
Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai parlé à quelques reprises de Laure Conan (1845-1924) sur ce blogue. Il importe de rappeler que cette dernière s’avère considérée comme la première écrivaine de roman à caractère psychologique au Québec.
Dans L’Oublié, publié en 1900, elle décide de mettre en scène l’histoire d’Élisabeth Moyen et de Lambert Closse. D’ailleurs, elle considérait qu’on ne parlait pas assez de Closse en tant que figure marquante de l’Histoire québécoise, d’où le nom du roman. Que raconte ce récit? Élisabeth Moyen, en 1655, est enlevée par les Iroquois après avoir assisté au massacre de ses parents. À Villemarie (nom donné autrefois à Montréal), le Major Lambert Closse capture un chef iroquois et il organise un échange. Ainsi, la fillette retourne auprès de son peuple.

Une colonie religieuse s’établit à Pointe-à Callières sous la gouverne de Maisonneuve, de Sœur Marguerite Bourgeoys et de Jeanne Mance. La lutte avec les Iroquois continue. Clausse veille à assurer la sécurité des habitants. Les années passent.

Clausse tombe amoureux d’Élisabeth qui a maintenant seize ans et il l’épouse. Il décide de devenir agriculteur pour rester auprès de sa femme. Toutefois, les hostilités entre les Iroquois et les colons redémarrent et en 1662, alors qu’il est père, Clausse décide de combattre pour défendre Villemarie. Il meurt comme il le souhaitait en martyr pour la Vierge Marie.
Pour l’extrait, je partage avec vous la fin. Vous constaterez à quel point l’influence religieuse imbibe le texte.
C’était bien vrai que le héros, à la tête d’une vingtaine de colons, avait repris le moulin, mis l’ennemi en fuite; mais les Iroquois étaient revenus plusieurs fois à la charge, et une balle avait atteint Lambert Closse en plein front.
Pendant que sa femme épiait son retour, il gisait sanglant, inanimé sur la grande table sinistre de l’hôpital. Penché sur lui, le docteur Bouchard lui lavait le visage, et son chien Vaillant lui léchait les mains en gémissant.
[…]Averti que le major était gravement blessé, Maisonneuve accourait, bouleversé, tremblant, mais espérant encore. Il aimait son héroïque compagnon de luttes et de misères… Il en était presque venu à le croire invulnérable; et lorsqu’il l’aperçut, le front sanglant, pour toujours immobile, silencieux, un profond sanglot déchira sa poitrine, et, se jetant sur le corps déjà glacé, il l’étreignit et pleura comme un enfant. Ceux qui l’entouraient et pleuraient aussi : et, comme pour consoler leur chef, ils répétaient :
« Il est mort pour Dieu et pour ses frères – c’était la fin qu’il souhaitait.– Oui, et Dieu seul peut reconnaître ce que nous lui devons, dit Maisonneuve commandant à sa douleur et relevant la tête. Vous le savez, c’est lui surtout qui a porté le poids de la lutte… Il a été le défenseur de Villemarie, et jamais homme n’eut plus de grandeur d’âme, de noblesse et de courage ». p. 122-123
Pour lire mon autre texte sur cette écrivaine, cliquez sur Laure Conan.
Donc, c’était un clin d’oeil à un moment de l’Histoire du Québec par le biais de la plume de Laure Conan grâce à L’Oublié .

Comment trouvez-vous cet extrait? Connaissiez-vous ce fait historique?
Bien à vous,
Madame lit
CONAN, Laure, L’Oublié, Montréal, Beauchemin, 1960, 123 p.
En plus des extraits j’aime beaucoup les dessins…
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J’ai acheté cette vieille édition illustrée il y a plusieurs années dans une vente de vieux livres. Elle est introuvable aujourd’hui en librairie.
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