« En quelques années, l’État roumain a vendu à travers le monde entier des centaines d’oeuvres faussement attribuées à des artistes de grand renom. » ( p. 283)
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
J’ai reçu Charivari à Bucarest de Sylvain Audet-Gāinar en service de presse des Éditions Robert Laffont Québec, que je remercie pour l’envoi par le biais de ce billet. Alors, je me suis lancée dans cette lecture en juin. Il est à noter que ce livre est en librairie depuis avril 2024.
Tout d’abord qui est Sylvain Audet-Gāinar ?
Selon le site internet des Éditions Robert Laffont :
« Né en 1980, Sylvain Audet-Găinar a fait des études de Lettres à Lyon, à Bucarest et à Strasbourg. Après avoir enseigné le français en Roumanie pendant de nombreuses années, il a traduit plusieurs polars roumains ainsi que l’essai historique Nadia Comăneci dans l’œil de la police secrète écrit par Stejărel Olaru et publié aux éditions Robert Laffont Québec en 2022. Charivari à Bucarest est son cinquième roman. »
Charivari à Bucarest
Arthur, à la suite d’un AVC de son beau-père Vasile, doit élucider un mystère tout en s’occupant de ses 3 enfants et des 4 d’un ami. Il peut compter sur l’aide d’une nounou, Rubis, un ancien champion du lancer de marteau, devenu femme, ainsi que d’un drôle de détective privé. Il semble que son beau-père soit mêlé à un trafic de tableaux en Roumanie. Pourquoi aurait-il agi de la sorte ? Qui est impliqué dans ce commerce illégal ? Sa femme Iulia qui est en voyage quelque part depuis un bon bout de temps et qui ne donne pas de nouvelles fait-elle partie intégrante du tableau ? Autant de questions que se pose Arthur bien malgré lui. Tout enquêtant, c’est tout un pan de l’histoire de la Roumanie depuis les années 50 que soulève Arthur, car il devra remonter le temps pour comprendre ce qui a bien pu impliquer Vasile dans le trafic de faux tableaux et les raisons motivant un individu ou un groupe d’individus à s’en prendre aux siens et à sa personne.
Mes impressions
Arthur apparaît comme un antihéros comme je les aime. Je m’explique. Il possède un bon sens de l’humour ironique, il s’occupe comme il peut de sa marmaille, il critique tout, surtout le physique de la policière (parfois, j’ai trouvé cela déplacé), il se retrouve dans des situations rocambolesques, voire impossibles. Mais ce sont surtout les mensonges qu’il tente de cerner qui font de lui un être fictif attachant. Car dans cette Roumanie communiste, il s’en est passé des choses plus ou moins cryptées. Comme le soulève Arthur, le narrateur, à propos de détective privé Mitch Buchmannon, surnommé Mititel:
« Quel courage ! Je l’admire de ne pas avoir encore jeté l’éponge et d’être toujours prêt à se faire péter un fusible dans le caberlot afin de résoudre une telle équation présentant autant d’inconnues et ne cessant de se complexifier chaque jour ! Parce qu’à l’heure actuelle, vous avouerez que l’ensemble de cette histoire constitue quand même un mystère si indéchiffrable qu’il filerait des maux de tête à Alan Turing ! »
En interpellant ainsi l’instance lectrice par l’emploi du vous, l’auteur crée un dialogue entre le narrateur et la lectrice ou le lecteur. Un dialogue axé sur l’ironie, sur les références culturelles, sur la compréhension/l’incompréhension, sur la justice et la vérité. Ces procédés rendent la lecture vivante.
De plus, j’ai aimé en apprendre davantage sur l’histoire roumaine. Je dois dire que je ne connaissais presque rien de ce coin du monde. À cet égard, j’ai pu découvrir un peu d’information sur les services secrets, le communisme roumain et les artistes roumains. Il faut dire que le Québec est tout de même loin de ce pays. Par exemple, dans le livre, on retrouve des chapitres présentant des transcriptions de quelques personnes travaillant pour les services secrets rendant l’intrigue fascinante. Car il y a deux périodes dans cette histoire. Celle dans le présent, l’autre, remontant aux années 50 jusqu’à la chute du régime communiste.
Voici un exemple relié à ma complète ignorance par rapport au milieu culturel sous le régime communiste:
« Comme dans tous les pays d’Europe de l’Est, les communistes roumains ont en effet employé l’art, dès leur arrivée au pouvoir, en guise d’arme idéologique, le soumettant totalement aux besoins de la ligne politique du Parti. Pour ce faire, ils ont très vite créé un appareil exclusif pour imposer à tous les artistes un modèle esthétique unique, d’inspiration soviétique. » […] « Que ce soit en peinture, sculpture, littérature, cinéma, tous les artistes étaient tenus de participer activement à cette sorte de « catéchisme communiste » devant formater les mentalités. Cela a toutefois aussi impliqué une restructuration complète du milieu artistique, de son fonctionnement et de ses institutions. » (p. 277-278 )
Le seul bémol que j’ai trouvé à cette histoire, je n’ai pas lu les deux premiers tomes de cette série. Alors, je ne connaissais pas les personnages comme Arthur, Iulia et leurs enfants.
Mais il faut lire le début où Vasile se rend aux funérailles pour le moins excentriques de son ami…. Il y a du rose dans l’air ! Vous allez vous délecter ! Ou encore, il importe de découvrir les costumes du détective, c’est plus que drôle.
En somme, je vous recommande cette lecture si :
- Vous avez lu les deux premiers tomes : Du Rififi à Bucarest, Micmac à Bucarest
- Vous avez envie d’en apprendre un peu sur l’histoire de la Roumanie
- Vous avez envie de rire avec un antihéros
Aviez-vous entendu parler des livres de Sylvain Audet-Gāinar ?
Bien à vous,
Madame lit
Sylvain Audet-Gāinar, Montréal, Robert Laffont Québec, 2024, 363 p.
ISBN : 978-2-924910-75-7
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Bonjour Nathalie. Un livre où il y a à la fois de l’humour et un contexte historique intéressant ce n’est pas si fréquent. Je tâcherai de me souvenir de ce titre. Merci beaucoup et bonne journée.
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C’est bien vrai. Merci Marie-Anne!
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Je le garde en tête pour le contexte roumain et l’humour, mais j’essaierai de lire dans l’ordre pour mieux m’y retrouver dans les personnages. Merci pour tes conseils à ce sujet.
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