Chère lectrice, Cher lecteur,
En janvier, la neige remplit le ciel chez Madame lit. Alors, permettez-moi de partager avec vous un extrait tiré de La Rivière sans repos de Gabrielle Roy. Comme vous le savez peut-être, Gabrielle Roy a visité l’Ungava et elle a rédigé La Rivière sans repos en puisant dans ses souvenirs. L’Ungava est la partie la plus au Nord du Québec. Cette contrée est située entre la Baie d’Hudson et la Baie d’Ungava. Elle fait partie de la région du Nunavik. Alors, dans cet endroit, il y a de la neige…
Le lendemain, selon le désir exprimé par Ian, il neigea abondamment. L’Esquimau avait pris un air de jubilation, comme s’il était assuré de l’appui des forces de la nature. Il mena vivement les préparatifs. Une grande quantité de viande et de poisson gelés fut réunie en une sorte de ballot. La provision pour les chiens était à part, en un chapelet de poissons gelés dur, fixé sous le traîneau.
Par un clair matin de froid vif, ils partirent. Les chiens donnaient de la voix sur un ton qui semblait exprimer de l’allégresse de quitter le quotidien pour répondre au long appel du lointain.
De Jimmy, enfoui en des fourrures, au fond du traîneau, on ne voyait que les yeux rieurs. De temps en temps, sous l’effet d’un peu de vent au ras du sol, la neige montait pour l’entourer d’une fine poussière que le soleil rendait éblouissante. Jimmy sortait la main des fourrures et s’amusait à tâcher de capter cette neige volante. […]
À présent c’était le visage décharné de la création au point où il n’est pas possible de l’être davantage. De la neige, à l’infini, n’émergeaient même pas de pauvres herbes. C’était ici la vraie toundra, expliqua Ian, recouverte de rien d’autre que de sa rude toison végétale, le vrai pays des Esquimaux. En sa voix résonnait de la tendresse, comme s’il présentait un pays des plus accueillants. (p. 180-181)
J’espère que cette petite ballade en traîneau vous a fait découvrir un paysage tributaire de mon pays grâce à la merveilleuse plume de Gabrielle Roy.
Bien à vous,
Madame lit
ROY, Gabrielle, La Rivière sans repos. Montréal, Boréal, 1995, 248 p.

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Magnifique texte et j’aime beaucoup la dernière phrase du passage retenu!
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Je partage aussi ton opinion. J’aime beaucoup cette balade en traîneau dans la contrée esquimaude. Au plaisir!
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Magnifique !
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Merci!
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