Madame lit Une carte postale de l’océan de Stéfani Meunier

«Mon père est mort. Comme si ça s’était passé hier. Comme si ça se passait maintenant. Encore. Sa mort au présent, toujours. Mon père est mort. Ça fait quatre ans. » (p. 13)
Chère lectrice, Cher lecteur,
J’ai décidé de lire Une carte postale de l’océan de Stéfani Meunier car j’avais acheté le bouquin lors de l’événement Le 12 août, j’achète un livre québécois. Mon choix s’était porté sur ce dernier car je voulais découvrir la plume de Stéfani Meunier depuis un bout de temps. De plus, je ne me souviens plus où, mais j’avais lu une critique positive sur ce récit.
Tout d’abord, qui est Stéfani Meunier?
Selon le site Internet de Leméac Éditeur :
«Stéfani Meunier est née à Montréal en 1971. Après une maîtrise en création littéraire à l’Université McGill, elle a quitté la métropole pour s’installer à Saint-Adolphe-d’Howard. Depuis 1999, elle a fait paraître un recueil de nouvelles et cinq romans.»
Une carte postale de l’océan
La narratrice, une mère de famille, trouve une photo où figure son père qui est mort il y a 4 ans. Son père apparaît en compagnie de cinq personnes inconnues. Curieuse, elle décide de découvrir l’identité des gens. Elle se lance alors dans une enquête et elle apprend que sur cette photo, il y a un couple qui a péri lors d’un accident d’avion, un mineur aveugle aimant un peu trop la fête, puis une artiste avec qui elle développe une relation d’amitié, finalement, un monsieur devenu sénile. Grâce à cette quête basée autour de son père, la narratrice réussit à vivre le deuil de celui-ci et à le laisser aller grâce à une carte postale venue de l’océan.
Mes impressions
Dans cette histoire qui peut paraître simple, banale, se cache une façon de raconter le deuil à travers les gestes du quotidien. Ainsi, la narratrice s’avère une maman célibataire qui à travers le brouhaha de la vie et de l’attitude de son fils adolescent délinquant Thomas et de celle de sa fille Emma qui cherche à attirer son attention, tente de survivre au deuil de son père. Elle étouffe dans cette vie qui l’empêche d’écrire. Elle se rattache à la photo de son père comme on peut s’accrocher à une bouée. Elle plonge alors dans ses souvenirs et dans ceux de son père, pour le faire revivre, pour le sentir encore auprès d’elle, pour entretenir avec lui une conversation encore une fois, encore une dernière fois.
«Mon père est mort, sa famille est morte avec lui, ses amis sont morts avec lui, certains de ses souvenirs vivent encore dans la tête de ma mère et dans la mienne, mais un jour nous mourrons aussi, et ses souvenirs auront disparu. Et il aura disparu.
Je te parle encore tous les jours, mon père, je te parle de toi et je te parle à toi, j’écris à ton sujet et je t’écris à toi, je passe sans cesse du il au tu, sans m’en rendre compte. Tu es à la fois mon personnage et mon interlocuteur. Il est à la fois absent et présent. Tu es à la fois absent et présent. » (p. 25)
L’enquête que mène la narratrice va l’amener d’une part à renouer avec des fantômes et d’autre part, à créer des liens avec les vivants, comme ses enfants. Mais encore, grâce à ses recherches, elle va tomber amoureuse du fils du monsieur sénile.
J’ai beaucoup aimé cette courte histoire car j’ai perdu mon père et je sais que c’est un deuil très difficile. Comme la narratrice, dans ma tête, je parle parfois à mon père pour ne pas oublier sa voix, pour qu’il me raconte sa vie, pour qu’il m’écoute relater la mienne. Alors, je me suis reconnue dans le quotidien de la narratrice et j’ai été séduite par la façon dont l’autrice aborde le quotidien. La prochaine citation me ramène à ma maladie, ou encore au temps où je travaillais.
«Il est 8 h 35, et je suis déjà épuisée, mais je dois écrire, je dois profiter de la maison vide et travailler un peu». (p. 74)
Si vous avez envie de lire une petite histoire avec des thèmes puissants, je vous invite à découvrir la plume de Stéfani Meunier. Ce ne sera certainement pas ma dernière lecture d’elle.
En plus, Une carte postale de l’océan a été finaliste au Prix littéraires du Gouverneur général du Canada dans la catégorie romans et nouvelles en 2023.
Avez-vous déjà lu un bouquin de Stéfani Meunier?
Bien à vous,
Madame lit
Stéfani Meunier, Leméac Éditeur, 2023, 131 p.
ISBN : 978-2-7609-4913-3
Vous avez remarqué une faute dans mon article? Écrivez-moi à lit.madame@gmail.com et il me fera plaisir de la corriger. Je ne suis pas parfaite… et il m’arrive aussi d’en faire. Merci et bonne lecture!!!
Cet article contient des liens d’affiliation grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez commander Une carte postale de l’océan de Stéfani Meunier par le biais du site Web des Libraires grâce à un lien sécurisé.


L’illustration de la carte postale m’a déjà séduit ! ❤️
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Bonne lecture alors!
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Merci beaucoup !
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merci pour le découverte ! 😀
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Au plaisir!
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😀
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Les extraits m’ont touchée, ils sont très vrais. J’ai perdu mon père, moi aussi, et même si ça fait vingt ans, le souvenir reste vivace. Bonne journée à toi Nathalie !
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Merci Marie-Anne. On comprend alors l’émotion par rapport au deuil d’un papa. Bonne soirée!
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Cette carte postale a l’air très belle, et j’aime beaucoup sa couverture !
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C’est une histoire touchante et moderne aussi! Merci! 🙂
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Je le note à propos du thème « lire un livre québécois » j’ai lu « a l’abri des hommes & des choses » de Stéphanie Boulay et j’avoue que je n’ai pas du tout accroché.
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J’espère qu’il vous plaira! Je n’ai pas lu celui de Stéphanie Boulay…
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J’ai perdu mon papa également, cela va faire cinq ans, et moi aussi, je continue de lui parler, de partager avec lui de beaux paysages, mes ressentis… je le sens présent de cette manière…
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Je crois que nous allons les porter en nous et dans notre coeur encore longtemps…
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Oh oui…
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