Madame lit Pulp de Charles Bukowski
Lecture commune pour rendre hommage à Goran
Chère lectrice, Cher lecteur,
Cette année, j’ai repris le flambeau tendu par Marie-Anne de La Bouche à Oreilles pour choisir une lecture dans le but faire un petit clin d’oeil à notre regretté collègue blogueur qui nous a quittés trop tôt, Goran. Pour 2023, j’ai proposé aux autres blogueuses et blogueurs de plonger dans Pulp de Charles Bukowski. Goran appréciait énormément les romans de cet auteur américain. D’ailleurs, en consultant son Top 100 pour la rédaction de cet article, j’ai remarqué qu’il a cité deux bouquins de ce dernier : Women et Journal d’un vieux dégueulasse. C’est peu dire pour lui qui était un grand lecteur. Il serait certainement enchanté que je lise enfin un bouquin de cet auteur d’origine allemande et qui a vécu aux États-Unis, qu’il affectionnait tout particulièrement.
Pulp de Charles Bukowski
Nick Belane, détective privé à Los Angeles, 55 ans, est un alcoolique, crédule, égocentrique et fauché. Sa clientèle s’avère aussi paumée que lui. Tout d’abord, La Grande Faucheuse l’embauche pour retrouver Ferdinand-Céline, l’écrivain français décédé en 1961. Puis, le lendemain, John Barton, lui demande de lui apporter le Moineau Écarlate. Aussi, John Bass croit que sa femme Cindy est infidèle alors, il embauche Belane pour lui dévoiler des preuves des écarts de sa douce. Toutes les enquêtes farfelues se croisent et dans ces dernières, il y a des extraterrestres, des bandits, des cadavres, des bouteilles d’alcool, des fusils, etc. Belane réussira-t-il à répondre aux étranges demandes de sa clientèle?
Mes impressions
Je suis passée par différentes émotions durant ma lecture. Tout d’abord, j’ai beaucoup ri. Il y a des scènes délicieuses dans ce livre. Je repense à celle où Belane se retrouve dans un salon mortuaire chez un client qui y travaille. Le client est convaincu qu’il est poursuivi par une certaine Jeannie Nitro, une splendide extraterrestre venue de la planète Zarros avec ses acolytes pour coloniser la Terre. Le détective tente de lui faire comprendre que l’extraterrestre dont il est la victime se trouve dans les cadavres. Pour lui prouver, il se met à ouvrir les tombes et à observer les corps morts. Son client le trouve cinglé. Et avec raison! Voici l’explication de Belane :
«Les monstres de l’espace se glissent à l’intérieur des cadavres, et, quand vient l’heure de leur enterrement, ils émigrent vers d’autres cadavres.» (p. 102-103)
Le roman est parsemé de chapitres hilarants, décapants. Cependant, l’humour possède une contrepartie : le tragique. Ainsi, dans ce livre, l’auteur aborde sa perception de la vie qui est plutôt noire par rapport au climat (présence du smog), au sort réservé aux animaux, aux sans-abris. Il traite surtout la mort qui attend tout un chacun.
«Je n’avais pas le moral, et la marche n’arrangea pas les choses. Chienne de philosophie ! L’homme est né pour mourir. Impossible de nier l’évidence. On se rattache à tout ce qui passe et on attend. On attend le dernier métro. On attend une paire de gros nibards dans une chambre d’hôtel, une nuit d’août à Las Vegas. On attend que les poules aient des dents. On attend que le soleil baise la lune. Et en attendant on se raccroche à n’importe quoi.». (p. 17-18)
Cette mort se retrouve également dans le nom d’un personnage (La Grande Faucheuse/Lady Death).
Aussi, le thème de l’insignifiance de la vie marque le récit et les personnages l’illustrent bien. Cette insignifiance apparaît dans le thème de l’attente… L’être humain attend tout le temps (dans le trafic, dans une file, etc.) Mais ce qu’il attend le plus? La Mort. Mais comment peut-on attendre la mort?
Je dois tout même avouer que je suis sortie de ma zone de confort en lisant du Bukowski et je dois également admettre que j’ai aimé cette histoire. À la fois drôle et triste, j’ai passé un excellent moment de lecture. Un but de la lecture est de divertir son lecteur. Alors, avec ce livre, je peux vous affirmer que vous allez l’être.
Alors mission accomplie car j’avais déjà écrit à Goran que je finirais bien par lire son Bukowski! Donc, de la Pulp Fiction dans ce qui se fait de mieux avec ce cher Nick Belane!
Aimez-vous la plume de Bukowski?
Bien à vous,
Madame lit
Bukowski, C. (1995). Pulp, traduit de l’anglais par G. Guégan. 10/18.
ISBN : 978-2-264-07655-7
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Bonjour Nathalie, je suis contente que tu aies apprécié ce « Pulp » ! De mon côté je suis un peu mitigée mais tu as totalement raison de parler de lecture divertissante. Et puis, il y a aussi du drame, la présence de la mort…
Merci d’avoir organisé cette Lecture Commune en hommage à Goran !
Belle fin de semaine
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Merci à toi et bonne fin de semaine. Au moins, nous aurons eu le mérite de lire du Bukowski! À bientôt!
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Là il en est dit plus que moi mais je vois que le rire était aussi de la partie ! A bientôt
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Merci! Au plaisir!
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J’avais lu les Contes de la folie ordinaire à la sortie de l’adolescence… et n’ai plus jamais lu cet auteur depuis… peut être devrais-je m’y replonger… je pense que j’étais trop jeune pour apprécier…
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Je crois qu’il faut nous laisser mûrir un petit peu pour apprécier ce cher Bukowski. Merci! 🙂
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J’avoue que je n’ai jamais été attirée par Bukowski mais ta chronique me fait réfléchir. Finalement, je rate peut-être une excellente lecture.
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Je te souhaite en tous les cas une belle rencontre littéraire… Merci!
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Bonsoir Nathalie,
« Pulp » est le premier livre de Bukowski que je lis. Et sans doute pas le dernier. J’ai aussi ri. Et c’est assez rare je trouve les livres qui parviennent à faire rire. Celui-ci le fait, en plus, en parlant tout de même de cette chose si sérieuse qu’est la mort. Pour cette raison je trouve que ce roman est un bon choix pour rendre un hommage à votre ami (je n’ai pas connu Goran) qui, s’il aimait tant Bukowski devait avoir le sens de l’humour. J’ajouterai que de façon très inattendue, j’ai découvert les différentes premières de couvertures qui, chacune à leur manière exprime une facette de ce livre.
Ana-Cristina
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Bonsoir Ana-Cristina, Je suis contente de savoir que ce livre vous ait fait rire comme moi. Goran avait un humour bien particulier et il savait nous le transmettre avec les textes de son blogue. Son humour me manque encore aujourd’hui. C’est bien vrai que les couvertures que j’ai vues de ce livre évoque une scène ou un élément du livre. Merci beaucoup pour ce commentaire. Au plaisir!
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Pour Ingannmic :
«Bah mince, je pensais avoir laissé un commentaire… bon, mon expérience rejoint celle de La Barmaid aux lettres. J’ai parfois un peu souri, mais je me suis surtout ennuyée.. j’ai préféré (bien qu’il soit tout aussi misogyne que ce titre) Journal d’un vieux dégueulasse, dont l’aspect « existentielle » est plus appuyé, et dont il se dégage, malgré le propos sordide, plus de poésie..
Mais merci en tous cas pour l’initiative !»
Ingannmic
https://bookin-ingannmic.blogspot.com/«
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Comme c’était ma première lecture d’un Bukowski, je ne peux malheureusement faire aucune comparaison. J’ai plutôt choisi un roman qui ne figure pas dans ceux les plus lus pour inciter le plus de participation… Mais bon. L’important était de lire pour rendre hommage à Goran. Un gros merci pour ton commentaire et ta chronique sur «Pulp»!
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Bukowski fait partie de ses auteurs américains qui ne m’attiraient pas du tout mais l’aspect humoristique peut me convaincre de tenter. Merci d’avoir partagé tes impressions !
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J’avais une appréhension par rapport à lui mais finalement, j’ai souri, j’ai ri. Alors, il ne faut pas avoir peur et se lancer! Merci!
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C’est très bien dit ! Même si je n’ai pas été aussi enthousiaste !
« Mais comment peut-on attendre la mort? » : avec humour !
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Oui! Mais attendre la mort avec humour… c’est tout de même de l’attente… La mort arrive bien assez vite sans l’attendre. Mais j’imagine que l’on que l’on sait que l’on va mourir, c’est peut-être la seule façon de rire et de sourire encore à la vie. Merci!
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C’est vrai ! J’imagine que ça parlait beaucoup à Goran.
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J’imagine aussi… 🙂
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Très belle chronique ! En te lisant, je comprends pourquoi Goran aimait beaucoup cet auteur. Lire Bukowski signifierait également pour moi sortir de ma zone de confort 🙂
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On se comprend alors! Merci Patrice pour ton commentaire. 🙂
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