Madame lit Ce que je sais de toi d’Éric Chacour

«Passé, présent, futur. Le temps est une grammaire pour l’humanité, une fiction admise de tous. Une fausse évidence.» (p. 289)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Je voulais lire Ce que je sais de toi d’Éric Chacour depuis sa sortie aux Éditions Alto au début de 2023, mais je n’avais pas encore eu le temps… Alors, je l’ai pris. Pour un premier roman, je peux dire que ce dernier est très, mais très réussi. D’ailleurs, Éric Chacour a même été l’invité d’Augustin Trapenard à La Grande Librairie. Il faut mentionner que les autrices et les auteurs québécois sont peu invités sur ce plateau, sauf Dany Laferrière.
Tout d’abord, qui est Éric Chacour ?
Selon le site des Éditions Alto :
«Né à Montréal de parents égyptiens, Éric Chacour a partagé sa vie entre la France et le Québec. Diplômé en économie appliquée et en relations internationales, il travaille aujourd’hui dans le secteur financier. Ce que je sais de toi est son premier roman.»
Ce que je sais de toi
À différents moments (1961-2001), Tarek, médecin chrétien au Caire, transige avec sa vie familiale bourgeoise et sa vie professionnelle. Il est apprécié de ses patientes et de ses patients de son riche cabinet et il oeuvre aussi auprès d’une communauté plus pauvre dans un dispensaire où il se rend une fois par semaine. Son père était médecin aussi et il a ainsi pu reprendre son cabinet à sa mort. Tarek s’avère marié et il souhaite avec son épouse Mira avoir des enfants. Un jour, un jeune musulman, Ali, débarque dans son bureau, au dispensaire, afin qu’il vienne voir sa mère souffrante. Entre eux, une relation d’amitié va tout d’abord se tisser, puis une qui obligera Tarek à tout quitter pour s’exiler à Montréal.
Mes impressions
Cette histoire m’apparaît profonde, humaine et romantique. Elle fait appel à ce qui est écrit dans le grand livre de la Vie, Mektoub. Elle m’a émue comme une chanson de Dalida ou encore elle m’a enchantée comme le parfum de l’anis ou de la coriandre. Elle est puissante comme le vent du désert et elle est douce à l’oreille comme le vol d’un ange. D’ailleurs, pour moi, Ali et Tarek sont des anges. Ils virevoltent dans un ciel pur alors que sur Terre, leurs ailes se casseraient. Ils sont beaux, jeunes et ils essayent de vivre sous le signe de la liberté, mais le Caire est-il prêt à ce qu’ils se posent au creux de ses bras :
«Vous n’aviez finalement de semblables que d’être des hommes dans l’Égypte d’un vingtième siècle en extinction. Ce rare point commun vous condamnerait pourtant plus qu’aucune autre différence». (p. 130)
C’est une histoire d’amour comme il en existe partout en Occident. Mais, en Égypte, la mentalité apparaît différente, autre.
«Chaque homme porte en lui les germes de sa propre destruction». (p. 131)
Quand tout vole en éclat à cause de la pression et des remords, que reste-t-il? Des souvenirs puissants qui fracassent les parois de la mémoire, qui vivent en soi comme une fontaine de Jouvence.
«Les souvenirs n’ont de valeur que pour ceux qui les peuplent. Une fois ces derniers disparus, ils deviennent une devise qui n’a plus cours, une monnaie de singe dont il faut se méfier.» ( p.259)
Alors, je vous recommande ce livre dont l’histoire s’avère universelle en raison, entre autres, du thème de l’absence (celle d’un amoureux, celle d’un membre d’une famille, celle d’un pays). Vous allez être touché par la remarquable plume d’Éric Chacour. Je vous le jure, il n’est pas aussi métaphorique que moi avec cette chronique. Parfois, je me laisse emporter par l’émotion suivant ma lecture. En plus, les choix de narration sont vraiment audacieux. Les descriptions du Caire et de ses odeurs vous donneront envie d’y aller un jour après cette guerre…Et je vous le dis, une fois que vous allez débuter cette histoire, il vous sera impossible de la lâcher tant elle est envoûtante et que ses personnages apparaissent plus grands que nature (je peux penser aux personnages féminins, celui de la mère de Tarek ou encore de la bonne Fatheya). En tous les cas, ce livre est ma meilleure lecture de l’année.
Avez-vous lu Ce que je sais de toi? En avez-vous entendu parler?
Bien à vous,
Madame lit
Éric, Chacour, Québec, Alto, 2023, 289 p.
ISBN : 978-2-89694-592-4
Vous avez remarqué une faute dans mon article? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture!!!
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C’est certain que je vais lire ce roman et cela se fera dans les prochains jours. Comment résister quand tu affirmes que c’est ta meilleure lecture de l’année…
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Je te souhaite une merveilleuse lecture avec ce livre qui respire le parfum du Caire… C’est vraiment un livre magnifique. Merci!
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Merci de nous ouvrir sur la rentrée littéraire québécoise, cela élargit agréablement nos horizons ! Je note que c’est un coup de coeur pour toi et j’espère pouvoir trouver ce roman sans trop de difficulté de ce côté-ci de l’océan!
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Il est disponible en France et il est publié par les Éditions Philippe Rey. Alors, ce sera facile de le trouver. Merci!
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Quel bel hommage à ce roman! On sent qu’il t’a profondément touchée. J’en prends note (je pense que je vais passer quelques années à lire toutes les belles suggestions et romans proposés sur les blogs que je suis!). Merci Nathalie!
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Au plaisir An! Nous sommes dans le même bateau. Je m’enrichis tellement côté littérature depuis la création de mon blogue. C’est incroyable le partage avec les autres. Bonne lecture!
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Tu as raison, il est envoûtant ce roman. Il y a les personnages en premier lieu mais aussi cette atmosphère orientale saisissante.
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Un auteur surprenant que je vais continuer de suivre… Merci! 🙂
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