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Madame lit Sido suivi de Les vrilles de la vigne

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Madame lit Sido suivi de Les vrilles de la vigne

Source : Les Libraires

« D’une danse involontaire et chaque jour ralentie, je saluerai la lumière qui me fit belle et qui me vit aimée. » (p. 100)

Je dédie cet article à M. Robert Benoit pour son anniversaire ! 

Chère Lectrice, Cher Lecteur, 

En septembre, pour ma participation au défi Les classiques c’est fantastique, il fallait souligner la rentrée en suivant cette consigne : 

Septembre : c’est au programme !

Rentrée oblige, notre rendez-vous de septembre va nous faire enfiler notre costume de lycéen·ne ou d’étudiant·e. Ce mois-ci, il sera question de choisir un titre classique en lien avec les programmes français du baccalauréat (lettres ou philosophie) ou de l’agrégation (lettres modernes ou classiques, philosophie.)

Alors, j’ai noté qu’au Programme national d’œuvres pour l’enseignement de français pour l’année scolaire 2025-2026, Colette avec Sido suivi de Les vrilles de la vigne était à l’étude puisqu’elle propose une façon de célébrer le monde.

Sido suivi de Les vrilles de la vigne

Dans Sido, Colette présente les membres de sa famille. Dans un premier temps, elle dresse le portrait sa mère, ensuite de son père (le capitaine), puis de ses frères (les sauvages). En ce sens, c’est une célébration familiale à laquelle elle convie son lectorat. Grâce à sa sublime plume, les siens sont à jamais immortels. D’abord, elle décrit ses souvenirs d’enfance. Ces derniers sont idéalisés. Et je crois qu’une partie de moi enfant ferait sans aucun pareil si j’avais à décrire mes souvenirs d’enfance. C’est tout un monde qui vient à nous grâce à Colette. L’enfance apparaît comme un retour au paradis perdu, un lieu à la campagne où l’amour prend place. 

« Une enfant très aimée, entre des parents pas riches, et qui vivait à la campagne parmi des arbres et des livres, et qui n’a connu ni souhaité les jouets coûteux : voilà ce que je revois, en me penchant ce soir sur mon passé. » (Rêverie de Nouvel An, p. 95)

J’ai adoré lire cette célébration du temps de l’enfance et je ne pensais pas que je serais autant émue devant la façon de raconter de l’autrice. Bien entendu, je me suis revue enfant entourée des miens dans un cadre idéal où la nature était splendide. J’ai songé, comme Colette, à la chance que j’avais eue de grandir dans un cadre idyllique. 

 De plus, pour célébrer les membres de sa famille, Colette aborde Sido, sa mère, cette femme libre vivant tout près de la nature et qui apparaît au centre de son univers d’enfant.  

« Mon imagination, mon orgueil enfantins situaient notre maison au centre d’une rose de jardins, de vents, de rayons, dont aucun secteur n’échappait tout à fait à l’influence de ma mère. » (p. 15)

J’ai bien ressenti cette union entre la mère et la nature. Elle est la grande prêtresse de son entourage et de la vie autour d’elle.

Dans les parties concernant son père et ses frères, j’ai pu noter l’importance des livres. C’est ce qui m’a en tous les cas interpellée. Colette et son père partagent, entre autres, l’amour de l’écriture. J’ai été touchée lorsqu’à la toute fin, elle découvre les cahiers d’écriture de son père vides. J’ai eu une petite larme à l’œil (et c’est rare dans mon cas). 

Je ne peux mettre sous silence la célébration de la nature et des animaux dans Sido et Les vignes de la vrille. J’ai été ébahie devant la connaissance de l’autrice du nom des fleurs. Dans l’exemple suivant, elle cite : 

«O géraniums, Ô digitales. Celles-ci faisant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car “ Sido ” aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la croix-de-Malte, des hortensias et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le cequeret-alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée_de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais…» (p. 12-13)

Comme elle, dès l’enfance, j’ai baigné dans le domaine des fleurs grâce à ma mère et à mes grands-mères. Mais je n’ai jamais eu accès au vocabulaire des fleurs que j’avais sous les yeux. J’ai été frappée par cette belle célébration du jardin et des fleurs ! 

En ce qui concerne la célébration du règne animal dans ce bouquin, je peux mentionner, entre autres, Toby le chien, ou encore Nonoche la chatte. Ces animaux permettent à l’autrice d’aborder des thématiques comme la liberté ou encore le savoir météorologique en passant par eux. 

« Les écureuils savent toujours tout.» (p. 18)

En tous les cas, je peux dire que j’ai été ravie de plonger dans cette célébration de la vie, de la nature, de la famille. Ce retour à l’essentiel m’a fait du bien. Il donne de l’espoir dans un monde artificiel connecté à l’autoroute du vide. 

Je vous recommande de lire Sido suivi de Les vrilles de la vigne :

  • Pour découvrir l’extraordinaire plume de Colette
  • Pour aller à la rencontre de son amour pour les siens et pour la nature
  • Pour célébrer la liberté de vivre

Je tiens à rappeler que ce livre a été lu dans le cadre du défi proposé par Moka: Les classiques c’est fantastique !

Vous l’avez lu ? 

Bien à vous, 

Madame lit

Sido suivi de Les vrilles de la vigne 

Colette, Paris, Hachette, Le livre de Poche, 1988, 243 p. 

ISBN : 2-253-0523-1

Vous avez remarqué une faute dans mon article ? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture !!!

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22 réflexions sur “Madame lit Sido suivi de Les vrilles de la vigne”

  2. Très bel article ! « Sido » et « Les vrilles de la vigne » sont les écrits qui m’ont fait découvrir Colette (pour le bac de français, il y a environ 20 ans…). À l’époque, je n’avais pas apprécié plus que ça. Mais après relecture, je retiens en tout cas une écriture très sensorielle. J’avais l’impression de sentir les fleurs, d’être dans le jardin avec Sido. Et j’ai été émue de la manière dont Colette nous décrit son attachement à ses parents (notamment). Avec pudeur, mais on le ressent tellement. Il faudrait que je la relise… peut-être avec « Le blé en herbe ».

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  4. Bonjour Nathalie, ta chronique me fait très plaisir car « Sido » et « Les vrilles de la vigne » sont parmi mes livres préférés de Colette. Son écriture est géniale, on a énormément de sensations en la lisant. Une grande amoureuse de la nature. Merci, bonne journée 🙂

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  6. Je l’ai lu cet été ! Sido m’a plutôt intéressé, par contre les quelques nouvelles Les vrilles de la vigne beaucoup moins. Je n’ai pas écrit de chronique… Colette n’est pas pour moi je crois ! Mais c’est un petit livre agréable a manipuler et j’aime beaucoup la couverture. Actuellement je lis Le cahier rouge de Michel Tremblay, tu dois connaître cet auteur fameux du Québec. Bonne soirée Nathalie !

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  8. Ping: C’est au programme ! – Moka – Au milieu des livres

  9. Bonjour Nathalie,

    J’ai beaucoup lu Colette lorsque j’étais lycéenne (je suis née au jour près 100 ans après elle, le genre de critère qui importe, pour une ado passionnée de littérature :)).

    J’avoue ne jamais avoir eu envie d’y revenir une fois adulte… mais la vie de cette femme indépendante et audacieuse me passionne toujours autant, en revanche !

    Ingannmic (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/)

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  10. Je suis assez partagée car ton avis est enthousiasmant et fait résonner des aspects de ces textes qui pourraient complètement me plaire, mais de l’autre, je n’ai pas été convaincue par Le blé en herbe : j’avais noté la joliesse de son écriture ainsi que sa sensorialité, mais ça n’avait pas suffi à m’emballer. Je crains que d’autres titres d’elle ne me fassent le même effet très très tiède…

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    1. Alors, il ne faut pas te lancer dans cette lecture. Ce livre est beau car il est bien écrit. Il parle à notre âme quant à nos sens et notre plaisir de vivre. J’aime l’observation alors, j’ai été conquise. Par contre, j’ai moins aimé « Chéri » et « La fin de Chérie ».

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