Madame lit Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux

« Les coïncidences, me répondit mon ami, sont les pires ennemies de la vérité. » (p. 139)
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
En octobre, pour ma participation au défi Les classiques c’est fantastique, il fallait que je choisisse un roman se déroulant dans un château :
Octobre : la vie de château !
L’automne est là et avec lui les lectures qui réchauffent les journées trop froides. Le temps d’un roman, offrons-nous donc une vie de château. Ce lieu propice à tant d’histoires sera donc au cœur de vos lectures. Reste à choisir si vous pousserez les portes d’un lieu réconfortant, grisant ou effrayant. ( Période de crise oblige, le château peut aussi être une grande demeure bourgeoise. On a les moyens qu’on peut !)
Mon choix s’est porté sur Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux, car cette histoire se déroule dans le Château de Glandier où un homme a tenté d’assassiner la fille du célèbre scientifique, Le professeur Stangerson. Alors, dans un château, un assassin se promène pour effrayer et tenter de tuer une femme. Réussira-t-il ? Qui est-il ? Le mystère plane entre les murs…Effrayant, n’est-ce pas ?
Le mystère de la chambre jaune
Joseph Rouletabille est un jeune journaliste doté d’un sens de l’analyse hors du commun. Il se rend avec un ami au Château de Glandier pour tenter d’élucider un mystère : celui de la chambre jaune. Ainsi, le 25 octobre 1892, dans une chambre fermée de l’intérieur, Mlle Mathilde Stangerson a failli être assassinée. Son père et elle travaillent sur des recherches scientifiques autour de la dissociation de la matière. Qui est cet homme qui a réussi à entrer dans la chambre ? Quel est son motif ? Avec l’aide de son ami et d’un policier, Frédéric Larsan, Rouletabille tentera de trouver l’assassin. Réussira-t-il?
Mes impressions
Je dois tout de suite avouer que Gaston Leroux possède un talent pour mêler les pistes et faire en sorte que sa lectrice ou son lecteur cherche par tous les moyens de trouver la vérité. Dans ce roman de 1907, il met en scène un jeune reporter, Rouletabille, (beaucoup de lectrices et de lecteurs ont soulevé ici la ressemblance avec Tintin), aidé de son ami avocat Sainclair, pour élucider un mystère presque impossible, celui de la sortie d’un assassin d’une chambre close. Les deux acolytes mènent une enquête parallèle à celle de la police. Dès lors, j’ai tout de suite été intéressée par cette énigme et du fait qu’elle s’avère impossible à résoudre. Rouletabille tombe assez sur les nerfs, car il semble toujours avoir raison ! Et cette raison, il faut s’y habituer, car c’est elle qui guide l’instance lectrice dans tous les recoins inimaginables. D’ailleurs, j’ai adoré l’incipit du roman policier :
« Ce n’est pas sans une certaine émotion que je commence à raconter ici les aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille. Celui-ci, jusqu’à ce jour, s’y était si formellement opposé que j’avais fini par désespérer de ne jamais publier l’histoire policière la plus curieuse de ces quinze dernières années… »
Mon intérêt a été piqué par la mention du narrateur de « l’histoire policière la plus curieuse ». Et le génie de l’auteur a fait en sorte que j’ai développé une complicité avec Roulelabille, même si parfois, il a fait preuve d’arrogance… Et c’est la progression de l’enquête menée par le jeune reporter qui s’avère géniale et elle est rapportée par son ami, qui est le témoin. Il faut se servir de son esprit de déduction, comme Sainclair, pour tenter d’élucider le mystère. D’ailleurs, Jean Cocteau qualifie aussi cette enquête de « géniale ». Alors, si le père des Enfants terribles le dit…
Mais encore, cette intrigue policière a tout pour plaire. Elle se déroule dans un château français qui offre un cadre romanesque, vers la fin du dix-neuvième siècle. Et plus précisément dans une chambre jaune où s’est déroulé un crime. Ce lieu clos joue avec l’imaginaire du lecteur, car il défie la logique. Il stimule ainsi la pulsion de voyeurisme de l’instance lectrice, car il appartient à la sphère du privé et le lecteur est invité à pénétrer dans cette chambre close pour tenter de comprendre. Ainsi, l’espace fermé et obscur proposés par le narrateur fait appel à la pulsion scopique ; à cet égard, le lecteur devient voyeur à l’intérieur d’une narrativité qui privilégie la clôture et l’espace. De plus, la chambre relève du domaine de l’impossible. Comment une pièce close verrouillée de l’intérieur et ne possédant qu’une fenêtre, fermée et barrée, peut-elle permettre à un assassin de s’échapper ? Véritable personnage, la chambre jaune devient le centre de toutes les possibilités. Rouletabouille scrute minutieusement chaque centimètre du lieu pour tenter d’élucider l’énigme, mais aussi de découvrir l’assassin.
Je ne me suis pas ennuyée une minute avec cette histoire pleine de rebondissements et de témoignages de divers personnages. C’est donc dire que le rythme plonge l’instance lectrice dans un monde de suspense et de curiosité. Rouletabille et Larsan (le policier) échangent leur analyse et ils relèvent des indices. Les deux personnages permettent à l’instance lectrice de bénéficier d’analyses et de varier les points de vue. J’ai bien essayé de me forger une opinion et de découvrir l’assassin, mais j’ai échoué. Je n’aurais certainement pas été une bonne enquêtrice…
Je vous recommande de lire Le mystère de la chambre jaune :
- Si vous aimez les romans policiers
- Si vous voulez vous divertir avec une histoire simple mais bien ficelée
- Si vous voulez découvrir le jeune enquêteur Rouletabille
Je tiens à rappeler que ce livre a été lu dans le cadre du défi proposé par Moka: Les classiques c’est fantastique !
Vous l’avez lu ?
Bien à vous,
Madame lit
Le mystère de la chambre jaune
Gaston Leroux, Paris, Folioplus classique, 2008, 349 p.
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Bonsoir Nathalie, je n’ai pas lu ce célèbre roman ni vu le film qu’on en a tiré. Ce mystère d’une chambre fermée de l’intérieur aiguise ma curiosité 🙂 Ca pourrait me tenter. Merci, bonne fin de journée !
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Merci Marie-Anne ! J’ai lu «Le fantôme de l’opéra » du même auteur et j’aime bien son style. Au départ, c’était un roman feuilleton alors, il faut considérer cela en le lisant. Bonne soirée !
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Je n’ai lu que Le Fantôme de l’opéra de cet auteur et j’avoue que ma culture dans ce domaine est assez faiblarde. Je suis contente de lire ce genre de chronique qui me rappelle que j’ai pas mal de lectures à rattraper côté classiques policiers /romans noirs. Merci, encore et toujours, pour ta participation !
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Avant de lire celui-ci, je n’avais lu aussi que le fantôme. Comme toi, j’ai pas mal de rattrapage! Ça viendra! On ne lâche pas. Merci à toi pour cette organisation! Team classique!
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Un grand classique que je n’ai pourtant pas lu… à tort visiblement, il va falloir réparer ça !
Ingannmic (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/)
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Merci! Il est intéressant car il marque le début d’un genre. Bonne lecture!!! 📖
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Cela fait partie de mes premières lectures « policières » d’adolescence et j’en ai un très souvenir. Du film aussi d’ailleurs !
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Je n’ai pas vu l’adaptation… dommage! Merci Sacha!
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Je n’ai encore jamais lu Gaston Leroux. Tu me donnes bien envie de découvrir ce titre. On dirait du Sherlock Holmes.
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Je crois que les auteurs du genre ont créé leurs personnages avec ce cadre… merci!
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Le seul Leroux que j’ai lu… quand j’étais enfant. Je me souviens simplement avoir beaucoup aimé ma lecture, mais tu me donnes envie de le relire et de me reprendre au jeu !
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Ça fait toujours du bien de plonger dans un souvenir d’enfance. On devient nostalgique! 🙂 Merci!
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J’ai un peu tendance à l’être et c’est effectivement valable pour les lectures aussi !
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Merci pour cette chronique ! J’ai étudié ce livre à l’école, quand j’avais 11 ou 12 ans. Je me rappelle un bon moment de lecture, mais j’avais dû m’accrocher pour tout comprendre, la lecture m’avait parue difficile pour mon âge. Je n’ai jamais osé le relire, mais ton résumé me donne envie de m’y replonger !
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Alors, je suis très contente de l’apprendre. Ce livre devait être difficile effectivement à 11 ou 12 ans. Merci beaucoup pour cette réponse !
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Un classique qui a formé mon goût pour le suspense et le mystère ! 😉
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Je suis bien d’accord ! 🙂
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hihi 😁
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J’en garde un bon souvenir (et du film également) mais je me demande si ça n’a pas un peu vieilli pour les jeunes…
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Je ne pense pas. L’important, c’est qu’ils essayent de découvrir leur style… Merci !
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