Sur chaque vie s’étend l’ombre d’autres vies possibles, lui avait-elle dit. Il y a des histoires qui n’ont jamais été vécues mais qui auraient pu exister. (p. 90)
Chère lectrice, Cher lecteur,
À Londres, en 1885, la tête d’une femme est retrouvée dans la Tamise. Très vite, les enquêteurs dévoilent son identité : Charlotte Reckitt, une habile cambrioleuse. Le célèbre détective américain, William Pinkerton, est le dernier à l’avoir vue. Ce dernier est à Londres afin de traquer le terrible criminel Edward Shade pour l’inculper d’un incident remontant à la guerre de Sécession. Il croit qu’il y a un lien entre Charlotte et le malfaiteur. Mais, Edward Shade a-t-il existé? Est-il mort depuis très longtemps? Le doute plane…
Entre-temps, Adam Foole, un cambrioleur, revient à Londres car il a reçu une lettre de Charlotte Reckitt, son ancienne flamme. En apprenant que celle qu’il a aimée a été assassinée, il décide d’élucider le mystère entourant son meurtre pour la venger.
Foole et Pinkerton vont se rencontrer et partiront dans les rues brumeuses de Londres, là où il y a des prostituées, des médiums, des truands, afin de résoudre le meurtre de Reckitt, chacun pour un motif bien différent.
L’intérêt de ce roman repose sur les éléments tributaires de la réalité. Ainsi, grâce à ce récit, j’ai appris que les Pinkerton avaient existé et qu’ils avaient marqué l’histoire des États-Unis. Le père de William, Allan Pinkerton, est le fondateur de la célèbre agence américaine Pinkerton. Durant la guerre de Sécession, les employés des Pinkerton étaient responsables d’espionner les Sudistes et peu après, comme la police était quasi inexistante au Far West, les agents arrêtaient les gangsters de diverses façons et faisaient régner l’ordre. Par la suite, ils se rangeront du côté du patronat pour briser les mouvements syndicaux en les infiltrant. Et, j’ai découvert en lisant la page Wikipédia de cette agence, qu’elle était toujours active et qu’elle possède 48 000 détectives!
Mais encore, c’est un gros pavé de 730 pages que je viens de terminer. Ce que j’ai aimé, c’est que l’on a accès aux pensées des personnages principaux, Pinkerton et Foole, en alternance. À cet égard, le lecteur devient attaché aux deux figures discursives. Il y a aussi des retours dans le passé pour permettre au lecteur d’en apprendre davantage sur leur histoire familiale, leur psychologie, leurs motifs, etc.
De surcroît, j’ai apprécié les descriptions de Londres. Elles participent à la création d’une ambiance gothique rappelant Dickens. Par exemple, j’ai adoré suivre les personnages principaux dans les bas-fonds de la ville et j’ai trouvé leurs rencontres avec des êtres étranges captivantes.
William songea au réseau des égouts et au peuple de hors-la-loi, de marginaux et de réprouvés qui les hantaient. La probabilité de retrouver une fille que ces ténèbres avaient engloutie des années plus tôt était on ne peut plus aléatoire, à supposer qu’elle fût encore en vie.
Après avoir hésité un instant, il prit soudain la direction de Whitehall. La buée de son souffle planait dans l’air froid. Les eaux brunes de la Tamise bouillonnaient à ses côtés et au-delà les milliers de toits de la capitale vacillaient dans la brume. (p. 312)
Je trouve également la couverture de l’édition d’Alto magnifique! Dan Hillier a réalisé l’illustration et il l’a prénommée Big Smooke. Elle possède un je ne sais quoi qui la rend à l’image du récit… Un père mort, deux hommes dont le destin est lié… L’ombre du père composée de deux facettes. Cette dernière dévoile une passion tissée de page en page dans le brouillard de Londres.
Ceux qui aiment les histoires de meurtre dans un cadre historique avec des personnages finement développés seront ravis de plonger dans l’univers de l’écrivain canadien Steven Price.
Je remercie les Éditions Alto car j’ai apprécié recevoir ce service de presse et j’ai passé un excellent moment en compagnie d’hommes très attachants : Foole et Pinkerton.
Aimez-vous ce type de récit?
Bien à vous,
Madame lit
Price, Steven, L’homme aux deux ombres, traduit de l’anglais par Pierre Ménard, Québec, Alto, 2018, 722 p.
ISBN 978-2-89694-370-8
Deux points particuliers m’intéressent dans votre papier : le fait de savoir que deux personnes collaborent d’une certaine façon pour des motifs différents et surtout le récit permet d’avoir accès aux pensées des personnages principaux. Deux raisons d’avoir le goût de lire ce gros pavé…
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N’est-ce pas? Si cela vous tente, il ne faut pas hésiter à vous lancer… un livre qui se dévore tout près du feu du foyer… Agréable en ces froides soirées de février. Merci!
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En effet ta chronique me donne envie d’en savoir plus ^^
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C’est gentil! Merci beaucoup!
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J’aime beaucoup les romans policiers, un peu moins le côté historique, mais si ça s’enchaine bien, cela peut passer.
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Oui, dans cette histoire, le contexte s’avère important…
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J’adore aussi cette couverture, elle est très réussie, et le sujet bien tentant. Ça me rappelle le livre d’Antonin Varenne « 3000 chevaux vapeur », même époque à Londres. Je note.
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Pas lu le Varenne… bonne lecture!
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Je n’ai pas lu ce livre mais je trouve la couverture absolument fascinante.
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Et je te comprends. 🙂
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Oui j’adore ce type de récit, l’époque, l’ambiance et le lieu où se situe l’intrigue. Je vais me le procurer. J’aime beaucoup la couverture!
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Bonne lecture Cat!
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