Chère lectrice, Cher lecteur,
Comme le mois consacré à la littérature espagnole arrive à grands pas (mai) pour le Défi Madame lit des livres du monde, j’ai préparé une liste pour vous suggérer quelques livres tributaires de ce coin du monde. Vous pouvez lire un essai, un roman, un recueil de poésie, une BD, une pièce de théâtre. Il faut ouvrir toutes les portes du domaine littéraire! Comme le mentionne le grand écrivain espagnol Carlos Ruiz Zafón :
Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L’âme de celui qui l’a écrit et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et rêvé avec lui. (L’ombre du vent, 2001)
Sans plus tarder, voici quelques titres. J’ai cité l’extrait du site web Bookwitty pour chaque livre (résumé ou premières lignes). En cliquant sur le lien du livre, vous serez redirigé sur le site de Bookwitty. Vous pouvez, si vous le désirez, commander le livre. La livraison s’avère gratuite.
1. Don Quichotte de Miguel De Cervantès
«Mythe du chevalier se battant contre les moulins à vent, dessin de Gustave Doré, de Picasso, de Dali, tel est le Don Quichotte qui survit aujourd’hui dans nos mémoires. Pourtant, ce fou de littérature, ce dévoreur de romans de chevalerie, qui part à l’aventure pour voir si ce que disent les livres est vrai, est le héros du premier roman moderne».
2.Toutes les vagues de l’océan de Victor Del Arbol (Grand prix de littérature policière étrangère 2015)
«Gonzalo Gil, un avocat barcelonais mal marié, sans grande ambition, qui végète à l’ombre d’un tout-puissant beau-père, confrère renommé, reçoit un message qui va bouleverser son existence : sa soeur Laura, de qui il est sans nouvelle depuis de nombreuses années, a mis fin à ses jours dans des circonstances dramatiques. À mesure qu’il s’implique dans l’enquête, il apprend avec stupeur qu’elle est soupçonnée d’avoir torturé et assassiné un mafieux russe pour venger la mort de son jeune fils. Ce qui ne semble alors qu’un tragique règlement de comptes ouvre une voie sombre et tortueuse sur les secrets de l’histoire familiale et du mythe d’un père héroïque, nimbé de non-dits et de silences. Un jeune ingénieur asturien, qui embrasse la cause communiste et part dans les années 1930 servir la révolution dans la Russie stalinienne. Quelques propos maladroits et le voilà expédié au goulag dans l’enfer de Nazino (l’île aux cannibales). Il y rencontre l’incarnation du mal absolu, en la personne de l’impitoyable Igor, et l’amour fou, avec la sublime Irina. La violence des sentiments qui se font jour dans cette île maudite soude les trois protagonistes et marque à jamais leur destin et celui de leurs descendants. Révolution communiste, guerre civile espagnole, Seconde Guerre mondiale, c’est toujours du bon côté que le père de Gonzalo traverse le XXe siècle : celui de la résistance, de la probité, de l’abnégation. C’est du moins, bien sûr, ce qu’il a toujours laissé entendre à ses enfants, subjugués et broyés par la vaillance de ce parangon de vertu, mort à la fleur de l’âge. L’enquête qui se déroule à Barcelone, quelques décennies plus tard, sur fond de pression immobilière et de mafia russe, rebat les cartes du passé et met en lumière les paradoxes enfouis. L’occasion pour Gonzalo de déboulonner la statue du commandeur, de comprendre l’homme pour pouvoir enfin aimer le père.»
3. La ruche de Camilo José Cela, prix Nobel de littérature 1987
«L’auteur de ce livre est l’un des plus brillants représentants de la littérature espagnole contemporaine. La ruche, qui a obtenu un grand succès dans tous les pays de langue espagnole, est-elle un roman ? une série d’instantanés plutôt – de flashes – dont l’ensemble constitue un document extraordinaire sur le Madrid de 1942. Une «histoire « non, mais cent histoires entrecroisées dont les personnages passent tour à tour ou simultanément devant l’objectif. ce n’est que peu à peu que l’on découvre les fils qui relient entre elles ces marionnettes humaines, et que le projecteur fait sortir de l’ombre les alvéoles qui servent de décor à leur aventure: on pense à un immeuble dont les petites fenêtres s’éclaireraient une à une et clignoteraient dans la nuit. Ce n’est pas un hasard si un des épisodes du livre a pour théâtre un grand édifice qui se met à vivre d’une vie » unanime » à la suite du décès d’un des locataires. Mais c’est un café qui est la cellule centrale où se rassemble l’essaim pittoresque et bigarré qui bourdonne dans la ruche, autour de la reine des abeilles, la patronne, la terrible dona rosa: aventuriers douteux, oisifs, parasites, entremetteuses, usuriers, prostituées, petites bonnes, vieux boucs, et aussi les éternelles victimes de l’argent, de la politique, de la malchance et de l’injustice – les jeunes sans travail, les filles sans amour, les malades sans espoir, les écrivains traqués et les enfants qui chantent dans les rues. C’est toute la «comédie espagnole » – celle d’aujourd’hui et celle de toujours – que Camilo José cela nous présente dans des pages dont l’ironie et le burlesque sont le voile transparent de l’émotion et de la pitié.»
4. L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón, prix du meilleur livre étranger 2004
«Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, «ville des Prodiges » marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier Gothique : le Cimetière des livres oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y «adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets «enterrés dans l’âme de la ville « : L’ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d’apprentissage évoquant les émois de l’adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l’Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s’emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie.»
5. Ombre du Paradis de Vicente Aleixandre, prix Nobel de littérature 1977
«Publié en 1944, Ombre du Paradis est l’une des œuvres clés de Vicente Aleixandre et l’un des sommets de la poésie espagnole contemporaine. On y trouve parachevée la quête lyrique commencée avec Passion de la terre et poursuivie avec Des épées comme des lèvres et La Destruction ou l’amour.
Le Paradis, dans un lointain âge d’or, existait, le poète autrefois y a vécu, et maintenant, par l’opération de l’écriture, il «le rappelle sans le savoir» avec une nostalgie passionnée. La lumière du Paradis avait la candeur de l’aube qui s’offre à l’univers chaque jour encore. La pureté de ces éléments, le regard la découvre dans la pierre qui brille sous les rayons solaires, dans le vent qui balaye l’espace infini, dans la splendeur rouge du feu, la plénitude bleue de l’océan. L’authenticité de la création s’abrite dans la nature, elle n’est pas dans l’homme qui l’annexe et la détériore.» (Source, Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Ombre-du-Paradis)
6. Journal d’un poète jeune marié de Juan Ramon Jimenez, prix Nobel de littérature 1956
«Publié en 1917, ce journal d’un poète jeune marié fut écrit en 1916, alors que Zenobia et le poète partaient à New York pour se marier. Texte majeur de la littérature espagnole, autant journal de voyage que recueil poétique mêlant vers et prose, que l’on peut mettre en perspective avec les poèmes de Lorca découvrant New York plus d’une décennie plus tard. Jiménez tient le journal de ses sensations, de l’infime qu’offrent la nature, la mer, le déplacement du corps, de sa géographie intime à la découverte du gigantisme américain, d’un nouvel espace urbain. Dans la maîtrise de son langage poétique, précis, à la découverte de celui d’Emily Dickinson ou de Whitman et la confrontation à la modernité la plus affirmée.»
7. Les mers du Sud de Manuel Vásquez Montalbán
«Pepe Carvalho, détective gastronome de Barcelone, part sur les traces de Stuart Pedrell, un riche industriel retrouvé assassiné dans un terrain vague. Un an auparavant, ce dernier avait pris la décision de tout quitter pour s’embarquer vers les mers du Sud. Sa famille, peu sensible à la perte du défunt, semble aujourd’hui bien décidée à découvrir ce qu’il a fait durant cette année.»
8. La ville des prodiges d’Eduardo Mendoza, Palmarès du meilleur livre de l’année, Magazine Lire, 1988
«Barcelone, 1888 : sur le chantier de l’exposition universelle débarque un petit paysan effaré qui gagne misérablement sa vie en distribuant de la propagande anarchiste. Barcelone, 1929 : d’un pavillon de la seconde exposition universelle décolle un engin stupéfiant, mi-soucoupe volante, mi-hélicoptère. Aux commandes, le petit paysan devenu l’un des hommes les plus riches et les plus extravagants du monde. Entre-temps, Promothée crapuleux des temps modernes, il aura été camelot, homme de main, chef de gang, grand industriel d’avant-garde, entre-temps la guerre aura ravagé l’Europe, le cinéma commencé à faire rêver les foules, les cheminées des usines auront noirci le ciel, les émeutes ouvrières ensanglanté les rues, les ailes des aéroplanes fait glisser leur ombre sur la ville des prodiges. Au rythme vertigineux d’un roman «picaresque » contemporain, l’aventure individuelle est brassée par l’aventure collective, l’histoire locale devient l’histoire universelle : le grand carnaval des maquereaux, des rufians, des rois, des trafiquants d’armes, le bal burlesque où dansent poseurs de bombes et généraux éthyliques, condamnés à mort et savants fous, impératrices assassinées, espionnes, travestis, vierges et martyres, mythes et apparitions.»
9. Beatriz et les corps célestes de Lucía Etxebarría, prix Nadal 1998
«Beatriz tente de faire son chemin amoureux, et son chemin tout court, entre deux lieux, Madrid, sa ville d’origine, et Édimbourg, sa ville d’adoption, et entre deux amies aux corps célestes, Monica, la mangeuse d’hommes compulsive, et Cat, une lesbienne convaincue. À Édimbourg, Beatriz croisera Ralph, et… et bientôt Beatriz, qui rêvait d’incendies, et qui se brûlait aux grands feux de l’amour, renaîtra de ses cendres, et pourra enfin vivre de quelques braises de passion partagée. En paix avec elle-même et avec les autres, Lucia Etxebarria épingle la comédie humaine, écrit entre le tendre et le cru, et fait superbement rimer amour avec humour.»
10. Nada de Carmen Laforet, prix Nadal 1944
«Ayant eu, au dernier moment, des difficultés avec mon billet, je n’arrivai à Barcelone qu’à minuit par un autre train que celui que je devais prendre. Personne ne m’attendait. C’était la première fois que je voyageais seule, mais je n’en étais pas impressionnée, au contraire. Cette profonde liberté dans la nuit avait un goût piquant d’aventure. Après le voyage long et fatigant, mon sang recommençait à circuler dans mes jambes engourdies ; je regardais avec un sourire étonné la vaste gare de France, les gens venus attendre l’express et nous, qui arrivions avec trois heures de retard. » Andréa débarque à Barcelone pour suivre des études de lettres à l’Université. Elle loge dans sa famille rue Aribau et se heurte à une réalité aussi décadente que conventionnelle. Nada met en scène l’étouffante mesquinerie qui affecte la condition féminine dans l’Espagne de l’après-guerre.»
J’espère que cette liste vous aidera à choisir votre bouquin pour le défi littéraire. J’ai hâte de connaître l’ouvrage qui bercera certaines de vos soirées en mai. Dès que j’aurai terminé ma lecture, je lirai Don Quichotte (je ne l’ai jamais lu!!!). Je crois que ce livre va bien me préparer à mon voyage en Espagne en juin! S’il me reste du temps, je lirai Nada de Carmen Laforet.
Le mois espagnol débute dans quelques jours! Vous pourrez me soumettre le lien de votre chronique dans les commentaires de ce billet et je le présenterai à la fin du mois dans mon bilan.
Bon mois littéraire espagnol!
Avez-vous déjà choisi votre livre? Lequel?
Bien à vous!
Madame lit
Pour l’image de Don Quichotte : Droit d’auteur: <a href=’https://fr.123rf.com/profile_kuco’>kuco / 123RF Banque d’images</a>
Source : Bookwitty. https://www.bookwitty.com/
Je suis allé plusieurs fois en Espagne et quel plaisir ce sera de découvrir de nouveaux auteurs.
En plus de Cervantes je connais Zafon et Montalban.
J’ai choisi le roman de Cervantes que je n’ai pas lu… Et le plus amusant c’est que le volume de Points que tu nous présente est celui que je possède…. Et le tome II est introuvable…
Encore une fois quel magnifique travail tu fais en fouillant pour nous faire connaître des auteurs.
Ce sera un plaisir de te suivre pour découvrir la littérature espagnole!
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Merci! Alors, on va aller affronter les
Moulins à vent! J’ai hâte! J’ai fait des recherches en fonction des prix littéraires pour proposer des livres couronnés par la critique. J’ai hâte aussi à mon voyage. Et je me rends compte que je connais peu la littérature espagnole. J’ai lu Zafón mais c’est tout (il me semble). Au plaisir!
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Je vais lire espagnol (enfin traduction) aussi en mai ….
Tiens j’ai un Etxebarria à la maison et pourquoi pas ?
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Quelle bonne idée! Je suis très heureuse de l’apprendre! 🙂
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Bon je n’ai pas retrouvé le livre dont je parlais dans mon dernier message mais j’en ai trouvé un autre très bien 🙂
https://lajumentverte.wordpress.com/2018/05/05/le-roi-transparent-rosa-montero-2/
Rosa Montero : le roi transparent
Bon après midi 🙂
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Je note le titre pour le bilan! Merci! 🙂
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Merci pour cette suggestion. J’aime beaucoup les romans de Victor del Arbol ainsi que le gourmand Pepe Carvalho, je me suis lassée de Carlos Ruiz Zafon et n’ai jamais lu non plus Cervantes. Nada me tenterait bien mais je me suis embarquée dans « Le coeur glacé » de Almudena Grandes, deux tomes bien épais, qui ne me laisseront sans doute pas le temps de lire autre chose.
Riches lectures et bon mois espagnol à toutes et tous !
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J’ai hâte de lire alors tes chroniques. Nous nous lançons dans des livres volumineux! Bon mois espagnol! Merci et au plaisir!
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Merci pour ces suggestions, je notes le n°3 et 6. De ta liste je n’ai lu que le n°1, mais en version intégrale 🙂 Tu as déjà lu Claudio Magris ?
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Non, pas lu…
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Don Quichotte est une de mes lectures préférées ! Richesse de la langue, aventures rythmées et cocasses, j’aurai bien envie de le relire 🙂
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Je suis heureuse de l’apprendre! Il ne faut pas hésiter à te lancer avec nous dans l’aventure! 🙂
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Moi j’ai un faible pour Pepe Carvalho – https://walachniewicz.wordpress.com/2015/06/29/casa-leopoldo/
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Je vais aller jeter un coup d’œil à ce faible! Merci!
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Merci pour ces idées de lecture espagnoles 🙂 une liste qui plairait à mon frère, prof d’espagnol et amoureux de ce pays !! Don Quichotte fait partie de mes romans préférés.
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J’ai vraiment hâte enfin de le lire. Il est le roman préféré de plusieurs lectrices et lecteurs. J’espère que cette histoire me fascinera aussi. Merci!
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Bonjour Madame Lit
Entre Espagne, Maroc et Portugal entre 1936 et 1943
Maria Duenas l’espionne de Tanger
https://lajumentverte.wordpress.com/2018/05/12/lespionne-de-tanger-maria-duenas/
Bonne journée 🙂
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Merci beaucoup! Je l’ajouterai à mon bilan! 🙂
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