ai été frustrée de voir à quel point l’homme n’avait aucune compassion animale ou environnementale. Le capitalisme sauvage s’installe brutalement.
Anahareo est une excellente narratrice. Elle sait rendre son texte vivant, drôle et touchant. Elle veut également dénoncer ce qui se passe par rapport à la faune et à la flore. Comme Archie (Grey Owl), elle souhaite éduquer les gens, leur faire prendre conscience de l’importance de préserver la nature et ses habitants.
« Les gens sauront qu’il faut protéger les forêts et toutes les formes de vie qu’elles abritent. Et ils sauront qu’il faut le faire maintenant. Demain, il sera trop tard. » (p. 250)
Je crois que les autorités n’ont encore rien compris. Au Canada, une chance que les peuples autochtones sont là pour parler à nos autorités concernant la terre-mère, les espèces en voie de disparition ou encore l’eau. On évoque de plus en plus l’or bleu canadien. Je tressaillis lorsque j’entends cela.
Je recommande ce livre :
- Car il présente une vision féminine autochtone
- Car les descriptions de la nature sont magnifiques
- Car il importe de rétablir les faits sur les origines d’Archie et ainsi de rétablir la vérité
C’était ma contribution à En juin je lis autochtone. Je tiens à remercier la maison d’édition pour l’envoi de ce livre, que je juge essentiel, en service de presse.
Que pensez-vous de mon article ?
Bien à vous,
Madame lit
Un diable en mocassins. Ma vie avec Grey Owl
Anahareo, traduit de l’anglais (Canada) par Catherine ego, Les Éditions du Boréal, 2025, 286 p.
ISBN : 978-2-7646-2881-2
Vous avez remarqué une faute dans mon article ? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture !!!
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Ton billet me rappelle que j’ai sur ma pile Récits de la cabane abandonnée, du fameux Grey Owl…
Ingannmic (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/)
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Il faut le découvrir alors! Mais celui-ci est excellent aussi. Ce couple a marqué l’Histoire.
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Je ne connais ni l’une ni l’autre mais ces deux personnalités semblent passionnantes ! Je note ce Diable en mocassins (je sens que je vais fondre devant ces bébés castors!).
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Il y a une photo à l’intérieur où tu vois Anahareo avec un bébé castor. Grâce à ce couple, il y a encore des castors au Canada! Merci!
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Bonjour Nathalie, je me souviens de la chronique que tu avais consacrée à Grey owl et qui avait retenu mon attention. Cette dame et écrivaine a l’air très attachante également. Merci 🙏 bonne journée 🌞🕶😊🌿📚✨️
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Merci Marie-Anne. Ce couple témoigne d’une belle façon de la vie dans le bois à une époque marquée par la destruction de la faune et de la flore. Mais avant tout, c’est aussi une belle histoire d’amour entre ces deux êtres que nous raconte Anahareo. Bonne fin de journée! 🌷🌞📖
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