
Chère lectrice, Cher lecteur,
Permettez-moi de partager avec vous un très bel extrait de La bascule du souffle, d’Herta Müller. Cette dernière a été la douzième femme à remporter le Prix Nobel de littérature en 2009. Herta Müller est une écrivaine allemande d’origine roumaine.
La faim est toujours là.
Étant déjà là, elle vient quand elle veut et comme elle veut.
Le principe de causalité est une abjection que l’on doit à l’ange de la faim.
Quand il vient, c’est en force.
C’est d’une grande clarté :
1 pelletée = 1 gramme de pain.
Non que j’aie besoin de la pelle en cœur, mais ma faim en est tributaire. Je voudrais que la pelle en cœur soit mon outil, or elle règne en maître. L’outil, c’est moi. Elle règne et je me soumets. Il n’empêche que c’est ma pelle préférée. Je me suis obligée à l’aimer. (p. 88)
Sur le site des Libraires, on retrouve cette présentation sur La bascule du souffle.
Nous sommes en Roumanie, en janvier 1945 : la population germanophone de Transylvanie vit dans la peur de la déportation exigée par le nouvel allié soviétique de Bucarest. Le jeune Léopold sait qu’il est sur la liste. Il prépare sa petite valise, des affaires chaudes, quelques livres, quand la police roumaine vient le chercher à trois heures du matin. L’usine de charbon, la tuilerie, la cimenterie, une ration de pain et deux rations de soupe par jour, les diarrhées et les poux : tel sera le quotidien de Léopold pendant cinq ans. La bascule du souffle nous invite à lire la chronique terrifiante de ces années de froid, de faim et de découragement. Mais la singularité du livre de Herta Müller réside dans sa faculté incomparable de transcender le réel. Sous sa plume, le camp devient un conte cruel, une fable sur la condition humaine. Ici les arbres parlent, le ciment boit, la pendule a mal à son ressort cassé, la faim voyage dans le corps d’un ange, et le coeur, dans une pelle.
Avez-vous déjà lu un roman de cette grande écrivaine?
Bien à vous,
Madame Lit
MÜLLER, Herta. La bascule du souffle, traduit de l’allemand par Claire de Oliveira, Paris, Gallimard, 2010, 308 p.
ISBN 978-2-07-012883-9
Source : Les libraires
Je n’ai jamais lu cette écrivaine mais votre présentation est très intéressante.
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Merci beaucoup!
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Yep… mais je ne suis pas certaine PANTOUTE d’avoir tout compris!
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Dommage… En passant, je viens d’ajouter le lien de ton article dans le bilan des prix Nobel. Merci!
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