Madame lit Katie de Michael McDowell

« Katie contient certains de mes meurtres les plus effroyables. C’est sans doute mon livre le plus cruel. C’était très amusant à écrire.» Michael McDowell [ 1950-1999 ]
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
Comme je n’avais pas eu le courage de me lancer dans la lecture de la série Blackwater de Michael McDowell, alors, lorsque j’ai lu le descriptif de Katie, publié aux Éditions Alto, je me suis dit que je voulais absolument découvrir la plume de l’auteur par le biais de ce récit. Je suis sortie de ma zone de confort en lisant Katie. Ce livre met en scène une héroïne, Katie, qui tue ses victimes par le biais d’un marteau. Étonnant ? Je tiens à remercier les Éditions Alto pour l’envoi de ce bouquin en service de presse.
Tout d’abord, connaissez-vous Michael McDowell [ 1950-1999 ] ?
Selon les Éditions Alto ?
« Écrivain populaire et scénariste aguerri, Michael McDowell est né en 1950 en Alabama et s’est éteint en 1999 à Boston. Son oeuvre littéraire est composée de thrillers psychologiques, de romans d’atmosphère sur fond surnaturel, d’épopées historiques, d’histoires policières et d’oeuvres d’horreur gothiques. De janvier à juin 1983, Michael McDowell a fait paraître, à raison d’un livre par mois, la saga familiale Blackwater, dont le succès lui a ouvert les portes d’Hollywood. On lui doit l’histoire du film Beetlejuice, réalisé par Tim Burton, et des épisodes des émissions cultes Tales from the Crypt et Alfred Hitchcock Presents. Son dernier roman Candles Burning inachevé, a été complété par la romancière Tabitha King et publié en 2006. Sa vaste collection d’objets liés à la mort a été léguée à la Northwestern University de Chicago, où elle est exposée depuis 2013. »
Katie
Au XIXe siècle, Katie Slape vit avec son père et sa belle-mère dans la ferme d’un riche vieil homme alité. Ils souhaitent obtenir la fortune du vieillard. Cependant, ils ne savent pas que ce dernier a une fille et une petite-fille, Philomena Drax. D’ailleurs, les deux femmes vivant sous le seuil de la pauvreté reçoivent une lettre du vieillard les invitant à venir le voir pour hériter de sa fortune et le délivrer des Slape. Philomena ira voir son grand-père. Cependant, elle sera victime de la méchanceté des Slape et elle verra son grand-père assassiné par nulle autre que Katie Slape, celle qui possède le pouvoir de prédire l’avenir en touchant les autres. S’ensuit alors une descente aux enfers pour Philomena, car sa destinée semble liée à celles des Slape et à leur cruauté. D’ailleurs, Katie se transforme rapidement en tueuse. Elle assassine ses victimes par le biais de son marteau. De Boston à New York, en passant par le New Jersey, au XIXe siècle, les deux femmes vont apprendre à transiger avec la méchanceté de l’une et la gentillesse de l’autre.
Mes impressions
Tout d’abord, je dois mentionner que j’ai été séduite par la magnifique et très soignée couverture et par la quatrième de ce livre. La maison d’édition Alto a utilisé la couverture développée par Pedro Oyarbide et Monsieur Toussaint Louverture. Katie apparaît dans le feu avec son marteau. Les couleurs, rouge et noir, proposent un univers sanglant à l’instance lectrice. Le choix des polices s’avère également réussi. Ces dernières semblent mettre l’accent sur un univers gothique. Par exemple, les lettres du mot Katie suggèrent un aspect épineux. La quatrième de couverture, quant à elle, présente une confrontation entre Katie et Philomena. Nous y retrouvons aussi différents objets faisant partie du livre.
Je dois avouer que j’avais peur de lire un roman d’horreur. Mais non. Ce livre possède quelques scènes très sanglantes, mais la plupart du temps, le déroulement des vies de Katie et de Philomena est décrit avec justesse et précision. Ce roman s’avère un «accrolivre», c’est-à-dire qu’une fois qu’il est débuté, il est difficile de le laisser de côté. Les parties s’enchaînent tout comme les chapitres. L’écriture de MacDowell m’apparaît enlevante et elle est fortement bien rendue par la traduction de Jean Szlamowicz.
Le seul bémol que j’ai trouvé à cette histoire, c’est le manque de profondeur dans le développement des sentiments entre Henry et Philomena. Mais bon… Le livre aurait sans aucun doute dépassé le mille pages alors… Aussi, ce n’était pas le but recherché de ce récit. Ce dernier voulait mettre le personnage de Katie à l’avant scène tout comme celui de Philomena.
Par ailleurs, il y a une très belle solidarité féminine qui est développée entre Philomena et les autres femmes qu’elle rencontre tout au long de l’histoire. Par exemple, son amie Ella, les logeuses de chez Madame Classon, Madame Maitland, autant de personnages féminins qui vont venir en aide à Philo.
Mais encore, j’ai aussi apprécié le personnage de Philomena. La jeune fille est attachante et naïve. En ce qui concerne Katie, cette dernière est possédée du démon. Elle ne pense qu’à l’argent et à tuer ses victimes à qui elle prédit l’avenir grâce à ses dons de voyance (elle leur prédit l’avenir, mais elle leur retire aussi.) Philomena veut plus que tout venger son grand-père et sa mère. Katie, de son côté, souhaite ramasser le plus d’argent possible et retrouver Philo pour l’assassiner. L’auteur lui permet tout ! Elle n’a aucun remord. Elle tue pour le plaisir de tuer grâce au maniement de son marteau. Elle est tout sauf insignifiante.
Ce livre est une lecture passionnante, qui je crois, m’a permis de m’évader du réel et de me laisser prendre au jeu proposé par l’auteur. Qui gagnera ? Comment s’en sortira Philomena, la serviable ?
– « Madame Maitland… dit Philo, avec lenteur. J’ai rêvé que Katie Slape vous assassinait. J’ai rêvé qu’elle vous tuait avec une lame de rasoir attachée à sa main.
[…]
-Puis je me suis réveillée, et je me suis rendu compte rendue compte que Katie Slape avait assassiné les trois personnes au monde qui comptaient le plus pour moi : mon grand-père, ma mère et Ella LaFour. Maintenant, il ne me reste que vous, et j’ai peur qu’elle ne vienne et … » (p. 394)
Alors, je recommande de lire ce roman :
- Si vous aimez les bons thrillers victoriens :
- Si vous souhaitez découvrir deux personnages féminins opposés, bien développés, aux personnalités incroyables ;
- Si vous aimez les romans historiques, car ce dernier présente l’Amérique en plein essor avec ses riches et surtout, avec ses pauvres.
Katie est en librairie depuis le 22 mai 2024.
Avez-vous déjà lu un livre de Michael McDowell ?
Bien à vous,
Madame lit
Michael McDowell, traduit de l’anglais américain par Jean Szlamowicz, Québec, Alto, 2024, 499 p.
ISBN : 978-2-89694-658-7
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Je suis bien contente qu’il t’ait autant plu! De mon côté, j’avais fort apprécié également. Ma première rencontre avec Michael McDowell, mais pas la dernière (je ne suis pas sûre que je lirai la saga « Blackwater », mais j’ai encore dans ma bibliothèque « Les aiguilles d’or » qui m’avait été conseillé par un libraire (à la Traversée, si tu t’en rappelles!). C’était un plaisir de lire ce retour enthousiaste, merci!
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Super alors ! Je vais aussi certainement me lancer dans « Les aiguilles d’or ». Je trouve que l’auteur possédait un sens de l’intrigue incroyable. On ne peut fermer ce livre ! Merci!
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Il faut que je le chronique !
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Au plaisir de te lire!
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Hélas, les thrillers font partie de ces rares genres que je n’apprécie pas. J’attends donc ton avis sur Les aiguilles d’or pour voir si on est dans le même registre et s’il peut me plaire davantage.
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Je comprends Sacha. Ce n’est pas mon genre préféré, mais un bon récit bien écrit, c’est intéressant et ça nous sort de notre zone. Merci!
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Bonjour Nathalie, c’est vrai que la couverture est très esthétique ! Je comprends l’envie de sortir de sa zone de confort avec un roman horrifique comme celui-là. Pour autant ça me ferait un peu peur d’essayer ! Excellente journée à toi
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Merci Marie-Anne! J’étais un peu craintive mais l’auteur possède une belle plume et il ne met pas trop l’accent sur l’aspect sanglant. Il n’y a que quelques scènes. Bonne fin de journée!
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