Chère lectrice, Cher lecteur,
En ce mois sous le signe de la poésie, j’ai décidé de partager avec vous deux poèmes de Claude Paradis. Qui est ce dernier? Parfois, il écrit un gentil commentaire sur ce blogue ou encore sur ma page Facebook pour communiquer son opinion. Par ailleurs, nous pouvons retrouver cette information sur le site Internet de L’infocentre littéraire des écrivains québécois (L’île) :
« (Lévis, 1960 – ) Claude Paradis détient, depuis 1989, une
maîtrise en littérature (création littéraire) et, depuis 1985, un baccalauréat
en littérature (française et québécoise) de l’Université Laval.
Il a publié sept recueils de poésie depuis 1985. On trouve de ses poèmes dans
diverses anthologies de poésie québécoise. Il enseigne la littérature au Cégep
de Sainte-Foy depuis 1990 et a longtemps pratiqué la critique littéraire de
poésie. En 1998, il a rédigé la préface explicative et le matériel pédagogique
pour la réédition du recueil de poésie Mémoire
de Jacques Brault aux éditions C.E.C. Membre du CEP (Centre d’études poétiques
du Cégep Sainte-Foy), il a collaboré à l’élaboration et à la composition d’un
ouvrage consacré à l’œuvre du poète Robert Melançon, paru à l’automne 2007 aux
éditions du Noroît sous le titre Le
Désaveuglé. Parcours de l’œuvre de Robert Melançon.
En 2015, dans le cadre des festivités entourant la Journée mondiale de la
poésie, le Printemps des Poètes lui remet le Prix Jean-Noël-Pontbriand qui tend
à reconnaître l’apport exceptionnel d’une personne du milieu de la poésie dans
la grande région de Québec.
Claude Paradis est membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois.»
Voici deux poèmes tirés de son recueil Carnet d’un improbable été que nous retrouvons dans la première partie : «Juin- Portrait d’un homme heureux sous les arbres».
Pas moins que les fleurs
placées dans les pots ou disposées
dans les plates-bandes, on compose
un tableau auquel on participe.
Derrière la table sur la terrasse,
avec son chapeau et quelques livres,
une tasse de café, un ordinateur portable,
on campe le rôle du vacancier
ou de l’écrivain de service, pas plus
important peut-être, en ce décor,
que la corde à linge mais aussi vivant
et effacé que les oiseaux et que la chienne
couchée en rond. Si l’on pouvait se retirer
en s’élevant au-dessus des choses,
on signerait d’un paraphe bien droit
en coiffant l’ensemble d’un titre clair,
du genre « carnet d’un improbable été»
ou « portrait d’un homme heureux sous les arbres». (p. 22)
Quatre murs de planches, dont l’un
est percé d’une fenêtre donnant
sur la cime des arbres de la cour,
forment le refuge dont je peux
prendre mon envol. J’entends mieux
que jamais «la voix des feuilles*»,
le murmure du vent et même,
s’il se peut, le secret du ciel. J’accuse
ma part de vertige, de vivre ainsi
à l’écart du monde, la tête penchée
au-dessus d’une corde à linge,
seul enfin, en face des épinettes,
des cèdres et des érables, presque appuyé
contre le cormier qu’on doit émonder
pour ne pas qu’il endommage la maison.
Chaque être porte en lui son chagrin,
ses espoirs et la beauté entière du paysage :
je l’apprends encore depuis ce refuge
que je me donne derrière une fenêtre
encadrée de quatre murs de planches. (p. 37)
J’aime beaucoup ces deux poèmes. J’ai lu le recueil et je dois dire qu’il me parle. Parfois, en lisant de la poésie, il y a une étincelle qui se met à crépiter en nous ou un souvenir revient à la surface et nous pouvons nous sentir heureux. C’est ce que j’ai ressenti en lisant ce recueil. J’ai revu des arbres précieux, j’ai regardé ma corde à linge, j’ai observé ma chienne couchée en rond, j’ai entendu le murmure des feuilles et j’ai salué la beauté de mes plates-bandes. La vie, c’est beau et la poésie l’illustre à travers le regard du poète qui observe derrière sa fenêtre.
Mais encore, si vous voulez en apprendre davantage sur la poésie québécoise, sachez que M. Claude Paradis a fait publier Ouvrir une porte sur dix grandes œuvres de la poésie québécoise du XX e siècle aux Éditions du Noroit. Certains des poèmes publiés sur ce blogue au fil du temps se retrouvent dans cet ouvrage et ils sont analysés pour nous permettre de traverser une porte et de percevoir un intérieur autre.
Bien à vous,
Madame lit
*Saint-Denys Garneau
PARADIS, Claude. Carnet d’un improbable été, Montréal, Éditions du Noroit, 2013, 86 p.
ISBN 978-2-89018-817-4

Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Carnet d’un improbable été ou Ouvrir une porte sur dix grandes œuvres de la poésie québécoise du XX e siècle par le biais du site Web des Libraires grâce à des liens sécurisés.
J’aime la poésie, celle qui ouvre un entre-deux qui me permet d’exister. Un entre moi et le monde pour lequel la poésie m’offre les lunettes me permettant de le lire, ou simplement l’apercevoir et en garder une image fugace de ce qu’est l’espérance. Et un entre moi et moi à qui la poésie donne le privilège de me mettre en mode pause, mode qui pose le quotidien à sa juste place et repose l’esprit apte alors à saisir l’instant d’éternité qu’elle décrit.
Merci à toi, madamelit, de nous partager ces émotions poétiques et la plume de Claude Paradis.
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Merci à toi pour ce commentaire et de me partager ton ressenti par rapport à la poésie. Il me semble que c’est un genre littéraire un peu boudé par les blogueuses ou par les blogueurs. J’essaye de mettre en lumière des poétesses et des poètes d’ici pour faire découvrir leur magnifique plume. Au plaisir!
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Je te remercie vivement pour ce mot, qui donne vie à ma poésie. Car la littérature ne vit que par le regard attentif d’une lectrice ou d’un lecteur. Affectueusement, Claude! xx
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Merci d’être venu lire mon modeste billet.
Au plaisir! Une lectrice
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