«Ceux qui portent un rêve peuvent disparaître, cela ne fait pas disparaître leur rêve».
Chère lectrice, Cher lecteur,
Éric Plamondon est un auteur que j’aime beaucoup. Pourquoi? Parce qu’il rédige des récits intelligents peuplés de personnages souvent plongés dans une quête identitaire. Oyana, publié en 2019 aux Éditions Quidam, n’échappe pas à ce précepte. En apprenant que l’ETA (organisation de l’armée basque indépendantiste) n’existe plus le 3 mai 2018, Oyana écrit à l’homme de sa vie, Xavier, ce qu’elle a vécu il y a 23 ans dans son pays natal : le Pays basque. À travers les mots, elle tente de trouver un sens à son existence, de renouer avec son identité. Elle a grandi au Pays basque, mais elle s’est enfuie au Mexique, puis elle a rejoint un jeune médecin à Montréal afin de vivre avec lui. Elle a dû changer d’identité, vivre coupée des siens, s’approprier un autre territoire. Dans ses missives, elle relate son histoire, parfois peuplée de violence, de silence, d’incompréhension, de traumatismes. Réussira-t-elle à plonger au plus profond de l’océan, telle une baleine, pour entendre le murmure du chant de la guérison pour ensuite reprendre son souffle au grand air?
Encore une fois, j’ai adoré lire un bouquin de Plamondon. Je me suis attachée à cette narratrice moderne qui est aux prises avec des problèmes engendrant un effet de réel. Dans ce siècle où les bombes ne cessent d’exploser aux quatre coins du monde, il y a des gens derrière ces actes, il y a des victimes, il y a des morts. Comment survivre aux chocs vécus au fil du temps lorsqu’on commet un acte emportant la vie de quelqu’un? Comment libérer la mémoire de la souffrance imposée par la violence des uns et des autres lorsqu’on est né dans un pays où règne la brutalité? Quand on doit tout quitter et se réinventer à travers le faux, que reste-t-il? Ainsi, la narratrice écrit ceci à son amoureux :
Il faut que je remonte à la source, à celle du mensonge, ou à celle de ma vie. Qui fait partie du mensonge. […] La vérité a besoin de l’instant alors que le mensonge se nourrit de la durée. (p. 23-24)
Oyana se souvient de l’inhumanité pour tenter de trouver une parcelle de son infinité.
Pour ce faire, elle emprunte un chemin, celui de son territoire, de son pays. Exilée, elle ne peut oublier qui elle est.
Une fois que l’on s’est accroché à la géographie d’un lieu, on doit s’accrocher à son pays intérieur. (p. 106)
Il lui manque toujours ce quelque chose pour être dans l’instant de la vérité.
Ainsi, j’ai beaucoup appris en lisant ce récit. Je ne connaissais pas l’ETA et son rôle. C’est ce que j’aime de Plamondon. Il me permet de découvrir davantage le monde et son Histoire. De plus, j’apprécie son écriture fragmentée où le lecteur voit surgir des extraits d’éléments historiques.
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Bien à vous,
Madame lit
PLAMONDON, Éric. Oyana, Meudon, Quidam éditeur, 2019, 145 p.
ISBN : 978-2-37491-093-2

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2 réflexions sur “Madame lit Oyana”