Madame lit Dix jours de Marie Laberge

« Dix jours.
C’est ce qui me reste. À vivre et à mourir.
Les dix derniers jours de ma vie. » (p. 13)
Chère Lectrice, Cher Lecteur,
J’ai eu l’immense plaisir de recevoir en service de presse Dix jours de Marie Laberge publié aux Éditions du Boréal. D’ailleurs, je remercie la maison d’édition pour cet envoi en service de presse. Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que j’ai un petit faible pour la plume de Marie Laberge. Cette dernière, grâce à ses personnages, sait m’émouvoir chaque fois que je la lis. Et je dois vous dire qu’avec Dix jours, j’ai été frappée en plein cœur, car c’est une lecture coup de poing !
Avant d’amorcer ma discussion sur le livre, je dois vous mentionner que j’ai été touchée dès que je l’ai ouvert. Pourquoi ? À l’intérieur, il y avait une feuille qui indiquait que ce bouquin était envoyé avec les hommages de l’écrivaine. Puis, j’ai tourné la page et j’ai aperçu une belle dédicace de Marie Laberge. Vous savez qu’en tant que blogueuse littéraire, je lis les romans que je reçois des maisons d’édition, mais je le fais gratuitement. Je lis par passion. J’aime que les lectrices et les lecteurs découvrent les merveilleuses autrices québécoises et les merveilleux auteurs québécois. Cependant, c’est la première fois que je reçois un livre m’étant dédicacé depuis la création de mon blogue. Alors, je tiens à remercier du plus profond de mon cœur, la grande dame de la littérature québécoise Marie Laberge. J’ai reçu cette dédicace comme un sublime cadeau.
Dix Jours
Dans un cahier, une femme de 77 ans raconte les dix derniers jours de sa vie, car elle est atteinte d’un cancer incurable et elle a demandé l’aide médicale à mourir. Pour ce faire, elle évoque ses journées et ses relations les plus importantes comme celles avec ses filles, ses hommes, son amie. Elle parle aussi de l’importance de la puissance de la vie, du froid de la mort, de la force de l’amour. Elle se raconte avec toute la lucidité d’une femme qui sait qu’elle aime et qu’elle est aimée. Un compte à rebours de 10 jours…
Mes impressions
Tout d’abord, je dois souligner la beauté de la couverture. Ce ciel bleu avec ce blé mûr, c’est une belle métaphore de l’histoire de la narratrice. C’est la vie, c’est la moisson, c’est beau, c’est beau la Vie.
Mais encore, j’ai trouvé cette lecture assez perturbante, car je n’ai pas encore connu de personne ayant demandé l’aide médicale à mourir. Dans mon entourage, les gens meurent naturellement ou brusquement. Alors, j’ai été touchée par les mots de cette femme confrontée, même si c’est son choix, à l’angoisse de la mort. Elle n’hésite pas à se demander :
« Pourquoi mourir a-t-il toujours cet air de défaite ? De fuite et de renoncement. Alors que c’est un sort commun. Comment sommes-nous parvenus à l’ignorer au point où ça devient une désagréable surprise quand ça survient ? Une sorte de mauvais coup du sort. » (p. 153)
Bien sûr, il est question de la mort dans ce cahier, mais la narratrice traite également de la vie. Elle partage son lègue testamentaire, c’est-à-dire qu’elle mentionne l’importance de vivre intensément le moment présent. Elle aborde aussi les hommes qui ont marqué son parcours, son ex-mari, son conjoint de 7 ans, et aussi son amant qu’elle a aimé avec toutes les fibres de son corps.
« Nous étions. Et nous avons habité chaque instant de notre relation comme on devrait habiter chaque instant de notre existence. » (p. 47)
Cette femme est également une mère qui doit apprendre à ses filles à la laisser partir et à accepter son choix. L’essentiel revêt parfois la couleur de l’aube ou celle des renoncules.
Encore une fois, Marie Laberge a réussi à cristalliser des enjeux importants de notre société québécoise avec ce livre. Ces pages ne sont pas larmoyantes, mais elles sont empreintes d’une lucidité et d’une maturité. La narratrice écrit pour elle et elle brûlera son cahier avant de mourir. J’ai vraiment été touchée par cette femme aux portes de la mort qui sait qu’il ne lui reste que dix jours avant sa rencontre avec le néant. Mais ce rendez-vous en sera-t-il un manqué ? Quelle force tout de même !
« Je tenais mon sort entre mes mains. Je ne serais pas victime de mon corps. Je lui ordonnerai d’en finir. À ma manière. Selon mon désir, ma volonté. Sans douleur. » (p. 16)
Un roman sur ce qui compte vraiment, sur l’essentiel, sur une vérité lumineuse. Du grand Marie Laberge.
« Je plains ceux qui quittent cette vie sans soupir et sans le regret de devoir laisser des amours. Ça fait mal, c’est vrai, mais c’est aussi la marque d’une vie réussie. Je préfère croire que l’amour est une semence qu’on laisse grandir derrière soi plutôt qu’une racine qu’on arrache en partant.» (p. 125)
Alors, cultivons nos amours… c’est ce qui nous survivra, surtout.
Je vous recommande de lire Dix Jours si :
- Vous aimez la plume de Marie Laberge
- Vous voulez lire un récit sur l’essentiel
- Vous souhaitez découvrir une narratrice en pleine lucidité devant la mort
Si vous désirez lire un article où j’aborde les livres de Marie Laberge, cliquez sur Laberge.
Que pensez-vous de mon article ? Ce roman, vous tente-t-il ?
Bien à vous,
Madame lit
Marie Laberge, Montréal, Boréal, 2024, 163 p.
ISBN : 978-2-7646-2836-2
Vous avez remarqué une faute dans mon article? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture!!!
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Dix Jours de Marie Laberge par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé. Je recevrai ainsi une petite redevance qui ne vous coûtera rien.

Bonsoir Nathalie, l’euthanasie est un sujet délicat qui mérite d’être considéré avec des précautions et des nuances, je trouve. Ce roman a l’air fort, d’après tes avis et les extraits choisis. Excellente soirée à toi !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Marie-Anne. Je partage ton avis. Ce sujet dans le livre est bien traité comme tu le mentionnes, avec précautions et nuances. Dans ce livre, il est surtout question de la Vie. Bonne soirée!
J’aimeAimé par 1 personne
Cela m’intéresserait beaucoup de voir l’approche qu’a Marie Laberge de l’euthanasie. J’avais beaucoup apprécié sa trilogie « Le goût du bonheur » (Gabrielle, Adélaïde et Florent, mais je ne sais plus dans quel ordre). Je comprends combien tu as dû être touchée à la réception de ce beau cadeau.
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai été touchée par la dédicace de Marie Laberge. Elle a eu la gentillesse de m’écrire un petit mot. Je te recommande ces 10 jours sans hésitation! ❤️
J’aimeAimé par 1 personne
Je comprends ton émotion, c’est très agréable d’être appréciée en tant que lectrice et quand cela vient de quelqu’un qu’on admire, c’est encore mieux !
J’aimeAimé par 1 personne
Oui… Je suis très touchée par ce petit cadeau de la vie. ❤️
J’aimeAimé par 1 personne