«Pour me consoler, j’irai ce soir regarder le clair de lune au bord du vieil Escaut». (p. 113)
Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai décidé de lire La comtesse des digues de Marie Gevers pour deux raisons. D’une part, j’ai reçu ce très beau livre en cadeau d’une abonnée belge à mon blogue. Elle m’a fait parvenir par la poste ce bouquin et elle me souhaitait une agréable lecture en compagnie de Suzanne et de son Escaut. Je la remercie encore pour cette gentille attention. D’autre part, je voulais participer au mois belge organisé par Anne et Mina, car Marie Gevers (1883-1975) est une écrivaine flamande d’expression française.
Que raconte La comtesse des digues?
Le comte des digues décède. Qui pourra lui succéder si ce n’est Suzanne Briat, sa fille, qui au fil des saisons, a appris à analyser les marées, à surveiller l’eau pour ne pas qu’elle détruise tout, à entrer les données dans des cahiers pour assurer une saine gestion auprès des propriétaires? Pour l’aider dans ses tâches de comtesse des digues, il y a le beau Triphon, un employé de son défunt père qui connait l’osier et les alluvions. Toutefois, Triphon reçoit une offre pour aller travailler en Angleterre, car Suzanne est au prise avec des sentiments de bourgeoise l’empêchant d’aimer un homme qui n’est pas de sa classe sociale. Et puis, un autre homme s’infiltre dans le quotidien de Suzanne: Max Larix, un récent propriétaire de schorres (prés submersibles) qui aime aussi la nature. Qui réussira à épouser la comtesse des digues? Le brûlant Triphon? Le Flamand propriétaire?
Ce que je pense de La comtesse des digues ?
Ce livre est un livre d’un autre temps. Il est question d’une jeune fille amoureuse d’un fleuve : l’Escaut. Elle vibre selon les modulations de ce dernier. Elle adore la nature et les prairies autour d’elle. Elle respecte ce que son père et son grand-père lui ont appris sur les digues, l’irrigation et le drainage. Elle n’hésite pas à embrasser la tradition. En ce sens, elle surveille les digues comme personne. J’ai beaucoup aimé cette fusion entre la nature et Suzanne. À beaucoup d’égards, je me suis retrouvée dans cette naïveté par rapport à un amour pour un fleuve. Par exemple, elle mentionne :
-« Que c’est beau! se disait-elle ou plutôt elle prononçait mentalement ces mots, mais sa pensée était imbibée d’un nom : Triphon, comme le pays était imbibé d’eau et tout son être mirait la clarté du désir. » (p. 114)
Lorsqu’on vient d’un pays d’eau comme moi, tout l’être vit selon les marées, se laisse couler dans une mélancolie devant le clair de lune, navigue au gré du vent sur les sentiers du coeur. Il faut être d’un fleuve pour comprendre cela. En ce sens, Marie Gevers rend un sublime hommage à son lieu de naissance : Edegem, près d’Anvers, où elle puise dans la nature son inspiration. Sa plume est marquée par une poésie cherchant à exprimer les sentiments humains en fusion avec la nature. Ce livre est son premier qu’elle a fait paraître en 1931.
Roman d’eau, roman mélancolique, roman d’une jeune fille cherchant à devenir une femme, je suis bien heureuse d’avoir été à la rencontre de la comtesse des digues et de son Escaut. Il faut suivre ses pérégrinations au fil des saisons et comprendre son évolution.
Une nouvelle édition paraîtra au Québec le 10 mai 2021 grâce à Espace Nord.
L’avez-vous déjà lu?
Bien à vous,
Madame lit
GEVERS, Marie. La comtesse des digues, Bruxelles, Éditions Labor, 2004, 204 p.
ISBN 2-8040-1292-1

Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander le livre mentionné par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Moi aussi je baigne dans la mélancolie, peut-être que ce livre me plairait…
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Peut-être. C’est doux et naïf… C’est un peu loin de tes goûts…
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J’en ai pas l’ai comme ça, mais j’ai un fond doux et naïf…
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Je te conseille plutôt: Le Vieux chagrin de Jacques Poulin ou encore L’avalée des avalés de Réjean Ducharme… Je ne doute pas de tes côtés doux et naïf!!! 😉
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Merci 😉
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Te voilà bichonnée par tes abonnées belges…
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Oui! 🙂
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C’est un très beau souvenir de lecture ! Merci pour cette belle participation.
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J’étais vraiment heureuse de découvrir la plume de Marie Gevers. Au plaisir!
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J’avais lu ce roman suite à une chronique sur le blog desmotsetdesnotes. J’avais beaucoup apprécié le côté régional, la relation à la nature. J’ai aussi un vieil exemplaire de Plaisirs des météores, qu’il faudrait que je lise!
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Je vais certainement lire d’autres bouquins de cette autrice… Sa plume me rejoint beaucoup. Merci!
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Comment ne pas avoir la tentation de lire ce roman à la lecture de ton papier. On te sent présente et la pensée du fleuve de ton coin de terre. Je vais certainement me procurer ce volume. Merci de le faire découvrir à tes abonnés.
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J’espère que tu tomberas aussi sous le charme de cette comtesse des digues… un beau récit que tu devrais apprécier. Bonne lecture!
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Je comprends cet attachement à un fleuve ou à une région. L’écriture de cette écrivaine me paraît très jolie ! Peut être que ce livre pourrait me plaire.
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Peut-être… en tous les cas, la plume de cette autrice belge m’a touchée.
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