La présence francophone en Ontario remonte au Régime français (1610). Elle se manifeste clairement dans le Haut-Canada (1791) et lors de la Confédération (1867), puis s’accentue nettement tout au long du XXe siècle.
Encyclopédie canadienne
Chère lectrice, Cher lecteur,
Aujourd’hui, l’Ontario est en fête! Et oui, le 25 septembre est désigné depuis quelques années comme étant la Journée des Franco-Ontariennes et des Franco-Ontariens. Ce jour s’avère symbolique puisqu’il représente la première levée du drapeau franco-ontarien en 1975. Alors, pour souligner cette journée, car je vis en Ontario et je suis francophone, je partage avec vous un extrait du poème « Le hanneton» d’Éric Charlebois, originaire d’Hawkesbury, une municipalité de l’Est ontarien.
[…]
Je vois des cicatrices dans le ciel au-dessus du Canada
et sur ma langue que j’ai trop souvent mordue avant de parlerJe suis vert blanc
Je m’ingère dans le cercueil de l’érable
dans le système politique d’un cadavreLe bilinguisme est mort
Je me nourris d’un drapeau en lambeaux de chair
On m’évacue par le biais du fantasme stercoraire
comme on évince le français dans les nouvelles municipalités
de Sudbury et d’OttawaMais je propage une contagion
dans un salon d’enseignants en saignantOn essaie de me fumiger dans le sous-sol de la salle de la Légion
royale-canadienne à Chapleau :
on y exhale le goudron et la nicotine en anglais.Je m’achemine vers le dépotoir de la mine Adams
pour me nourrir de vestiges,
des reliquats excrémentiels du Salon du livre de Toronto,
c’est mon plus intime rapport
avec le fourmillement culturel franco-ontarienUne nuit blanche
Tout est intensément incolorePour que s’opère la mutation franco-ontarienne
je deviens un hannetonAndré Paiement est mort
Je porte son infection jusqu’à répandre l’épidémie (p. 39-40)
Et pour faire revivre la mémoire d’André Paiement (1950-1978), ce grand artiste franco-ontarien qui s’est enlevé la vie à 27 ans, voici un extrait tiré de sa chanson «Mon pays».
« Oui Je sens que mon pays
Ne vivra plus, plus tellement longtemps
Oui mon pays désuni
Je l’ai connu
Je l’ai vécu longtemps
Et quand je pense à tous les bons moments
J’ai envie d’y rester
Mais quand je pense à tous ce temps perdu
Je dois m’en allerOui je sens que mon pays
Ne vivra plus, plus tellement longtemps » — « Mon Pays », paroles et musique par André Paiement
C’est ma façon de contribuer à faire rayonner cette journée avec les mots d’artistes franco-ontariens. Qu’un vent vert et blanc souffle jusque dans vos maisons!
Bien à vous,
Madame lit
CHARLEBOIS, Éric, Faux-fuyants, Hull, Le Nordir, 2002, 58 p.
ISBN 2-89531-016-5
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la
coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander le livre Faux-fuyants directement par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.
Belle contribution…
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Merci! 🙂
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Dis, ce n’est pas très gai pour un jour de fête… Merci de me rendre un moins bête, je pensais que seul le Québec était francophone.
En tout cas, grâce à ton blog, tu rends hommage à la langue française tout au long de l’année.
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C’est vrai que ce n’est pas très joyeux… Mais, ces artistes franco-ontariens méritent d’être à l’honneur. Je dois avoir des goûts plutôt sombres… Il y a au Canada plusieurs communautés vivant hors Québec. Au plaisir!
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Quel magnifique poème pour faire comprendre à ceux qui vivent ailleurs la réalité du français en Amérique du Nord, que ce soit au Québec, en Ontario… Il faut combattre si l’on veut que notre langue ne devienne pas un cadavre…
La beauté c’est ici : Je m’ingère dans le système politique d’un cadavre…
Et je sais car ma belle-soeur a enseigné le français en Ontario pendant plusieurs années…
Bravo à toi de faire connaître cette situation…
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Merci beaucoup! Et oui, la lutte pour garder notre langue vivante fait partie de notre quotidien. Il faut partager cette langue française, la parler, l’écrire, la corriger, la faire connaître, etc. L’Ontario possède une belle culture francophone et les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens peuvent la célébrer! Merci!
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Je suis tombée en amour avec le Canada (enfin sa littérature !) avec ce deuxième festival America, où le Canada était à l’honneur. Je pense que je vais venir souvent par chez toi !
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Je suis très contente de l’apprendre. J’ai abordé beaucoup de romans canadiens et québécois (voir l’onglet Chroniques littéraires). Par ailleurs, j’aime beaucoup le nom de ton blogue et le fait que tu abordes les femmes dans la littérature. Au plaisir d’échanger! 🙂
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