Chère lectrice, Cher lecteur,
Douze chansons pour Évelyne raconte une histoire d’amour… Antoine Bourque se retrouve du jour au lendemain sans celle qu’il aime. Évelyne a disparu, sans avoir rompu, sans laisser de traces, sans un mot. Elle l’a quitté après avoir sillonné avec lui les routes de l’Amérique. Il se réfugie alors dans les bois et il lui rédige douze chansons. Ensuite, il remet ces dernières à son directeur artistique et il s’enfuit à Tokyo où il rencontrera le professeur Aoki et l’envoutante Akiko. Réussira-t-il à retrouver celle qu’il aime ou à l’oublier?
Plusieurs éléments s’entrecroisent dans ce roman comme le sexe, les souvenirs, les voyages, les conversations entre amis, les filles, l’art, etc.
Les voyages d’Antoine
Fredric Gary Comeau signe avec ce roman un véritable road novel. Il entraîne son lecteur, grâce à Antoine, chanteur et poète acadien, aux États-Unis, au Mexique, au Japon, au Portugal… Ce livre en est un pour voyager à l’intérieur d’un homme brisé, peiné, en manque de celle qu’il aime. Un livre pour voyager et vivre avec ce dernier ses aventures sexuelles… Un livre pour aller à la rencontre de ses amis à travers les trajectoires… Un livre pour s’évader dans le temps, sans frontières intérieures et extérieures… Un livre de la quête identitaire d’un troubadour en mal d’amour…. Voici comment le présente son ami :
J’étais, en quelque sorte, un prince. Mais même un prince n’a aucune chance face à un troubadour, un esprit léger sans attaches qui sait charmer avec conviction, même sans croire un traître mot de ce qu’il dit et surtout de ce qu’il chante. C’était ça, son pouvoir, à Antoine. C’était ça, son véritable talent. Se foutre éperdument des sentiments des autres, de l’avenir, de la permanence. (p. 117)
Ses différents voyages sont reliés par un fil invisible… C’est ce que le lecteur découvre page après page jusqu’à la toute fin, au Portugal…
L’amour
Ce récit se veut un livre d’un homme en manque de celle qu’il aime, Évelyne, sa ballerine, celle qui danse désormais au bal des absentes. Il la cherche, il tente de l’exorciser, de la rendre immortelle à travers ses chansons et un recueil de poésie…
Je l’ouvre, j’inscris le titre Sans elle, je le dédie à Évelyne, ma grande absente, et je numérote les pages. J’ai cette manie depuis toujours. C’est comme une manière de tracer mon chemin avant de le parcourir, je crois. (p. 48)
Mais c’est aussi un homme qui réalise qu’il ne peut vivre sans elles, toutes ces femmes qu’il a connues et aimées… à l’image du titre du recueil de poésie…
Je hurle. Elle ne m’entendra pas, mais je hurle quand même. Je hurle non seulement pour elle mais pour toutes les filles que j’ai connues et perdues, toutes les âmes instables que j’ai voulu mêler à la mienne. Je hurle, car je ne sais comment exister sans elles. Si je creuse et creuse dans mes souvenirs, si je trouve la voie souterraine, à travers rocs et sédiments, jusqu’à l’essence de ce que je suis, au fondement de ce qu’on pourrait appeler ma personnalité, il y a les filles. (p. 260)
Un livre qui se veut une rencontre entre un homme et son passé…afin qu’il se retrouve et qu’il apprenne à se connaître à travers le visage de l’amour…
Par ailleurs, un des leitmotivs de ce roman est tiré d’Hiroshima, mon amour de Marguerite Duras, un de mes romans d’amour préférés :
«-Tu n’as rien vu à Hiroshima, rien.»
-«J’ai tout vu».
Donc, ce bouquin se présente comme celui d’un grand séducteur confronté aux différents visages aimés… Vertige de l’amour me direz-vous? Oui…
L’écriture
L’auteur, par le biais de son personnage principal, propose également une réflexion sur le processus d’écriture. Antoine écrit sur Évelyne, sur ses émotions. Il se réfugie dans divers endroits pour rédiger. Il explique ainsi l’acte d’écrire :
– Pour moi, l’écriture, c’est quelque chose d’extrêmement intime. C’est un acte privé, à la limite du sacré. C’est comme la seule forme de religion qui me reste. Quand il y a communion, c’est en silence, entre la page et le lecteur, en différé. Le lecteur prendra ce qu’il voudra et me laissera le reste. C’est comme ça que nous communiquons, si la communication existe. (p. 125)
Devrais-je vous recommander ce livre? Oui. L’écriture de ce roman est loin de la forme classique, mais il ouvre les portes sur un être passionné… Alors, si vous avez envie de voyager avec Antoine et de vous laisser porter par les mots de l’auteur cet été, il ne faut pas hésiter… J’ai passé un très bon moment avec cet être de l’excès, le temps de douze chansons…
En fouillant dans Internet, j’ai découvert des vidéos de Fredric Gary Comeau chantant ses textes tirés de Douze chansons pour Évelyne. Voici l’écrivain interprétant «Boussole».
Nous pouvons retrouver les paroles des douze chansons à la toute fin du livre.
Je tiens à remercier encore une fois M. Robert Benoit d’avoir lu ce bouquin en même tant que moi. Ses remarques et ses impressions m’ont aidée à rédiger cette chronique.
Aviez-vous entendu parler de ce roman?
Bien à vous,
Madame lit
Comeau, F.-G.(2016). Douze chansons pour Évelyne. Montréal : XYZ, coll. Quai No5.
XYZ. (2016). Douze chansons pour Évelyne-Boussole. [Vidéo en ligne]. Récupéré de https://vimeo.com/162694278
Ce roman d’ un troubadour des temps modernes m’intéresse, surtout s’il se rend au Japon. J’ aime le concept des chansons, et la réflexion sur l’ écriture. Une nouvelle découverte, merci !
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Au plaisir ma chère! Cet écrivain a été une découverte pour moi aussi! 🙂
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Un livre encore intéressant et une belle photo en haut! Tu travailles bien Madame lit!!
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Merci beaucoup! C’est très gentil!
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